mardi 23 juillet 2013

L’entrée des clowns sur la piste du grand cirque médiatique


Ainsi donc le nouvel épisode de l’interminable série « les farouches résistants du XXIème siècle combattent le nazisme » vient de sortir. Il est tout frais, mais paradoxalement a la même odeur de réchauffé que les précédents.

Pour mes lecteurs étourdis qui n’auraient pas suivi l’affaire (bien qu’il y ait infiniment plus de chance pour un individu lambda d’être au courant de cette histoire que de venir sur ce blog, mais passons…), je résume rapidement la situation : monsieur le maire de Cholet aurait déclaré, alors qu’il se trouvait devant des Roms qui lui témoignaient leur respect d’un geste de la main qui fleurait bon une époque où la mode capillaire d’outre Rhin, à base de mèche biseautée et de moustache au carré, faisait « fureur » en Europe (oui, je sais, elle est facile…), « Hitler n’en a pas tué assez », ou quelque chose de ce genre.

Evidemment, inutile de le préciser, indignation des bonnes âmes assermentées, rappel honteux des heures les plus sombres de l’Histoire, il est encore fécond le ventre, toussa toussa.

Bien entendu, hoquets de colère des individus les moins bien placés pour nous donner des leçons de probité et de morale (coucou messieurs Harlem Désir et Ayrault, comment se portent vos casiers judiciaires ?), mais s’il fallait s’arrêter à ces petits détails…

Nouvel épisode, disais-je, mais nous connaissons déjà tous la musique : l’auteur de ces propos, s’il les a bien prononcés, se doit d’être voué aux gémonies, conspué par l’ensemble d’une classe politique irréprochable (on ne rigole pas, c’est un blog sérieux ici !), démissionné de son parti et traîné devant les tribunaux par quelque association antiraciste pas du tout attirée par un gain éventuel, non, pas du tout. On le voit il n’y a aucun suspens dans ce scénario écrit d’avance et usé jusqu’à la corde, aussi prévisible qu’un film de James Bond.

Encore une fois, dans ce concours de celui qui saura se montrer le plus véhément dans la lutte éternelle contre la bête immonde, pas un ne s’est élevé pour relativiser la phrase scandaleuse et se demander si, bon sang, tout cela n’était-il pas le fait d’un maire au bord de la crise de nerf à force de se voir abandonné par les pouvoirs publics et nargué par des Roms ayant une notion tout relative de l’expression « respecter le bien d’autrui » ? Qui peut croire que cet élu pense vraiment qu’un certain ambassadeur mondialement connu de l’apflestrudel, de l’aquarelle viennoise et du chant tyrolien, il fut un temps, a eu la main légère quand il s’est agi de sceller le sort de quelques malheureuses populations qui n’avaient pas le bon goût de lui plaire ? Si c’était le cas je pense que ce monsieur, au lieu de prendre sa carte d’un parti centriste, aurait plutôt milité au sein d’obscurs groupuscules de « fiertés chauves » militant pour une vision légèrement limitée et restrictive de l’amitié entre les peuples. Il faut de ce fait en conclure que ce maire est un sacre étourdi, ou un extrémiste avec peu de flair, vu qu’il a tout de même trouvé le moyen de rejoindre une formation menée par un Duce aussi exalté et vindicatif que Jean-Louis Borloo (au passage, on tremble en songeant à ce que ferait ce sinistre individu s’il accédait au pouvoir : sans doute obligerait-il tous les enfants de France à s’embrigader dans des mouvements de jeunesses borlooiennes, ou de petits pionniers du centrisme pour assurer l’avenir de sa dictature ; un cauchemar je vous dit…).

Quoi qu’il en soit, le sort de cet élu est scellé : pour cet instant de relâchement regrettable, il devra faire, peut-être pour le restant de sa carrière politique, amende honorable au nom des valeurs d’une République menée par des clowns, des ânes et des bouffons. Il n’a pas de chance, il est vrai.

S’il était né à une autre époque ou dans un autre pays, peut-être aurait-il été jugé par des pairs raisonnables, c’est-à-dire des hommes et des femmes politiques accordant bien plus d’importance à des affaires de criminalité, de corruption ou de haute trahison envers le peuple (comme par exemple, au hasard, l’organisation d’une immigration massive ayant pour conséquence le remplacement de la population de souche), qu’à une petite phrase stupide traduisant bien davantage un sentiment d’exaspération qu’une conviction politique.

Mais ceci est dans doute de la science-fiction…

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