Il est une frange de la
population aux comportements étranges, déroutants, échappant à
toute logique élémentaire.
Ces gens se considèrent
comme des prophètes en un sens, venus tirer de leur torpeur les
peuples assoupis dans une dangereuse léthargie, tels le dragon
Fafner dormant sur son tas d'or sans voir venir le danger.
Ces gens se voient bien
évidemment comme des phares de l’humanité des “qui vont dans le
sens de l'Histoire”, des “qui ont forcement raison” ou alors,
s'ils se trompent, c'est sans importance, et cela est dû
à leur nature généreuse,
peut-être un brin naïve, mais si touchante en fait. Bref on ne peut
leur en tenir rigueur.
Ces gens enfin portent
haut et fièrement l’étendard de leur patrie éternelle, assimilée
dès lors à
une véritable religion sans réelle divinité, mais dont les saints
et martyrs sont légion : la gôôôôôôche
(Alléluia, agenouillez-vous pauvres pécheurs!).
La principale
caractéristique de ces individus qui ne se sentent exister que
lorsqu'ils sont regroupés en troupeaux, bêlant des slogans qui
feraient honte à un
redoublant de maternelle, est qu'ils usent et abusent de termes comme
“tolérance”, “respect” et “démocratie” sur lesquels
repose toute leur philosophie, à
les entendre. Mais par un incroyable coup du sort, une destinée
tragique, ces malheureux semblent incapables de comprendre le sens
réel de ces mots et paraissent dès
lors condamnes à agir en
désaccord total avec ce qu'ils prêchent, en particulier lorsqu'ils
rencontrent des personnes assimilées à
l'horrible extrême droââââââte”
(frissons d’épouvante dans la salle).
En effet, dans le
subconscient (ou est-ce l'inconscient?) des gens de gôôôôôôche,
le monde dans son immense complexité se réduit à
la lutte entre les forces du Bien (eux) et les forces du Mal (tout le
reste, mais en particulier l’extrême droââââââte”).
Le pire est que parmi les gens de gôôôôôôche
se rencontrent de nombreux intellectuels autoproclamés qui
reproduisent dans leurs analyses ce schéma “plus manichéen que ça
tu meurs”.
Moi, bêtement, je croyais
que le mot “intellectuel” désignait une personne dont l’activité
principale est de porter un regard profond et complexe sur un
problème particulièrement ardu pour le commun des mortels qu'il est
chargé d’éclairer de ses chatoyantes lumières. Pas un imbécile
à lunettes apparaissant
devant les cameras pour faire part de son indignation éventuelle sur
tel ou tel fait de société et dont on connaît déjà la teneur des
propos avant même qu'il l'ouvre, tellement sa manière de penser est
simpliste et prévisible.
Oui un clown comme Sartre
par exemple...
Attention, un intellectuel
de gôôôôôôche peut
être vraiment doué d'une intelligence supérieure tout en versant
dans la bêtise la plus crasse et la plus navrante lorsqu'il s'agit
de prendre position pour un fait politique. Sartre en est justement
l'illustration parfaite. Ainsi cet écrivain illustre au génie
visionnaire nous a pondu une pièce comme Nekrassov mettant en
scène un personnage se faisant passer pour un dissident soviétique,
ce qui permet à l'auteur
de condamner ceux qui font profession d'anticommunisme en pleine
guerre froide. Quand on sait que cette œuvre a été créée peu de
temps après l'authentique affaire Kravchenko, cible manifeste de
Sartre, on se dit que cette fois encore le père Jean-Paul a fait
preuve d'une lucidité que je qualifierais... d'éblouissante (pour rester poli). Et ses
fils et filles spirituels qui prennent son relais et se ridiculisent
maintenant à sa place ne
devraient pas être reniés par le grand homme, tellement sa bêtise
semble leur avoir été transmise avec une efficacité qui laisse
pantois...
mais revenons à
nos moutons (c'est le cas de le dire)... si j’écris ces lignes
indigestes, c'est bien pour mettre en lumière un phénomène curieux
et non moins fascinant : la propension de ces gens à
être aveuglés par la haine et l’intolérance, alors même qu'ils
prétendent les combattre, cette haine se dirigeant bien entendu vers
ceux accusés d'appartenir à
l’extrême droââââââte.
Il faut en effet savoir
que pour les gens de gôôôôôôche
un individu venant de l’extrême droââââââte,
ou soupçonné de l’être (oui, non contents de présenter de
sérieuses déficiences mentales, les gens de gôôôôôôche
expliquent à longueur de
journée « qu'il ne faut pas faire d’amalgame, tout en
amalgamant sans vergogne le moindre adversaire au fascisme le plus
primaire... comprenne qui pourra), est la pire des horreurs
imaginables, et n'est bien-sûr
pas un être humain, encore moins un animal. Cette personne, même si
elle n'a jamais commis de crime dans sa vie, est une entité vivante
à éradiquer, une
anomalie tout simplement, et dès
lors tous les moyens sont bons pour l’empêcher d'exister, au
mépris le plus total des droits justement humains, et lorsque l'on
sait que les gens de gôôôôôôche
se voient comme d’héroïques résistants cernés par des hordes de
fascistes en furie (le fameux “tout ce qui n'est pas avec moi est
contre moi”), il semble que cela fait un sacré paquet d'hommes et
de femmes à haïr et à
éradiquer.
Bref du boulot en
perspective...
C'est ainsi qu'il y a
quelques semaines de cela, des militants de gôôôôôôche
n'ont rien trouvé de mieux que de manifester (oui la « manif »
pour les gens de gôôôôôôche
est un peu comme la composition d'une chanson niaise pour Yannick
Noah : un rituel auquel on ne peut déroger) contre la venue à
St Denis de la présidente d'un célèbre parti situé tout à
droite de l’échiquier politique. Jusque là
rien de blâmable, chacun ayant le droit d'exprimer son avis, et nul
ne vous impose d’être en accord avec les thèses que défend ce
mouvement (heureusement d'ailleurs). Mais cela se corse
singulièrement quand lesdits manifestants commencent à
s'en prendre physiquement aux participants de la réunion, en
allant jusqu’à leur cracher dessus. Que l'on m'explique en quoi ce
comportement héroïque revient à
lutter contre la haine et l’intolérance, parce que là,
non, sérieusement je ne vois pas.
Ou alors la haine et
l’intolérance ne sont justement pas du côté que l'on croit, ce qui
expliquerait bien des choses...
Plus récemment encore,
j'ai appris que des manifestants (160, attention, c'est du lourd!) du
Bien s’étaient réunis à
Bordeaux pour faire part de leur désaccord quant à
l'implantation au sein de la ville d'une antenne d'un autre mouvement
dit d’extrême droââââââte.
J'avoue être quelque peu perplexe vis-à-vis
de ces gens qui parlent sans arrêt de démocratie mais qui refusent
que les membres d'un parti dont ils ne partagent pas les idées
puissent s'exprimer. Un peu comme si la France leur appartenait et
qu'ils pouvaient dès
lors désigner ceux qui ont le droit de faire campagne et ceux qui
ne le peuvent pas.
Étrange
notion de la démocratie, en vérité...
Parmi
eux, évidemment, nos chers amis du NPA, que l'on ne présente plus,
des représentants d'associations étudiantes (mais en quoi cela les
concerne???) et des membres de la LDH (Ligue des Droits de l'Homme)
, vous savez ces types qui semblent nettement préférer la défense inconditionnelle du
droit de n'importe quel barbu fou à
lier à
proférer les menaces
de mort les plus violentes "parce que l'autre là-haut
le lui ordonne", à
celle de la liberté de réunion d'hommes et de femmes dont le seul
tort est d’adhérer à
des idées qui ne plaisent pas à
ces niais incurables aux discours préfabriqués.
Je
vais vous dire en fait, parfois je me demande si tous ces énergumènes
ne sont pas les meilleurs propagandistes de Marine Le Pen, puisqu’il
faut la nommer, parce que j'avoue que plus je les vois, plus j'ai
envie de faire l’opposé de ce qu'ils m'exhortent à
faire, tellement leur dialectique d’amputés de la boîte
crânienne m'insupporte, et j'imagine que je ne suis pas le seul dans
ce cas.
Mais
sont-ils seulement capables de comprendre cela, eux qui ne sont pas fichus de voir qui, de nos jours, sont les véritables fascistes...?
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