Voilà c'est dit, circulez, donc, y a plus rien à voir...!
lundi 19 août 2013
lundi 12 août 2013
La mécanique quantique expliquée aux amateurs de hard rock
Mes
lecteurs courageux (courageux parce que lisant ce blog justement...)
étant des gens cultivés, ils doivent savoir que ce jour marque le
cent-vingt-sixième anniversaire de la naissance d'Erwin Schrödinger,
célèbre physicien autrichien, spécialiste de mécanique quantique,
et plus connu du grand public pour avoir formulé le célèbre
paradoxe du chat de Schrödinger.
J'ai
donc décidé d'écrire un article à propos de cette idée étrange,
afin d'en explorer le champ des conséquences, et de faire comprendre
ce que recouvre cette notion quelque peu intimidante de « mécanique
quantique ».
Schrödinger
imagine donc une expérience mettant en scène un chat enfermé dans
une boîte, et dans laquelle est placé un dispositif mortel pour l'animal, par
exemple une ampoule remplie d'un gaz toxique dont l'ouverture est
déclenchée par un mécanisme lorsqu'il détecte la désintégration
d'un atome. Il apparaît en fait que tant qu'aucune observation n'a
été faite (l'observation, ou la mesure, étant une perturbation
mettant fin au principe d'incertitude), l'atome est dans les deux
états (entier et désintégré), ce qui fait que le chat coexiste
théoriquement dans ces deux situations : mort et vivant. Comme
nous avons du mal à nous représenter le pauvre animal à la fois
mort et vivant, il est facile de gloser sur l'idée d'un chat
« mort-vivant » (ce que je vais m'empresser de faire
également...), mais c'est là que les choses vraiment intéressantes
commencent et que l'on mesure l'influence de la mécanique quantique
sur nos destinées.
Fallait pas me gonfler pour avoir tes croquettes à cinq heures du matin... |
Avant
de continuer, laissez-moi tout d'abord clarifier une chose :
bien que cette expérience n'ait jamais été réalisée, beaucoup
d'amis des bêtes critiquent cette idée et la trouvent trop cruelle.
Ainsi, étant moi-même un grand amoureux des chats devant l'éternel,
j'aurais préféré que monsieur Schrödinger pensât à une autre
entité pour discuter des tenants et des aboutissants de cette
nouvelle discipline de la physique. Et bien figurez-vous que j'ai
appris récemment que le respectable savant avait préalablement
songé à utiliser une Spice Girl à la place du félin, cette
dernière étant une créature par trop ridicule et nuisible pour
déclencher le moindre élan de sympathie chez un être normalement
constitué. Cette histoire aurait donc pu être immortalisée de
cette manière si Einstein n'avait fait remarquer à Schrödinger
qu'il n'y a aucune différence entre une Spice Girl dite « normale »
et une Spice Girl zombifiée. L’expérience n'ayant donc aucun
intérêt avec un tel sujet, il fallut se rabattre sur le chat,
animal infiniment plus intelligent et raffiné qu'une Spice Girl,
cela va sans dire.
Ce
point étant éclairci, passons sans plus tarder à ce qui nous
intéresse : que signifie un minet mort-vivant ? Avant de
répondre à cette question existentielle, il nous fait faire ici
intervenir un personnage pittoresque, qui n'est autre que le fameux
Eddie, mascotte du groupe de « heavy metal » britannique
Iron Maiden, sorte de zombi débonnaire, voire jovial, qui
peut toutefois se montrer quelque peu irascible quand les
circonstances lui en donnent l'occasion.
Eddie, souvent de mauvais poil le matin quand il n'a pas encore eu son bol de chicorée et sa tartine de Nutella... |
Imaginons
donc notre brave Eddie se promenant dans une animalerie et tombant
nez à nez avec notre adorable minou mort-vivant. C'est le coup de
foudre immédiat : Eddie fond littéralement pour cette adorable
petite boule de poil émettant de tendres ronronnements
d'outre-tombe, lui trouvant même un certain air de famille, et décide de l'adopter sur le champ (au grand
soulagement du vendeur). Notre ami Eddie, qui est un fou furieux
responsable, doit songer au bien-être de son nouveau compagnon,
ainsi qu'au sien, car de nombreuses questions se posent
tout-à-coup :
- Eddie a-t-il passé un test pour s'assurer qu'il n'était pas allergique aux poils de chats zombis ?
- Monsieur Schrödinger conseille-t-il à Eddie de nourrir son petit animal avec des boîtes de thon normal, ou faut-il également enfermer les poissons dans la fameuse boîte de l'expérience pour obtenir des conserves de thon-zombi, aliment peut-être plus indiqué pour les chats morts-vivants
- Eddie doit-il prendre rendez-vous avec un vétérinaire afin de faire opérer son minet s'il ne désire pas se retrouver avec une portée de chatons zombis ?
- Les chats morts-vivants sont-ils plutôt des animaux d'intérieur ou éprouvent-ils le besoin de sortir souvent ? Autrement dit, vaut-il mieux qu'Eddie habite en ville ou à la campagne ?
Mais
le plus important reste à venir : n'oubions pas qu'Eddie est un
sujet de sa très gracieuse majesté, ce qui fait que son chat zombi
a une probabilité non nulle d’attaquer un membre de la famille
royale, comme le prince Charles, s'il passe dans le coin (la
Grande-Bretagne n'est pas très étendue, rappelons-le), par réaction
aux grandes oreilles ou aux kilts, sans doute (J'ai entendu dire que les
félins zombifiés détestent les produits Jean Paul Gaultier, ce qui
laisserait penser que, contrairement aux apparences, ces animaux font
preuve d'un certain goût). Voici donc le prince Charles zombifié
(enfin, plus que d’habitude), et notre pauvre Eddie emprisonné,
étant responsable des agissements de son chat. Ce dernier finit
d'ailleurs dans un refuge de la SPA pour animaux morts-vivants (où
il fera ainsi la connaissance enrichissante de René la Taupe, Doc
Gyneco et Guy Bedos).
Une fois en prison, Eddie découvre les joies d’une amitié
particulièrement virile (et quelque peu imposée) sous les douches,
ce qui a pour effet d’élargir le champ de ses possibilités quant
à son avenir bien terne (je ne m’étendrai pas sur les autres
possibilités) : en effet, sous l’impulsion de camarades de
prison et d’aumôniers zélés, notre ami se convertit à l’Islam
radical. Quelques mois plus tard, Eddy est libéré et commence une
nouvelle vie : il est maintenant barbu, porte une djellaba, et
voit soudain le regard des gens changer sur lui dans la rue. Les
passants autour de lui semblent l’accepter davantage, attendu qu’il
est maintenant assez courant en Angleterre, surtout au Londonistan,
de croiser un barbu en robe de chambre et déblatérant des conneries
en brandissant un bouquin poussiéreux avec un regard de mort-vivant.
Eddie a bien changé, mais il est toujours possible de le reconnaître grâce à son fameux regard qui trahit tout son amour pour l’humanité... |
Paradoxalement,
Eddie peine à retrouver du travail après avoir fait ses adieux au
monde de la musique : il a bien essayé divers petits boulots,
comme animateur de jardins d'enfants ou même baby-sitter, mais
étrangement les parents rechignent à lui confier leurs progénitures et ne lui font pas confiance. Il faut le dire, notre stoïque héros souffrira toute
sa mort-vie de son physique particulier...
Eddie,
qui est donc maintenant un pieux musulman, décide dès lors de tirer un
trait sur son passé déjanté de rock star : il ne culbutera
plus des petites groupies en chaleur (du moins celles qui ne
s'évanouissaient pas à sa vue) et prendra une épouse dévouée et
vertueuse. C’est ainsi qu’Eddie rencontre, puis se marie avec la
jeune et tout juste nubile Jane, après que celle-ci a embrassé la
foi d'Eddie, non sans avoir changé son prénom en Aïcha, tandis
qu’Eddie, lui, devient Mohamed.
Quelques
années et une tripotée de chiards (zombis) plus tard, Eddie-Mohamed
et Jane-Aïcha filent toujours le parfait amour, en partie grâce aux
généreuses aides sociales de sa resplendissante mais plus toute
jeune majesté. Cependant quelque chose tracasse notre mort-vivant
préféré : il se sent inutile, oisif, et aimerait servir la
cause de son prophète. C’est ainsi qu’Eddie-Mohamed décide de
prendre les armes et d’aller combattre en Syrie dans ce qu'il pense
être le sentier de Dieu, mais, hélas pour lui, il est repéré par
la CIA, capturé, et envoyé moisir (ce qui finalement ne le change
pas tant que cela) à Guantanamo, tandis que le groupe Iron Maiden, à
la recherche d’une nouvelle mascotte, porte son choix sur Nicolas
Sarkozy, parce que quitte a choisir une personnification de la
méchanceté et de l’hystérie, autant prendre une créature
infernale qui a déjà fait ses preuves.
Moralité :
il faut arrêter d’emmerder les chats avec des expériences à la
con, ah mais !
dimanche 11 août 2013
Pourquoi laisse-t-on sortir le Ministre de l’intérieur?
Remarque 1 : je me demande si, avec cette blague bien foireuse, mon blog va être espionné par les R.G. ; bon en même temps, cela signifierait que, vu le niveau d'ou je pars, mon audience doublerait, voire triplerait subitement. Du coup je ne vais pas me plaindre...
Remarque 2 : on pourrait très bien me mettre sur écoute également, au vu de la tendance actuelle, ou lire mon courrier électronique, mais bon, dans ce cas, j'ai une pensée émue pour l’équipe qui devra s'occuper de mon cas et éplucher les messages d'un type qui passe son temps à évoquer sa passion pour les chats, les sous-vêtements féminins, et les recettes de coquillettes au basilic et au curry. Non, vraiment les mecs, bon courage...!
jeudi 8 août 2013
Excès de zèle
lundi 5 août 2013
Un conseil important pour les pilotes du dimanche frileux
Il y a
environ une semaine de cela, j'ai eu l'occasion de discuter avec un
ami pilote de ligne chez Delta. Comme
nous partageons la même passion et pratiquons la même activité,
mais lui en tant que professionnel, et moi en tant qu'amateur, notre
discussion s'est rapidement focalisée sur nos expériences
respectives du pilotage, notamment dans le Michigan.
Il me raconta ainsi qu'à l’époque où, jeune pilote privé, il volait
sur les coucous avec lesquels je m'amuse moi-même, il avait prévu
de voler une nuit, en plein hiver, seul sur un petit terrain de la
région. Je peux vous dire que l'hiver dans le Michigan, voisin du
Canada, est particulièrement rude. C'est ainsi qu'il procéda à la
visite pré-vol (vérification extérieure de l'avion destinée à
s'assurer qu'il n'y a aucune anomalie apparente) rapidement, et sans
ôter ses gants. Il n'allait pas tarder, si je puis dire, à s'en
mordre les doigts...
N'ayant rien
décelé de particulier, il s'aligna bientôt sur la piste et mit
plein gaz, mais lorsqu'il dépassa la vitesse de rotation (vitesse
lors de laquelle le pilote peut tirer sur le manche et libérer la
roulette de nez), il remarqua que l'avion, étrangement, ne prenait
pas d'altitude.
Intéressé
par ce récit, je hasardai un phénomène de second régime (c'est
une situation lors de laquelle l'avion évolue avec une faible
vitesse, une altitude constante et un angle d'attaque élevé ;
l'avion n'a plus de réserve de puissance pour accélérer et s'il
est déjà plein gaz, le pilote doit pousser le manche pour baisser
le nez et acquérir un peu de vitesse au prix d'une perte d'altitude,
comme indiqué ici). Ce n'était toutefois pas le cas : mon ami
conservait une vitesse relativement élevée pour une phase de
décollage, et son incidence restait modérée.
Le problème
est qu'un bâtiment se trouvait au bout de la piste, et qu'il fonçait
vers lui, faute de pouvoir prendre de la hauteur et l'éviter. Il eut
la présence d'esprit de dévier légèrement la trajectoire de son
appareil, afin de ne pas perdre le peu d'altitude qu'il avait pu
acquérir, ce qui lui permit d'éviter l'obstacle et les arbres qui
se trouvaient autour de lui. L'erreur ici aurait été de tirer
abruptement sur le manche ou de virer franchement : dans les deux cas
il risquait de façon quasi-certaine un décrochage fatal.
Il ne
comprit que plus tard l'origine du comportement étrange de son avion
: une mince couche de glace s'était formée sur l'extrados (la
partie supérieure de l'aile), augmentant le poids de l'appareil,
mais surtout modifiant considérablement le profil des ailes, ce qui
fit chuter la portance.
Il faut en
effet savoir que la portance d'un avion (la force qui s'oppose au
poids lorsque l'appareil vole en palier), est créée grâce à la différence de pression entre
l'extrados et l'intrados (la partie inférieure) : selon la loi de
Bernoulli, et du fait de la conservation de l’énergie, plus un courant d'air est rapide, plus sa pression est
faible, et vice-versa. Or l'extrados est bombé par rapport à
l'intrados, ce qui fait que les filets d'air au-dessus de l'aile sont
plus resserrés que ceux passant en dessous, augmentant ainsi leur
vitesse (conservation du débit) avec pour conséquence une
diminution de la pression par rapport à l'intrados : l'avion
est donc aspiré vers le haut. Lorsqu'une couche de glace se forme
sur la partie supérieures de l'aile, le chemin suivi par les filets
d'air est modifié, ce qui peut entraîner un décollement local, un
peu comme dans le cas d'un décrochage, et donc une perte
spectaculaire de portance. On le voit donc, un tel dépôt, même
avec une faible épaisseur, peut entraîner des effets
catastrophiques.
La marche à
suivre est donc, lors de la visite pré-vol, de passer ses doigts sur
l'extrados des ailes pour vérifier qu'il n'est pas gelé, quitte à
ôter ses gants pour bénéficier d'une meilleure sensation de
toucher, ce que ne fit pas mon ami lors de ce vol qui faillit lui
être fatal, sans doute à cause du froid , et pressé de retrouver
la chaleur de la cabine.
Pour
conclure, il est possible de souligner ici l'intérêt des avions à
ailes basses, car le pilote dispose d'un accès facilité aux
extrados comparé aux avions à ailes hautes qui l'obligent souvent à
utiliser une échelle. Ainsi donc, encore une fois, préférez les
Robin aux Cessna !
L'ami des pilotes frileux (oui enfin, vous n’êtes pas obligés de vous procurer des mitaines aussi moches, hein, la sécurité ne vous empêche pas de faire preuve de bon goût ...) |
mercredi 31 juillet 2013
A l’attention de Monsieur José Gulino, Président du conseil de l’ordre du Grand Orient de France
Monsieur le Grand Sachem (vous m’excuserez de ne pas savoir comment je dois m’adresser à vous, n’étant pas un initié, et souhaitant ne jamais l’être, aussi j’improvise, au risque de ne pas utiliser la formulation correcte),
J’ai lu attentivement la lettre que vous avez récemment envoyée au Président de la République à propos du péril représenté par les ennemis de la laïcité. Je passe sur son contenu général, plutôt convenu, et sur l’emploi d’expressions aussi grotesques qu’usées jusqu’à la corde comme « bête immonde » que même un redoublant de maternelle aurait honte d’utiliser, pour me concentrer sur un point qui m’a paru particulièrement intéressant. Vous affirmez ainsi vouloir attirer l’attention sur « la montée de l’antimaçonnisme et des violences d’extrême droite ».
A dire vrai, à ce stade de ma lecture, j’imaginais qu’avec ce vocable inquiétant vous vouliez évoquer des agressions physiques contre certains de vos « frères », des menaces de mort voire des meurtres, ce qui aurait sans doute justifié l’envoi de cette missive à un personnage aussi haut placé que le Président de la République. Aussi vous comprendrez ma surprise, je le pense, en découvrant que les actes qui vous poussent à sonner le tocsin ne sont constitués que de « manifestations » devant votre siège, de « dégradations » et autres « inscriptions », ainsi que de la profanation d’une statue… voilà donc, d’après vous, ce qui justifie un tel appel de détresse. J’en reste sans voix…
Je ne cautionne pas les individus qui s’en prennent au bien d’autrui, mais j’avoue avoir du mal à voir dans cet enchaînement de faits à la limite du ridicule la résurgence d’un danger fasciste qui se préparerait à fondre sur nos pauvres têtes. Et c’est pour cela que vous dérangez le chef de l’Etat ! Il faut que vous ayez le bras long…
Je trouve également savoureux le fait que vous citiez la tenue de manifestations parmi les actes répréhensibles. Je n’ai pas besoin de vous apprendre, je le suppose, que le droit d’exprimer ses opinions en descendant dans la rue est un droit accordé à chaque individu dans notre bonne vieille démocratie. Serait-ce que cela vous gêne lorsque ledit droit est dirigé contre vous ? Les francs-maçons seraient-ils intouchables au point de pouvoir jeter l’anathème sur toute expression critiquant leurs actes ou leur pensée ? Autrement dit, seriez-vous « plus égaux que les autres » pour reprendre le mot savoureux d’Orwell ? Pas très républicain cela pour des défenseurs de la République auto-proclamés…
Vous semblez parler de stigmatisation à votre encontre, mais peut-être s’agit-il là tout simplement de l’expression de simples citoyens excédés de voir que votre association, pourtant non élue, se permet de dicter sa loi et d’imposer sa façon de penser à certains de nos responsables politiques sans tenir compte de ce que peut souhaiter le peuple (c’est du moins la thèse de ceux qui prétendent, à tort ou à raison, que vous exercez un pouvoir occulte sur les institutions de la République). Monsieur le Grand Sachem, vous avez déclaré lors de votre élection à la tête de votre amicale des porteurs de tabliers fantaisistes que vous étiez totalement en faveur du fameux « mariage pour tous ». C’est bien entendu votre droit le plus strict, mais en prenant ainsi parti dans un débat public aussi enflammé, il ne faut pas vous étonner de recevoir une volée de bois vert de la part d’opposants à cette mesure qui s’estiment méprisés par les pouvoirs publics, malgré le succès inégalé de leurs manifestations, alors que vous semblez vous-même être écouté par les ministres concernés sans avoir recours au moindre défilé de banderoles. Avouez tout de même que cela est assez frustrant…
Voyez-vous, Monsieur le Grand Sachem, et je ne vous apprends rien, certaines personnes n’aiment pas vos façons de procéder. Ont-elles raison de s’en prendre à vous ? Je n’en sais rien à vrai dire, mais peut-être, avant de pleurnicher et de crier aux persécutions antimaçonniques, devriez-vous balayer devant votre porte (cela tombe bien, vous êtes déjà équipé du fameux tablier, c’est un bon début…). Je suis loin d’être un spécialiste de votre club de bridge, mais peut-être faut-il vous demander si l’idéal fraternel et désintéressé qu’il incarnait à une époque ayant vu la composition d’un chef-d’œuvre comme la « Flûte enchantée » de Mozart et Schikaneder, n’a pas quelque peu dévié. Peut-être n’êtes-vous plus de nos jours qu’un rassemblement hétéroclite d’ambitieux ayant bien compris l’utilité de se constituer un réseau et un carnet d’adresses bien rempli, tout en se permettant d’influer sur le système législatif grâce à leurs relations, on se demande de quel droit. Encore une fois je n’affirme rien ; je ne fais qu’avancer des hypothèses et des pistes de réflexion.
Autre chose maintenant : peut-être serez-vous étonné d’apprendre que, dans notre pays, l’un des groupes les plus attaqués reste les catholiques, vos grands amis. Pas une semaine sans que l’on entende parler d’églises vandalisées, de fidèles caillassés, de prêtres agressés, ou de cimetières profanés, sans compter les multiples revues satiriques et humoristes bien en vue les prenant sans cesse pour cible (mais ce dernier point relève davantage de la liberté d’expression et ne saurait être blâmable, j’en conviens tout-à-fait). Je pourrais également mentionner les représentants de l’Eglise sans cesse soupçonnés de se livrer à des actes infâmes sur des enfants, alors qu’il se trouve qu’il y a bien plus d’homosexuels que de prêtres parmi les pédophiles (et pourtant on nous enjoint sans cesse, et sans doute est-ce une bonne chose, de ne pas faire d’amalgame entre homosexualité et pédophilie). Ainsi, vous le voyez, il existe un groupe humain bien plus attaqué que le vôtre, et pourtant je n’ai pas entendu parler d’un responsable catholique ayant écrit au chef de l’Etat pour se plaindre de ces faits. Je ne vous ai pas non plus entendu, Monsieur le Grand Sachem, dénoncer ces actes inquiétants sur des citoyens comme les autres, bien que vous vous érigiez en « sentinelle de la République ». Sans doute est-ce là un oubli de votre part, mais dans ces conditions, et devant votre impressionnante efficacité, je pense que vous pouvez comprendre que les quelques petits désagréments dont vous et vos con-frères semblez faire l’objet, et sur lesquels vous vous attardez longuement, n’intéressent pas du tout l’écrasante majorité des Français (je le suppose tout du moins), ayant autre chose à faire qu’à se porter au secours de vos petites personnes, semble-t-il un brin nombrilistes et tatillonnes.
Je voudrais évoquer un dernier point avant de conclure mon texte : dans votre lettre vous invoquez sans cesse la laïcité, présentée comme une sorte d’Alpha et d’Omega de votre philosophie, si j’ai bien compris. Vous parlez même de « clé de voûte de l’édifice républicain ». C’est tout à votre honneur. Toutefois laissez-moi vous faire part de mon étonnement lorsque je constate que nulle-part dans votre courrier vous ne dénoncez les actes inquiétants des musulmans fanatisés, pourtant nombreux (prières de rue, cantines obligées de servir des plats sans porc, intimidations de médecins voulant ausculter leurs épouses, crimes d’honneur, persécutions de femmes non voilées et d’apostats, refus de respecter les lois de la République,…). Vous n’évoquez que le « Printemps français » et les « Veilleurs debout », mais j’ai la naïveté de croire que la poignée de chrétiens exaltés vivant dans notre pays représente une menace bien moins grave pour nos institutions que la communauté des barbus haineux qui croît chaque jour. Si vous me permettez de vous faire part de mon sentiment, je dirais qu’à rester obnubilé par la rougeole sans prêter attention à la peste qui se développe, vous allez au-devant de bien des surprises désagréables…
Votre obligé,
L’Evêque Sécrable
dimanche 28 juillet 2013
Ils ne sont décidément pas sortables...
Lorsque des ingénieurs se rencontrent pour disputer une partie de football, voici ce que donne le score :
mardi 23 juillet 2013
L’entrée des clowns sur la piste du grand cirque médiatique
Ainsi donc le nouvel
épisode de l’interminable série « les farouches résistants
du XXIème siècle combattent le nazisme » vient de sortir. Il
est tout frais, mais paradoxalement a la même odeur de réchauffé
que les précédents.
Pour mes lecteurs étourdis
qui n’auraient pas suivi l’affaire (bien qu’il y ait infiniment
plus de chance pour un individu lambda d’être au courant de cette
histoire que de venir sur ce blog, mais passons…), je résume
rapidement la situation : monsieur le maire de Cholet aurait
déclaré, alors qu’il se trouvait devant des Roms qui lui
témoignaient leur respect d’un geste de la main qui fleurait bon
une époque où la mode capillaire d’outre Rhin, à base de mèche
biseautée et de moustache au carré, faisait « fureur »
en Europe (oui, je sais, elle est facile…), « Hitler n’en a
pas tué assez », ou quelque chose de ce genre.
Evidemment, inutile de le
préciser, indignation des bonnes âmes assermentées, rappel honteux
des heures les plus sombres de l’Histoire, il est encore fécond le
ventre, toussa toussa.
Bien entendu, hoquets de
colère des individus les moins bien placés pour nous donner des
leçons de probité et de morale (coucou messieurs Harlem Désir et
Ayrault, comment se portent vos casiers judiciaires ?), mais
s’il fallait s’arrêter à ces petits détails…
Nouvel épisode,
disais-je, mais nous connaissons déjà tous la musique :
l’auteur de ces propos, s’il les a bien prononcés, se doit
d’être voué aux gémonies, conspué par l’ensemble d’une
classe politique irréprochable (on ne rigole pas, c’est un blog
sérieux ici !), démissionné de son parti et traîné devant
les tribunaux par quelque association antiraciste pas du tout attirée
par un gain éventuel, non, pas du tout. On le voit il n’y a aucun
suspens dans ce scénario écrit d’avance et usé jusqu’à la
corde, aussi prévisible qu’un film de James Bond.
Encore une fois, dans ce
concours de celui qui saura se montrer le plus véhément dans la
lutte éternelle contre la bête immonde, pas un ne s’est élevé
pour relativiser la phrase scandaleuse et se demander si, bon sang,
tout cela n’était-il pas le fait d’un maire au bord de la crise
de nerf à force de se voir abandonné par les pouvoirs publics et
nargué par des Roms ayant une notion tout relative de l’expression
« respecter le bien d’autrui » ? Qui peut croire
que cet élu pense vraiment qu’un certain ambassadeur mondialement
connu de l’apflestrudel, de l’aquarelle viennoise et du chant
tyrolien, il fut un temps, a eu la main légère quand il s’est agi
de sceller le sort de quelques malheureuses populations qui n’avaient
pas le bon goût de lui plaire ? Si c’était le cas je pense
que ce monsieur, au lieu de prendre sa carte d’un parti centriste,
aurait plutôt milité au sein d’obscurs groupuscules de « fiertés
chauves » militant pour une vision légèrement limitée
et restrictive de l’amitié entre les peuples. Il faut de ce fait
en conclure que ce maire est un sacre étourdi, ou un extrémiste
avec peu de flair, vu qu’il a tout de même trouvé le moyen de
rejoindre une formation menée par un Duce aussi
exalté et vindicatif que Jean-Louis Borloo (au passage, on tremble
en songeant à ce que ferait ce sinistre individu s’il accédait au
pouvoir : sans doute obligerait-il tous les enfants de France à
s’embrigader dans des mouvements de jeunesses borlooiennes, ou de
petits pionniers du centrisme pour assurer l’avenir de sa
dictature ; un cauchemar je vous dit…).
Quoi qu’il en soit, le
sort de cet élu est scellé : pour cet instant de relâchement
regrettable, il devra faire, peut-être pour le restant de sa
carrière politique, amende honorable au nom des valeurs d’une
République menée par des clowns, des ânes et des bouffons. Il n’a
pas de chance, il est vrai.
S’il
était né à une autre époque ou dans un autre pays, peut-être
aurait-il été jugé par des pairs raisonnables, c’est-à-dire des
hommes et des femmes politiques accordant bien plus d’importance à
des affaires de criminalité, de corruption ou de haute trahison
envers le peuple (comme par exemple, au hasard, l’organisation
d’une immigration massive ayant pour conséquence le remplacement
de la population de souche), qu’à une petite phrase stupide
traduisant bien davantage un sentiment d’exaspération qu’une conviction
politique.
Mais ceci est dans doute
de la science-fiction…
samedi 20 juillet 2013
Un jour en France
Il
faisait bon vivre en France, ce pays opulent et généreux dont le
modèle social était envié du monde entier mais que, bizarrement,
personne ne voulait copier. Ses habitants étaient heureux de vivre,
la Seine-St-Denis, de loin le département le plus riche du pays en
raison de sa diversité – car, faut-il le rappeler, la diversité
est une richesse – rayonnait sur le continent, les communautés
vivaient dans la paix et l’harmonie, les trains ne déraillaient
que par accident, les journalistes faisaient vraiment leur travail,
et le président de cette république exemplaire était aimé et
respecté de tous, ainsi que ses ministres.
Toutefois,
un danger dangereux et menaçant menaçait cette contrée paisible,
ce phare du progrès et de l’humanité. Ce danger n’était autre
qu’un homme, que dis-je un homme, il ne méritait pas ce nom, mais
une créature infernale à la tête d’un parti politique, une
véritable armée haineuse prête à fondre sur les pauvres Français.
Cet homme, aussi laid que son âme était noire et sa chemise brune,
ne possédait qu’un seul œil, et tel un gigantesque Polyphème de
granit, il peuplait les cauchemars des petits enfants du beau pays
métissé de France. On l’appelait tout simplement « la
bête ».
Un
jour, lors d’une réunion de son parti, la bête s’avança vers
l’estrade et prit la parole devant les caméras qui
retransmettaient son discours dans toute la France, et la petite
phrase qu’il prononça fit trembler de colère et d’effroi le
cœur généreux des vaillants démocrates :
La
bête (partant
d’un assourdissant éclat de rire machiavélique) :
quand il fait beau, le ciel est bleu, et quand il fait mauvais, le
ciel est gris ! HA ! HA ! HA ! HA ! HA !
HA ! HA ! HA !
Bouh! |
Ce
furent, on s’en doute, des hoquets d’indignation bien légitimes
qui secouèrent le pays ; une telle provocation, un tel message
de haine et de rejet de l’autre ne pouvait être accepté au pays
des droits de l’Homme !
Aussitôt
des comités républicains de vigilance se mirent en place, afin de
lutter contre la bête immonde dont le ventre était toujours fécond
d’où étaient sorties les heures les plus sombres (ou quelque
chose comme ça).
De
même, de courageuses personnalités, ou bien de simples citoyens
engagés, n’hésitaient pas à donner de leur temps pour se rendre
dans les écoles et prêcher aux jeunes élèves, qui pouvaient se
laisser influencer par la bête, ce qu’était la Vérité
officielle.
C’est
ainsi que dans une petite école primaire de la région parisienne :
Instituteur :
un peu de silence les enfants, s’il vous plait ! Je vous prie
d’accueillir monsieur Lilian Thuram qui a eu la bonté de venir
vous voir pour vous parler de la tolérance ! Comme monsieur
Thuram est une célébrité internationale, je vous demande d’être
bien conscients de l’honneur qu’il vous fait !
Cartman :
qui ça ???
Instituteur :
Lilian Thuram, Eric, et quand on est bien élevé on ne dit pas « qui
ça » !
Kenny :
MmmmMmmmmMMMm ?
Instituteur :
non Kenny, ce n’est pas une star du X, c’est un ancien
footballeur !
Thuram
(faisant son entrée avec un journaliste et un cameraman) :
bonjour les petits enfants noirs ! Tiens, y a quand même
beaucoup de blancs ici…
Cartman :
ouah ! Y a la télé !!! J’vais être célèbre !
Instituteur :
les enfants, monsieur Thuram est venu vous faire une déclaration
très importante ! Alors concentrez-vous sur ce qu’il va vous
apprendre !
Stan :
on est obligé d’écouter ?
Instituteur :
oui Stan, parce qu’après vous aurez une interrogation écrite sur
ce que monsieur Thuram va vous dire !
Stan :
fait ch’…
Thuram
(d’une voix mielleuse) :
alors les enfants, j’ai une question à vous poser : combien,
selon vous, le ciel peut-il prendre de couleurs différentes ?
Oui le petit garçon avec le chapeau vert ?
Kyle :
il est si moche que ça, Ribery, m’sieur ?
Instituteur :
Stan ! Tu te tais et tu réponds à la question – enfin, je me
comprends ! - au lieu de dire n’importe quoi! (A Thuram) Ne
faites pas attention, ils sont un peu dissipés…
Thuram :
oui, les enfants blancs sont souvent insupportables… alors, pour
faire court, les enfants, la réponse est : « une seule »,
car les couleurs du ciel n’existent pas ! Ainsi donc il n’y en
a qu’une et c’est toujours la même, et quand elles sont
différentes elles sont pareilles car la différence est une source
d’enrichissement ! En résumé le ciel n’a pas de couleur,
mais elles sont toutes différentes tout en étant égales et
uniques !
Stan :
c’est pas très clair !
Journaliste
(au cameraman) :
je crois qu’on va couper cette partie au montage…
Thuram :
oui, le petit garçon (ou la petite fille) étrange avec l’anorak
orange ?
Kenny :
MmmmMMmmmmMMmm !
Thuram :
non, petit, tu te trompes ! Il n’y a qu’une seule couleur du
ciel, ce sont les plus grands scientifiques qui le disent ! Fais
attention ! Tes pensées sont nauséabondes !
Kenny :
MmmmmmMMMMMM !
Thuram :
mais il insiste ce sale petit blanc ! Bon, viens avec moi à la
fenêtre (tenant Kenny à bout de bras) là, tu vois bien que le ciel
n’a qu’une couleur !
Mais
hélas, le pauvre Kenny glisse entre ses mains et vient terminer sa
chute du troisième étage empalé sur une grille de la cour de
récréation…
Thuram :
oups, désolé…
Stan :
oh mon Dieu ! Il a tué Kenny !
Kyle :
espèce d’enfoiré !
Instituteur :
ça devient répétitif, quand même…
Journaliste
(toujours au cameraman) :
ça aussi, fais-moi penser à le couper au montage !
Thuram
(consultant sa montre) :
bon, ce n’est pas tout, j’ai encore d’autres classes à manipu…
je veux dire à visiter, je dois y aller. Désolé les enfants, je
n’ai pas le temps pour les autographes ! (à l’instituteur)
N’oubliez pas de dire à votre directeur : le chèque de vingt
mille euros libellé à mon nom, d’accord ? (Il sort).
Société
de conseil Thuram
& co :
filiale d'Afflelou spécialisée en antiracismeTM sélectif
|
Comme
on peut l’imaginer, les déclarations de la bête avaient fait
l’effet d’une bombe, et les glorieux résistants au fascisme avec
seulement soixante-huit ans de retard se relayaient sur les plateaux
de télévision pour appeler au sursaut citoyen :
Mélenchon
(tenant Alexis Corbière en laisse) :
allez Alexis, comme à la répétition : vas-y de ta petite
larme… et si tu n’y arrives pas cette fois, pense à quelque
chose de triste, par exemple… je ne sais pas moi… la guerre
nucléaire, le chômage à 50%, une pandémie mortelle, … ou même
pire, Castro qui prend froid ou un militant du Front de Gauche qui
passe chez Marine !
Bourdin :
alors Alexis Corbière, quelles sont vos réactions face aux
déclarations de la bête ? Vous avez l’air bouleversé en
tous cas !
Corbière :
jeu… coment vous voulais que… que je garde mon sant froit dans
un momend pareille ? jeu.. sniffe !... je suis absolumment
horifier par cette histoire… sniffe !... vous... vous render
conte ! Dire que quant il fais bau le ciele est bleu et que
quand il fait mauvai le ciele est grit… sniffe !... mais c’est
du colorisme vous comprener ! On ne peut laissé passé cela !
sniffe !
Mélenchon
(en lui donnant un morceau de sucre) :
bien, Alexis, bien ! Bon dépêche-toi, on a aussi le 20h de TF1
à faire !
Les
personnages les plus importants de l’État, mis au courant de ces
déclarations choquantes, ne restaient pas sans rien faire. C’est
ainsi qu’en conseil des ministres :
Hollande :
alors… euh… nous sommes réunis… euh… pour évoquer un sujet
grave… euh…
Valls :
pourrais-je savoir pourquoi personne ne se met à cote de moi ???
Nous sommes pourtant soixante-dix-sept ministres et cent
quarante-deux sous-secrétaires dans ce gouvernement ! Il n’y
a pas assez de place pour tout le monde !
Peillon :
euh… on ne savait pas comment te le dire, mais tu sens le gaz…
Hollande :
… je disais donc…
Ayrault :
c’est inqualifiable, vous vous rendez compte ! Lors du dernier
accident de train en banlieue des jeunes ont fait les poches des
victimes, et ont même balancé des cailloux sur les secours et les
forces de l’ordre !
Taubira :
ça va, ils s’amusent, il faut bien que jeunesse se passe ! On
ne va tout de même pas les mettre en garde-à-vue pour si peu !
Montebourg :
et sinon tout le monde… enfin ceux qui m’écoutent… pour
Moulinex, on fait quoi ?
Valls :
ben non, surtout que je n’ai pas assez de policiers pour ça…
tous mes effectifs sont occupés à verbaliser les automobilistes ou
à arrêter ceux qui se promènent avec un T-shirt de la « Manif
pour tous », il faut savoir hiérarchiser les priorités !
Taubira :
et puis de toutes façons je n’ai pas assez de places en prison
alors…
Ayrault :
mais non, ça on s’en fout ! Le problème ce n’est pas ce
qu’ont fait ces jeunes, c’est que les gens soient au courant !
Il y a eu des fuites ! Si les Français commencent à être
informés, ça devient grave !
Hollande :
en fait… euh… je voulais parler de…
Duflot
(avec les larmes aux yeux) :
personne n’a vu mon téléphone portable ? Mon dieu…
j’espère que je ne l’ai pas oublié à la maison, avec mon
andouille de compagnon qui risque de tomber dessus et de tweeter
encore n’importe quoi... le problème avec lui c’est que je ne
peux lui offrir que des jouets pour les gosses de moins de trente-six
mois, sinon c’est trop dangereux !
Montebourg :
il y a quelqu’un qui fait attention à moi, là ???
Hollande :
… en fait le sujet du jour c’est…
Filippetti :
qu’est-ce que c’est chiant ministre de la culture ! Pourquoi
j’ai accepté ce poste ??? En fait je pensais que je devrais
m'occuper de jardinage et de potagers, que ce serait sympa quoi... si
j'aurais su ! En plus je n’y connais rien, moi ! Tenez,
je viens de recevoir une demande de subvention pour un festival de
théâtre Nô… il parait que ça vient du Japon… enfin je n’en
sais rien… je ne sais même pas où c’est, d’abord !
Hollande :
euh… je crois que j’y suis allé mais je ne suis pas sûr… en
tous cas je sais que la capitale c’est Pékin ! Ou Le Caire ?
non, ça c’est celle de la Tunisie…
Duflot :
oh, c’est loin, c’est dans l’hémisphère sud…
Filippetti :
dans l’hémisphère sud ? C’est un pays pauvre alors, donc
une source d’enrichissement inestimable pour le peuple ignorant,
nauséabond et facho… subvention accordée !
Touraine :
on ne pourrait pas ouvrir une fenêtre, là ? Il fait une de ces
chaleurs !
Montebourg :
je vous signale que je n’ai pas mis de pantalon et que je porte un
magnifique string léopard ! Bon… toujours aucune réaction…
Ayrault :
non, gardons les fenêtres fermées, avec les manifestants dehors qui
passent leur temps à nous huer et à siffler on ne s’entend plus !
Hollande :
…euh… youhou ! Le chef c’est… euh… c’est moi !
Je… je suis en train de vous parler là ! J’aimerais bien
que l’on fasse attention à moi !
Montebourg :
ah, c’est chiant, hein ?
L’opposition,
bien entendu, n’était pas en reste et, formant une sorte d’union
sacrée avec toutes les forces de progrès, communiait dans un
vibrant élan républicain, pour contrer la bête immonde :
Copé
(en haillons, faisant la quête avec une sébile dans le métro) :
mesdames et messieurs, pardon de vous déranger durant votre trajet,
mais je vous demande juste un euro ou deux, ou bien un ticket
restaurant, pour alimenter les caisses noires de l’UMP et ce, afin
de rester digne, à défaut de rester propre, merci !
Fillon
(à l’autre extrémité du wagon) :
mesdames et messieurs, surtout ne donnez rien au sinistre gueux qui
vient ainsi vous importuner ! C’est un bon à rien ! Moi,
en revanche, je suis digne de votre confiance ! Ah et puis
aussi, si jamais vous croisez un gnome hideux et machiavélique
répondant au nom de Nicolas, n’hésitez pas à le pousser par
inadvertance de ma part sous une rame. Je dis bien par inadvertance
afin que cela ait l’air d’un accident ! En vous
remerciant... !
A
la télévision, de courageux animateurs et présentateurs faisaient
bloc pour informer les téléspectateurs du danger représenté par
la bête. C'est ainsi que, dans le local où se réunissaient les
très talentueux auteurs des « Guignols de l'Info » :
Auteur#1 :
franchement c’est trop bien d’être un mec branché, sympa, cool,
ouvert et moderne comme moi, qu’est-ce que je m’aime ! Oh
oui ! Oh oui… !
Auteur#2 :
oauis, franchement, je ne comprends pas comment il peut y en avoir
qui ne pensent pas comme nous, tellement qu’on est géniaux, ça
craint ! On représente quand même l’esprit Canal ! On
n’est pas n’importe qui ! Oh oui ! C’est bon... !
Auteur#3 :
c’est vrai, tous ces ringards réacs qui ne nous aiment pas parce
qu’on est tellement supérieurs à eux, et trop sympas et je…
euh… dis Raoul, tu peux me rendre ma main, là ? Moi aussi
j’aimerais me… enfin tu vois, quoi…
Auteur#1 :
oh oui ! oh oui !... ah pardon, j’ai confondu avec la
mienne, dans le feu de l’action… attends bouge pas, je vais te la
laver…
Auteur#3 :
c’est bon, je peux le faire moi-même, j’ai l’habitude moi
aussi…
Auteur#2 :
bon, par contre les mecs, on a un problème… l’audience de
l’émission est en chute libre depuis quelques années, je viens de
voir les chiffres… je crois que notre humour est trop élaboré et
subtil pour le public ! Nous sommes des artistes maudits de
l'humour en quelque sorte...
Auteur#3 :
fais voir ? Wahou ! 3% de part de marché ! Tout de
même c’est beaucoup ! Je ne savais pas qu’on avait autant
de fans !
Auteur#1 :
et puis ça fait toujours 3% de plus que l’audience de ce blog…
Auteur#2 :
euh… en fait une enquête a été menée, et elle a montré que 72%
dudit public est en réalité composé de bras cassés dont la
télévision est en panne et est restée bloquée sur Canal+… ce
qui fait que 57% de ceux-ci ont préféré se défenestrer à l’idée
de devoir nous regarder 24h sur 24
Auteur#1 :
ah… je me disais aussi…
Auteur#2 :
ouais… euh… sinon les gars, personne n’aurait du sopalin ?
De leur côté, de généreux artistes engagés luttaient avec leurs mots et leurs idées, pour faire triompher le Bien et la tolérance face à l’obscurantisme…
Bertrand
Cantat (entouré de ses musiciens) :
les mecs, l’heure est grave ! Les fascistes sont à nos
portes ! Vous avez entendu ce qu’a osé dire la bête ???
Nous, Bertrand Cantat, conscience universelle super cool de
l'humanité et modèle à suivre ultime, nous ne pouvons le tolérer !
Vous savez quoi ? Nous (dans le sens « vous » et
« nous ») devons apporter nous aussi notre pierre à la
lutte contre le Mal ! Il nous faut composer des chansons pour
avertir le public ! Si nous ne faisons rien, des hordes de nazis
vont venir jusque dans nos bras égorger nos filles et nos
compagnes ! Et nous, Bertrand Cantat, des sales types qui butent
les femmes, nous ne pouvons pas l’accepter !!!
De
courageux citoyens se constituaient également en association afin de
faire barrage au bruit des bottes que l’on allait bientôt entendre
dans nos rues. C’est ainsi que dans le local de l’association
« Ras la bête », créée tout spécialement pour cette
raison :
Président (devant
les militants) :
camarad-e-s ! Le fascism-e ne passera pas ! Faisons tous le
serment que nous nous battrons jusqu’au bout pour empêcher nos
ennemi-e-s mortel-e-s de diffuser leurs idé-e-s nauséabond-e-s dans
la population ! Faisons le serment de les éliminer, au besoin,
si la défens-e de la démocrati-e, de la toléranc-e et de la
liberté d’expression est à ce prix ! Mais en fait, si je
vous ai reuni-e-s, c’est pour vous parler d’une décision
important-e : devant l’imminenc-e de la menac-e fascist-e
prêt-e à fondr-e sur nous, nous avons décidé de rentrer dans la
clandestinité et de prendr-e le maquis, comme nos glorieux
ainé-e-s ! La liberté et l’independanc-e sont à ce prix !
Plus de contact avec cette société qui génèr-e la hain-e !
Vive la liberté et l’anarchi-e ! Bon, par contre, il faudra
penser à communiquer notre nouvell-e adress-e au conseil général,
histoir-e de continuer à percevoir les chèqu-e-s de subvention…
L’esprit
de résistance gagnait en outre les établissements scolaires,
surtout les collèges et les lycées ou les adolescents se
dépensaient sans compter, car c’est bien connu, à quinze ans on
possède une telle maturité et une telle expérience de la vie que
l’on peut servir de guide aux adultes naïfs et quelque peu perdus
devant la complexité du monde moderne…
En
effet, au sein d’une manifestation lycéenne d’une grande ville
de province :
Élève#1 :
^o^ MDR !!! C TRO LOL LA MANIF ALOR KON AURÉ COUR 2 MAT A LA
PLASS !!!
Élève#2 :
è_é OUÉ MÉ ATTENTION ON FÉ CA CRIEU, C PA POUR RIGOLÉ, C POUR
LA LUT KONTR LÉ FACHO !
Élève#3 :
é_è OUÉ CRIEU CHUI TRO VENER KYA DES MECS KI SON D FACHO, TRO
DEG !
Élève#4 :
è_é OUÉ, GRAV, LA BET ON TENKUL ! NIK LA BET ^o^ MDR !
MDR !!!
Élève#5 :
dites, vous autres, pourquoi vous parlez tous en langage SMS ?
Il y a des moyens de s’exprimer autrement quand c’est à l’oral,
vous savez !
Élève#6 :
o_O C KI C’RELOU ???
Élève#7 :
è_é OUÉ CRIEU CHUI SUR KCÉ 1 NAZI !
Élève#1 :
è_é
Élève#2 :
è_é
Élève#3 :
è_é
Élève#4 :
è_é
Élève#5 :
é_è… TRO PA ! CT POUR DEKONÉ ! ^o^ MDR MDR !!!
TRO TRO LOOOOOOL !!!
Élève#8
: ^o^ G TRO LA KLASS AVEK MON TSHIRT CHE GUEVARA ASHTÉ CHÉ CELIO,
ET MON POSTER 2 PIER LOREN DAN MA CHAMBR, CHUI TRO 1 REUBEL !
GRAV !
Élève#7
: O_O C KI PIER LOREN ???
Élève#9 :
^o^ MOI OSSI MON TSHIRT CHE GUEVARA IL EN JET GRAV ! CHUI TRO
OUF ! C LA REVOLUSSION! A MOR L KONFORMIST !
Élève#10 :
^_^ HE KEVIN ! TA PA VU GNIFER ? FO KE JLUI KOZ !
Élève#11 :
^_^ OUÉ L É DAN LA KEU DLA MANIF !
Élève#10 :
^o^ MDR !!! C NORMAL GNIFER M LÉ KEU ! LOL !!!
Élève#11 :
^o^ OUÉ TROP MOR 2 LOL ! TU LA TROUVRA FACILMEN L A 1 TSHIRT
CHE GUEVARA KOM LE MIEN É LE TIEN !
Élève#10 :
é_è EUH… TU VEU DIR KOM TOU LMOND ICI KOI !
Un
peu plus loin, dans une ruelle, un autre lycéen qui s'était
retrouvé isolé de la manifestation avait eu la chance de faire la
rencontre fructueuse de sympathiques jeunes issus de la diversité et
futurs prix Nobel, avides d'échanges culturels et d'enrichissement
mutuel :
Futur
prix Nobel#1 : ton portable, gros bâtard !!!
Lycéen
chanceux initié à richesse de la diversité : T_T AÏ AÏ
AÏ G MAL !
Futur
prix Nobel#2 : wesh ! T'en veux encore sale babtou ?
Tiens prends ça dans ta face de craie !
Lycéen
chanceux initié à richesse de la diversité : X_o OUÏ !
AÏ !
Futur
prix Nobel#2 : tatane lui bien sa gueule a c'gros bâtard de
raciste qui m'a r'gardé dans les yeux !!!
Lycéen
chanceux initié à richesse de la diversité : O_o AÏ !
AÏ MÉ JKOMPREN PA CHUI DVOT KOTÉ CONTR LA BET ! CHUI 1
ANTIFA !
Futur
prix Nobel#1 : ah ouais ? Ben prends ça quand même !
Et n'oublie pas d'me filer ton portable gros blaireau !
Lycéen
chanceux initié à richesse de la diversité : T_T OUÏ !
LE... LE VOALA !!!
Futur
prix Nobel#2 : sur le Coran j'te jure on peut plus sortir
d'nos jours sans être agressé par un sale bâtard de raciste !
Tiens !!!
Lycéen
chanceux initié à richesse de la diversité : X_X ARGL !
PARDON MSIEU !
Bref,
le pays entier se mobilisa, noblement, majestueusement, pour contrer
la menace fasciste qui s’apprêtait à fondre sur le pauvre peuple
désemparé, tant et si bien que la bête et son armée reculèrent,
penauds et honteux, mais avec la rage au cœur.
La
démocratie et la fraternité avaient gagné !
La
France retrouva sa tranquillité et ses banlieues, enflammées par la
provocation de la bête retrouvèrent leur calme et
leurs trafics habituels.
Les mois s’écoulèrent ainsi, paisibles et sereins.
Mais
un jour, hélas, la bête immonde remonta à la tribune, et
la petite phrase qu'elle prononça alors provoqua de nouveau
l’indignation de la France de la justice et des droits de l’Homme
qui sonna une fois de plus le tocsin en décrétant l’alerte
générale :
La
bête (avec un rictus haineux, et la bave aux lèvres) :
DEUX ET DEUX FONT QUATRE !!!!
La
menace menaçante menaçait de plus belle, encore et toujours…
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