mardi 14 mai 2013

Les petits moudjahidines de plomb


Il y a environ une semaine de cela (oui je sais, je suis toujours à la pointe de l'actualité, cela fait peur...), l'Organisation Nationale des Moudjahidines d'Algérie a fait savoir qu'elle désirait porter sur le devant de la scène la question de la condamnation de la colonisation française et des réparations matérielles requises au regard des « richesses pillées ».

Bon, je sais qu'en principe tout le monde se fout de mon avis (même mon chat qui ne s'intéresse à moi que si j'ouvre une boîte de thon et qui ignore superbement, en général, mes divagations sur la politique française), mais si jamais l'un des trublions de cette association se retrouve par mégarde sur ce blog, je ne peux que lui conseiller, le jour où, sait-on jamais, il se retrouvera en possession du document officiel présentant les excuses les plus plates du gouvernement français (qui n'est pas la France, rappelons-le...), de tailler ledit document bien consciencieusement en pointe, et de se l'introduire fermement dans une partie précise de son anatomie que la décence m'empêche de nommer ici, mais dont l'apparence, à titre d'indice, n'est pas sans rappeler les portraits officiels de Monsieur Bouteflika, et l'odeur, ses plus beaux discours. Ce faisant, si l'action décrite ci-dessus a été réalisée avec soin et doigté (si je puis dire...), notre sympathique moudjahidine ne devrait pas tarder à ressentir une sensation particulière, plutôt agréable, à même de faire naître sur sa face burinée par le temps et le ressentiment un certain sourire de contentement. Dans les cas extrême, il est même possible que cette satisfaction se transforme en une sorte d'extase proche de celle qu'il pouvait ressentir cinquante ans plus tôt, lors de l'égorgement solennel de quelque Harki isolé, ou lorsque l'appel de la nature aidant, il se tournait vers ses camarades de maquis pour une empoignade non dénuée de tendre virilité afin de combler l'absence souvent cruelle de combattante accorte et bien disposée à ses côtés (ah... toutes ces tièdes nuits à la belle étoiles passées entre frères d'armes aux muscles puissants et huilés, aux tétons roidis par les dernières caresses du vent du soir, à ourdir les yeux dans les yeux et les mains dans les mains les attentats à la bombe ou les exécutions sommaires et aveugles du lendemain... toute la poésie de la jeunesse enfuie...).

Et puisque ces joyeux drilles semblent si pointilleux à propos du rachat des actes blâmables du passé, je ne peux que leur conseiller de se pencher dès maintenant sur la question de la réparation de la faute commise par leurs ancêtres, les tristement fameux pirates barbaresques, qui durant plusieurs siècle, écumèrent la blanche mer Méditerranée à la recherche d'infortunés chrétiens à capturer pour les revendre comme esclaves dans les ports de la côte africaine. Ce serait un bon début...

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