Ainsi donc le nouvel
épisode de l’interminable série « les farouches résistants
du XXIème siècle combattent le nazisme » vient de sortir. Il
est tout frais, mais paradoxalement a la même odeur de réchauffé
que les précédents.
Pour mes lecteurs étourdis
qui n’auraient pas suivi l’affaire (bien qu’il y ait infiniment
plus de chance pour un individu lambda d’être au courant de cette
histoire que de venir sur ce blog, mais passons…), je résume
rapidement la situation : monsieur le maire de Cholet aurait
déclaré, alors qu’il se trouvait devant des Roms qui lui
témoignaient leur respect d’un geste de la main qui fleurait bon
une époque où la mode capillaire d’outre Rhin, à base de mèche
biseautée et de moustache au carré, faisait « fureur »
en Europe (oui, je sais, elle est facile…), « Hitler n’en a
pas tué assez », ou quelque chose de ce genre.
Evidemment, inutile de le
préciser, indignation des bonnes âmes assermentées, rappel honteux
des heures les plus sombres de l’Histoire, il est encore fécond le
ventre, toussa toussa.
Bien entendu, hoquets de
colère des individus les moins bien placés pour nous donner des
leçons de probité et de morale (coucou messieurs Harlem Désir et
Ayrault, comment se portent vos casiers judiciaires ?), mais
s’il fallait s’arrêter à ces petits détails…
Nouvel épisode,
disais-je, mais nous connaissons déjà tous la musique :
l’auteur de ces propos, s’il les a bien prononcés, se doit
d’être voué aux gémonies, conspué par l’ensemble d’une
classe politique irréprochable (on ne rigole pas, c’est un blog
sérieux ici !), démissionné de son parti et traîné devant
les tribunaux par quelque association antiraciste pas du tout attirée
par un gain éventuel, non, pas du tout. On le voit il n’y a aucun
suspens dans ce scénario écrit d’avance et usé jusqu’à la
corde, aussi prévisible qu’un film de James Bond.
Encore une fois, dans ce
concours de celui qui saura se montrer le plus véhément dans la
lutte éternelle contre la bête immonde, pas un ne s’est élevé
pour relativiser la phrase scandaleuse et se demander si, bon sang,
tout cela n’était-il pas le fait d’un maire au bord de la crise
de nerf à force de se voir abandonné par les pouvoirs publics et
nargué par des Roms ayant une notion tout relative de l’expression
« respecter le bien d’autrui » ? Qui peut croire
que cet élu pense vraiment qu’un certain ambassadeur mondialement
connu de l’apflestrudel, de l’aquarelle viennoise et du chant
tyrolien, il fut un temps, a eu la main légère quand il s’est agi
de sceller le sort de quelques malheureuses populations qui n’avaient
pas le bon goût de lui plaire ? Si c’était le cas je pense
que ce monsieur, au lieu de prendre sa carte d’un parti centriste,
aurait plutôt milité au sein d’obscurs groupuscules de « fiertés
chauves » militant pour une vision légèrement limitée
et restrictive de l’amitié entre les peuples. Il faut de ce fait
en conclure que ce maire est un sacre étourdi, ou un extrémiste
avec peu de flair, vu qu’il a tout de même trouvé le moyen de
rejoindre une formation menée par un Duce aussi
exalté et vindicatif que Jean-Louis Borloo (au passage, on tremble
en songeant à ce que ferait ce sinistre individu s’il accédait au
pouvoir : sans doute obligerait-il tous les enfants de France à
s’embrigader dans des mouvements de jeunesses borlooiennes, ou de
petits pionniers du centrisme pour assurer l’avenir de sa
dictature ; un cauchemar je vous dit…).
Quoi qu’il en soit, le
sort de cet élu est scellé : pour cet instant de relâchement
regrettable, il devra faire, peut-être pour le restant de sa
carrière politique, amende honorable au nom des valeurs d’une
République menée par des clowns, des ânes et des bouffons. Il n’a
pas de chance, il est vrai.
S’il
était né à une autre époque ou dans un autre pays, peut-être
aurait-il été jugé par des pairs raisonnables, c’est-à-dire des
hommes et des femmes politiques accordant bien plus d’importance à
des affaires de criminalité, de corruption ou de haute trahison
envers le peuple (comme par exemple, au hasard, l’organisation
d’une immigration massive ayant pour conséquence le remplacement
de la population de souche), qu’à une petite phrase stupide
traduisant bien davantage un sentiment d’exaspération qu’une conviction
politique.
Mais ceci est dans doute
de la science-fiction…
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