Cette chanson du grand Georges évoque comme son nom l’indique, la disparition de son auteur, tout comme sa superbe « Supplique pour être enterré à la plage de Sète ». Mais chez Brassens point de sanglot,s de marche funèbre, de cortège de pleureuses, de lamentations, de communiqués faussement éplorés de l’Elysée et de Matignon écrits à la va-vite par une obscure secrétaire. Au contraire le thème de la mort est l’occasion pour notre sympathique troubadour de laisser le champ libre à sa fantaisie pleine de tendresse et d’humour, ce qui lui permet par la même d’atteindre une expression d’émotion contenue, toute personnelle et poétique, ce qui est la marque des grands.
Ce testament lyrique d’un de nos moustachus préférés (après Staline et Hitler bien-sûr, mais ces derniers étaient quand même moins doués à la guitare, ainsi par exemple le débonnaire Géorgien s’intéressait davantage à l’orgue de barbarie…) évoque avec nostalgie ses dernières heures sur Terre avant le grand voyage, et, fidèle à son image de mauvais élève au grand cœur, se montre joueur avec « la camarde », voire un peu tricheur, en évoquant « la tombe buissonnière » pour profiter encore un peu des délices de la vie charnelle, notamment au contact des jolies mortelles peu farouches, telle la Cendrillon de « la chasse aux papillons ».
Le chanteur évoque également de façon touchante sa compagne à qui il souhaite de rencontrer un autre mari, un peu à son image, et Brassens nous précise bien que l’homme en question aura tous les droits, comme jouir de ses biens personnels, sauf bien entendu de… faire du mal à ses chats !
Et oui, Brassens, l’amoureux fou des petits félins (et ce n’est pas moi qui le lui reprochera), jure de venir hanter le rascal qui osera leur faire des misères.
Bon, dit comme cela ce n’est pas très effrayant… en effet le fantôme d’un paisible moustachu armé d’une guitare et d’une pipe ne risque pas d’effrayer grand monde (à part peut-être les amateurs de musiques de merde rap et autres courants pitoyables plus modernes), mais justement, l’autre nuit, quelques heures après que j’eus refusé à mon chat les bouchées de thon qu’il me réclamait désespérément (même si sa gamelle est pleine il suffit d’ouvrir une boite de thon salé devant lui pour le rendre fou, et oui, je sais, ce que je raconte est absolument passionnant). Donc disais-je, avant cette digression d’un haut intérêt philosophique, je prenais quelque repos amplement mérité lorsque, dans mon sommeil, je crus entendre une voix d’homme susurrer à mon oreille du … Carla Bruni (certains ici parleront de truisme car « Carla Bruni » et « crier » dans la même phrase tiennent davantage de la science-fiction que de l’objectivité) en s’accompagnant de la guitare. Cela donnait à peu près ceci : ♫ Pom popom popom… Quelqu’un m’a dit ♪… pom popom popom ♫… Raphaël, quatre consonnes et trois voyelles ♫… pom popom popom… Je suis le plus beau du quartier ♪… c’était atroce ! Croyez-moi il faut faire attention à ne pas contrarier nos amis à vibrisses !
L'inverse n'est pas tellement mieux d'ailleurs...
Le chanteur conclut son texte par ces mots « me v’la dans la fosse commune, la fosse commune du temps » comme si son destin était d’être oublié ainsi qu’un vulgaire Justin Bieber, mais je gage qu’il lui reste encore de nombreuses années d’immortalité…
Je serai triste comme un saule
Quand le Dieu qui partout me suit
Me dira, la main sur l'épaule:
"Va-t'en voir là-haut si j'y suis."
Alors, du ciel et de la terre
Il me faudra faire mon deuil...
Est-il encore debout le chêne
Ou le sapin de mon cercueil?
S'il faut aller au cimetière,
Je prendrai le chemin le plus long,
Je ferai la tombe buissonnière,
Je quitterai la vie à reculons...
Tant pis si les croque-morts me grondent,
Tant pis s'ils me croient fou à lier,
Je veux partir pour l'autre monde
Par le chemin des écoliers.
Avant d'aller conter fleurette
Aux belles âmes des damnées,
Je rêve d'encore une amourette,
Je rêve d'encore m'enjuponner...
Encore une fois dire: "Je t'aime"...
Encore une fois perdre le nord
En effeuillant le chrysanthème
Qui est la marguerite des morts.
Dieu veuille que ma veuve s'alarme
En enterrant son compagnon,
Et que pour lui faire verser des larmes
Il n'y ait pas besoin d'oignon...
Qu'elle prenne en secondes noces
Un époux de mon acabit:
Il pourra profiter de mes bottes,
Et de mes pantouflee et de mes habits.
Qu'il boive mon vin, qu'il aime ma femme,
Qu'il fume ma pipe et mon tabac,
Mais que jamais - mort de mon âme! -
Jamais il ne fouette mes chats...
Quoique je n'aie pas un atome,
Une ombre de méchanceté,
S'il fouette mes chats, y'a un fantôme
Qui viendra le persécuter.
Ici-gît une feuille morte,
Ici finit mon testament...
On a marque dessus ma porte:
"Fermé pour cause d'enterrement."
J'ai quitté la vie sans rancune,
J'aurai plus jamais mal aux dents:
Me voilà dans la fosse commune,
La fosse commune du temps.
Quand le Dieu qui partout me suit
Me dira, la main sur l'épaule:
"Va-t'en voir là-haut si j'y suis."
Alors, du ciel et de la terre
Il me faudra faire mon deuil...
Est-il encore debout le chêne
Ou le sapin de mon cercueil?
S'il faut aller au cimetière,
Je prendrai le chemin le plus long,
Je ferai la tombe buissonnière,
Je quitterai la vie à reculons...
Tant pis si les croque-morts me grondent,
Tant pis s'ils me croient fou à lier,
Je veux partir pour l'autre monde
Par le chemin des écoliers.
Avant d'aller conter fleurette
Aux belles âmes des damnées,
Je rêve d'encore une amourette,
Je rêve d'encore m'enjuponner...
Encore une fois dire: "Je t'aime"...
Encore une fois perdre le nord
En effeuillant le chrysanthème
Qui est la marguerite des morts.
Dieu veuille que ma veuve s'alarme
En enterrant son compagnon,
Et que pour lui faire verser des larmes
Il n'y ait pas besoin d'oignon...
Qu'elle prenne en secondes noces
Un époux de mon acabit:
Il pourra profiter de mes bottes,
Et de mes pantouflee et de mes habits.
Qu'il boive mon vin, qu'il aime ma femme,
Qu'il fume ma pipe et mon tabac,
Mais que jamais - mort de mon âme! -
Jamais il ne fouette mes chats...
Quoique je n'aie pas un atome,
Une ombre de méchanceté,
S'il fouette mes chats, y'a un fantôme
Qui viendra le persécuter.
Ici-gît une feuille morte,
Ici finit mon testament...
On a marque dessus ma porte:
"Fermé pour cause d'enterrement."
J'ai quitté la vie sans rancune,
J'aurai plus jamais mal aux dents:
Me voilà dans la fosse commune,
La fosse commune du temps.
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