Je ne
sais pas si vous avez remarqué, mais depuis quelques années déjà
on ne compte plus les manifestations officielles mettant en honneur
l’Autre. Que ce soit la fête de la diversité, du métissage, du
dialogue des cultures, il semblerait que les détenteurs de
l’autorité n’aient qu’un objectif en tète : nous faire
bouffer de la diversité en veux-tu en voila jusqu'à la nausée. Ces
célébrations fort onéreuses, organisées et subventionnées par
des mairies qui, étrangement, ne se montrent pas forcement aussi
généreuses quand il s’agit de venir en aide aux sans-abris (il
faut savoir gérer ses priorités) n’ont de cesse de nous vanter
les apports des autres cultures, que ce soit au travers des chants
populaires du Maghreb ou de la sagesse des contes africains, il faut
que chacun puisse avoir sa dose. On ne compte plus les ateliers
dédiés à l’art du tam-tam, du tatouage au henné, de la poterie
bantoue (mais étrangement pas grand chose sur l'Asie, allez savoir pourquoi?)… ce qui ne serait pas véritablement une mauvaise chose si dans
le même temps on ne s’efforçait pas de faire perdre leurs repères
culturels aux français qui ont le malheur, et même le handicap, de
ne pas venir d’ailleurs…
Car
oui, autant on ne tarit pas d’éloges sur
l’identité de ceux qui viennent nous rendre une « petite »
visite permanente de courtoisie, autant dès qu’il s’agit de
célébrer les traditions bien françaises, il semble subitement
s’établir un silence gêné lourd de significations.
L’identité
française dérange…
Alors
pour éviter de passer pour de grossiers fossoyeurs de notre culture
au nom d’un titre de « citoyens du monde » qui n’évoque
absolument rien pour à peu près 98% de la population mondiale, nos
consciences progressistes éclairées bottent en touche en déclarant
que ce qui fait l’identité de la France c’est grosso-modo « les
valeurs de la République et le sens de la solidarité, de la
tolérance et du partage », et v’la que je m’en sors avec
une réponse plate et convenue que ne renierait pas notre nouveau
président…
Déjà
au passage, si les progressistes allemands déclarent la même chose,
à savoir que l’identité de l’Allemagne c’est la République,
la solidarité et tout l’attirail qui va avec, nous voila fort
avancés puisque selon cette définition je ne vois pas trop comment
différencier un fringuant franchouillard d’un noble teuton, à
part peut-être le goût immodéré et fort regrettable de ce dernier
pour les sandales de cuir et les bermudas délavés (ah l’élégance
d’outre-rhin…).
On me
chuchote à l’ instant que les français
pourraient eux se singulariser de par leur amour douteux pour les
idées reçues et les concepts caricaturaux, mais je ne vois vraiment
pas ce qui permet de penser cela…
Bref,
nous voici devant une définition minimaliste qu’à peu près tout
le monde pourrait revendiquer, ce qui ne nous aide pas tellement.
Et
puis cette manie de tout ramener aux valeurs républicaines, comme si
la République était l’alpha et l’oméga en dehors de laquelle
rien n’était concevable… cette brillante affirmation reviendrait
à déclarer que la France d’avant 1792 (année de proclamation de
la première république) n’était pas française puisque dépourvue
de cette fameuse identité républicaine. Remarquons de plus que si
nous considérons les fameuses valeurs républicaines comme positives
parce qu’elles se référent aux droits de l’homme, à la
démocratie et tout le bazar, il faudrait en conclure que tout ce qui
n’est pas républicain est à rejeter illico, car source de
malheur, d’oppression, de tyrannie et de Laurent Ruquier à la
télévision tous les soirs… pourtant, si nous nous penchons sur
les exemples de l’Espagne, du Royaume-Uni, de la Suède, des
Pays-Bas ou de la Norvège, qui sont comme chacun sait des monarchies
constitutionnelles et se retrouvent donc par définition hors du
champ républicain, nous peinons à trouver quelque argument nous
permettant de penser que ces pays sont infiniment plus insupportables
à vivre que la France qui est forcément, en comparaison, un
véritable paradis sur terre puisque pourvu d’un régime
républicain (je ferais toutefois une exception pour le Royaume-Uni,
parce qu’il faut bien avouer qu’un pays avec une telle tradition
culinaire constitue véritablement quelque chose de parfaitement
repoussant à même de faire fuir les républicains ardents et les
autres…).
Non
vraiment, la supériorité des valeurs
républicaines saute aux yeux, surtout en se souvenant que Cuba est
également une république (je vais faire un petit geste pour mes
lecteurs castristes, si j’en ai, qui se sentiraient offensés dans
leurs convictions religieuses devant pareil blasphème en leur
demandant tout simplement de remplacer dans la dernière phrase
« Cuba » par « Etats-Unis » et ils devraient
repartir le sourire aux lèvres).
Bref,
disais-je donc avant ce long aparté ayant normalement dû lasser
tout le monde, ce qui fait que je me retrouve en train de rédiger
une sorte de conclusion que personne ne devrait lire (me donnant des
lors l’opportunité de faire des révélations embarrassantes comme
le fait que je porte un wonderbra ainsi qu’un string léopard en
dentelle sous ma soutane, vu que personne ne sera au courant et ne
pourra le crier sur tous les toits…. ha ha lecteurs absents vous
manquez des choses, c’est dommage !), l’identité française
pose un problème à ceux qui s’honorent du titre ronflant et fort
ridicule de « citoyens du monde », parce qu’elle gène
leurs plans, à savoir la lobotomie de leurs semblables, au point
d’en faire des crétins apatrides, sans culture et tradition, et
fiers de l’être (bref des individus à leur image). Ils croient à
un idéal comme d’autres croient à l’existence de Dieu :
l’avenir des sociétés modernes passe par le métissage et le
multiculturalisme, mais depuis le temps que les français ont été
sommés de partager leur territoire avec des peuples venus d’ailleurs
et qui parfois les méprisent cordialement (car je maintiens que
perpétuer les us et coutumes du pays d’origine est une forme de
mépris à l’encontre de ceux qui vous ont accueillis, surtout
lorsque vous savez que ces pratiques choquent ou mettent vos hôtes
mal à l’aise), ils se sont rendus compte que la mayonnaise ne
prenait pas et que les groupes ethniques vivaient principalement
entre eux (ce que tout être raisonnable, c’est-à-dire dont le
cerveau n’a pas été dévasté par la propagande tiers-mondiste et
immigrationniste, pouvait deviner depuis longtemps). Alors, ne
sachant plus quoi faire pour essayer désespérément de mélanger
l’eau et l’huile, ils ont inventé ces manifestations
pseudo-culturelles au travers desquelles il fallait convaincre
qu’hors du mélange, point de salut. C’est ce que l’on appelle
la politique de la rustine : quand le pneu est troué de toutes
parts et qu’il se révèle incapable de tenir la route, au lieu de
le changer on préfère y appliquer du papier collant et divers
bandages de fortune pour le faire tenir un peu plus longtemps. Au
lieu de modifier leur politique, d’admettre leurs erreurs et de
laisser enfin les français décider par eux-mêmes de la société
dans laquelle ils veulent vivre, par exemple en organisant des
référendums sur les questions qui fâchent, nos immigrationnistes
préfèrent appliquer ces rustines que sont les « fêtes de la
diversité » et autres idioties en espérant que soudain, par
on ne sait quel miracle, les choses allaient enfin changer pour
donner naissance à une nation où toute tension culturelle et
raciale aurait disparu.
Et bien
entendu, plus on s’acharne dans la mauvaise direction, plus on fait
rouler le pneu et plus il faudra de rustines.
La
naïveté est une longue folie…
Hein? Quoi? La roue de secours? Quelle roue de secours???
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