Palais de l’Élysée :
Hollande : hé
hé, Jean-Marc, tu as vu cela, cet accueil au Mali ? Un quasi sans faute ! Biden, le
vice-président américain était sur le cul !
Ayrault : oui
François, il faut dire que même l’opposition n’a rien dit
tellement elle était surprise. Tu as agi comme un chef au Mali !
Mais... attends... c'est quoi cette odeur ? On... on dirait
qu'elle... euh... émane de toi...
Hollande :
euh... et bien en fait j'ai dû
voyager avec le chameau qu'on m'a offert, faute de place... mais
parlons plutôt de mon opération au Mali... impressionnant, non ?
Conseiller (se
bouchant le nez) : ça… un socialiste qui agit sans faire
de codderie, c’est sûr que
ça d’arrive pas tous les jours. On comprend la surprise…
Hollande :
oui, je suis un véritable chef de guerre ! l’Attila de
Solférino ! Le Napoléon
de l’Élysée ! Le…
Ayrault :
justement en parlant de
guerre et de politique française, il y a maintenant un nouveau lieu
qu’il serait urgent de pacifier maintenant…
Hollande :
lequel ?
Au même moment, en
effet, au Palais Bourbon, dans l’hémicycle transformé en véritable champ de bataille avec mortiers, obus, et divers incendies éclatant ça et là :
Député PS (vêtu en
fantassin de la Grande Guerre, avec un fusil muni d'une baïonnette,
et criant dans un porte-voix) : députés de l’opposition !
Rendez-vous et retirez immédiatement vos amendements sur le mariage
pour tous ou nous faisons sonner la charge !
Une voix derrière des
barbelés : M… ! Nous irons jusqu’au bout de notre
mandat s’il le faut, mais nous n’abandonnerons jamais !
Bartolone (vêtu en
général d’opérette) : bon, ils ne lâcheront pas !
Balancez leur le gaz moutarde !
Député PS :
c’est déjà fait mon général ! Et ils sont toujours
vaillants ! Que fait-on ? On augmente la dose ? On
leur balance les cataplasmes ?
Bartolone :
bon, contactez les autres, à l’arrière, qu’ils leur envoient la
grosse Bertha !
Député PS :
Taubira ? Mais pour quoi faire ?
Bartolone :
non, député, je parlais de Bachelot ! Ils ont essayé de nous
la refiler et maintenant on n’arrive plus a s’en débarrasser,
j’en ai plein le cul ! Qu’ils la reprennent ! Elle est bien
de droite, tout de même, à l’origine, non ?
Député PS :
justement mon général, je commence à avoir des doutes…
De l’autre coté du
champ de mines et des haies de barbelés :
Député UMP
(également en fantassin) : la vache, ça va mal, d’après
nos espions ils sont sur le point de nous balancer Bachelot sur la
gueule ! Ça risque de faire des dégâts !
Christain Jacob (lui
aussi en général d’opérette) : il faut répliquer,
député! Convoquez immédiatement NKM ! N’oubliez pas qu’elle
est maire de Longjumeau
Député UMP :
Longjumeau ?
Jacob : oui,
la ville d’origine des 2B3 ! C’est dire si elle doit s’y
connaître en gestion de sinistres !
Député UMP :
euh… je crois qu’elle ne fera pas le poids contre la Bachelot,
mon général…
Jacob : c'est
le cas de le dire... bon alors, il ne nous reste plus qu’une seule
solution… on va leur envoyer Christine Boutin à la tribune !
Député UMP :
Bou… Boutin… mais… mon général, c’est inhumain ! Et
c’est même interdit par la convention de Genève ! On n’a
pas le droit de faire n’importe quoi ! Et comment nous
jugeront les générations futures, y pensez-vous ?
Jacob : je
sais député, mais nous ne pouvons nous permettre d’abandonner !
les générations futures nous rendront hommage pour notre
combativité !
Député UMP (essuyant
la sueur sous son casque) : je vous obéis général, mais
vous savez ce qui me fait le plus peur, en parlant du futur ?
Jacob : que
cette loi soit votée, député, je sais, mais c’est pour cela que
nous nous battons !
Député UMP
(réprimant un frisson) : non, moi ce qui me terrifie ce
serait d’apparaître dans une BD de Tardi, plus tard !
Dans le camp d’en
face :
Marie-Georges Buffet :
nous avons réussi à faire un prisonnier, mon général ! Un députés UMP qui va voter le texte ! C’est une petite
victoire pour nous !
Bartolone :
oui mais eux ont réussi à retourner vingt-sept des nôtres, qui dès
lors ne suivront pas toutes nos consignes de vote ! Cela suffit !
Il nous faut en punir pour l’exemple, sinon les désertions vont se
multiplier!
Député PS :
vous… vous allez les faire fusiller, mon général ?
Bartolone (l'air
implacable) : non, pire… nous allons les forcer à...
passer une journée entière avec Valérie Trierweiler ! Si
après cela ils jouent encore aux traîtres… !
Député PS
(effrayé) : a… avec Valérie Trierweiler !!! Mais
vous allez les traumatiser à vie !
Marie-Georges Buffet :
si vous voulez, si la Trierweiler est indisponible, j’ai aussi
Mélenchon qui peut largement
faire l’affaire ! Depuis le temps qu’on lui cherche une
utilité à celui-là !
Alain Enruine (passant
par là) : ne l’écoutez pas ! Moi j’ai Oliveau
Besanceniais, ça vaut tous les Mélenchon
du monde !Avec ça vos déserteurs ils vont rentrer dans le
rang, je vous le garantis ! Et si par la même occasion je peux
m’en débarrasser…
Député PS : je vous en supplie mon général, soyez clément! Vous pouvez les fusiller, qu'est-ce que cela change pour vous?
Député PS : je vous en supplie mon général, soyez clément! Vous pouvez les fusiller, qu'est-ce que cela change pour vous?
Bartolone (l'air de
plus en plus sadique) : oui, député, avec Valérie
Trierweiler… et sans arme bien entendu, et menottés ! Comme
cela impossible de se défendre !
Député PS (l’air
sombre) : quelle... quelle connerie, la guerre !
Au sein de
l'opposition…
Député UMP :
mon général, j’ai de mauvaises nouvelles ! Nos alliés
anglais nous ont trahis et sont passés à l’ennemi ! Même les conservateurs vont voter pour le mariage homosexuel chez eux !
Jacob :
tonnerre ! La perfide Albion, encore elle ! Nous n’aurions
jamais dû leur faire
confiance ! Comment avons-nous pu accepter les Anglais à nos
côtés ! Déjà rien
qu’à goûter leur cuisine j’aurais dû
me méfier ! Notez cela pour mes mémoires de guerre, député :
il ne faut jamais donner sa confiance à
un être capable de se nourrir de gelée à
la menthe et d’accepter pour futur roi une créature aux oreilles
aussi développées que des paraboles de HLM de banlieue !
Jamais !
Copé
: oui, De Gaulle nous avait bien mis en garde,
pourtant…
Marion Maréchal-Lepen
(avec un casque trop grand pour elle et qui lui masque la vue) : bon, et puis il ne
faut pas oublier, ils ont brûlé Jeanne d’Arc aussi…
Dans le camp de la
majorité…
Deuxième député
PS : mon général ! Mon général ! Nous recevons
des renforts ! Les conservateurs britanniques se joignent à
nous dans notre combat ! L’opposition est ridiculisée !
Bartolone :
quoi, les Tories !?! Mais… qu’est-ce qu’il leur prend ???
Marie-Georges Buffet :
Staline soit loué ! Nous allons gagner la guerre !
Bartolone :
houla, minute ! On ne va pas s’arrêter pour autant ! Les
Rosbeefs sont connus pour être des traîtres en puissance !
Souvenez-vous de Mers el-Kébir !
Qui sait ce qu’ils manigancent encore ! Et puis de quoi se
mêlent-ils ??? Ils croient qu’ils vont faire la loi chez
nous ? Députés ! Continuez le pilonnage des positions
UMP ! Et redoublez d’effort !
Deuxième député
PS : et pour les Anglais, mon général, que fait-on ?
On les accueille ou on les bombarde aussi ?
Bartolone :
faites ce que vous voulez, mais ne leur tournez jamais le dos !
Un Anglais dans vos six heures est encore plus dangereux que
Cohn-Bendit dans un jardin d’enfant, ou qu’un Grec dans un sauna
turc ! Méfiez-vous !
Deuxième député PS
(outré) : mon général ! Je… votre remarque est
xénophobe, homophobe et roucmoutophobe ! Ce n’est pas digne
d’un président de l’Assemblée Nationale ! Et je…
Bartolone :
tu sais, je crois que la Trierweiler sera très contente de t’avoir
à ses cotés, tout à l'heure…
Deuxième député PS
(résigné) : je… hum… euh… pffff… bon, ça va, je
ferme ma gueule !
Bartolone :
non ! Pas encore ! Tu vas peut-être m’être utile !
Quelques minutes plus
tard, de nouveau dans l'opposition :
Fillon (surveillant
les lignes adverses avec une paire de jumelles) : mon
général ! Un député PS s’avance vers nous avec un drapeau
blanc !
Jacob :
cessez le feu et amenez-le moi immédiatement !
Deuxième député PS
(levant les mains en l'air) : je viens de la part de Claude
Bartolone ! Il vous propose de conclure une trêve !
Jacob (fier et
solennel) : jamais ! Nous ne renoncerons jamais, tu
entends, député socialiste ! va dire à
ton maître que jamais nous n’abandonnerons la guerre totale contre
son texte inique ! Rien ne nous fera changer d’avis !
RIEN !!!Mais avant cela, dis-moi sur quelle base il veut la
faire sa trêve, que je rigole un peu !
Deuxième député
PS : et bien Claude Bartolone propose un front commun des
députés de la majorité et de l’opposition pour euh… « aller
botter le cul à
l’envahisseur rosbeef »…. ce… ce sont les termes exacts
de son message…
Jacob (sans hésiter) :
C'EST D'ACCORD !!!
Quelques heures plus
tard, au palais de l’Élysée :
Ayrault (consterné) :
… et donc tous les députés français... enfin les survivants...
se sont rués en hurlant hors de l’hémicycle pour faire le siège
de l’ambassade du Royaume-Uni… ils y sont encore à
l’heure actuelle, malgré les forces de l’ordre, et déclarent
qu’il ne partiront pas tant que… euh… ils n’auront pas fait
subir les derniers outrages à
la Reine et au reste de la famille royale… j'ai honte, François, j'ai honte!
Hollande : ils...
ils veulent les... les violer ?
Ayrault :
euh... non, juste leur faire ingurgiter de force un mélange
de cassoulet toulousain, de bœuf bourguignon, de ratatouille
niçoise, de fondue savoyarde et de choucroute alsacienne jusqu'à
ce que mort s'ensuive... on n’avait pas vu une telle furie depuis
la guerre de cent ans… François je ne te raconte pas la crise
diplomatique qui se prépare…
Hollande (soucieux) :
je vois… j’y suis peut-être allé un peu fort en fait…
Ayrault :
co… comment cela ?
Hollande : et
bien en réalité, Jean-Marc, je suis à
l’origine de tout ceci… en fait j’ai demande à
Cameron d’annoncer partout dans les journaux qu’il allait faire
voter une loi pour le mariage homosexuel. Je savais que cela allait
créer un électrochoc en France…
Ayrault : v...
vraiment ?
Hollande : oui,
je me disais que les députés français, vexés de se voir ainsi
coiffés au poteau par l’ennemi héréditaire, s’uniraient pour
voter la loi avant eux, par fierté nationale. Je voulais tellement
être le président du rassemblement !
Ayrault : bon,
on peut dire que tu as réussi ton coup en quelque sorte, François,
et que les députés sont unanimement rassemblés… mais contre un
de nos allies ! Alors on fait quoi, maintenant, monsieur le
grand chef de guerre qui revient triomphalement du Mali ? HEIN,
GROS MALIN !!!
Hollande :
euh… je ne sais pas… il faudrait que je présente mes
excuses à Cameron, et que je
lui offre un beau cadeau diplomatique pour tenter d'apaiser les choses...
(Un silence)
Hollande : euh...
dis, Jean-Marc ?
Ayrault (excédé) :
OUI, QUOI ???
Hollande : tu
crois qu'un chameau ça lui plairait... ?
« Tu sais Bibiche, si je pouvais
choisir je préférerais encore refiler Valérie et te garder, mais
les Anglais risqueraient de prendre cela pour une déclaration de
guerre, alors tu comprends... »
|
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire