mercredi 31 juillet 2013

A l’attention de Monsieur José Gulino, Président du conseil de l’ordre du Grand Orient de France


Monsieur le Grand Sachem (vous m’excuserez de ne pas savoir comment je dois m’adresser à vous, n’étant pas un initié, et souhaitant ne jamais l’être, aussi j’improvise, au risque de ne pas utiliser la formulation correcte),

J’ai lu attentivement la lettre que vous avez récemment envoyée au Président de la République à propos du péril représenté par les ennemis de la laïcité. Je passe sur son contenu général, plutôt convenu, et sur l’emploi d’expressions aussi grotesques qu’usées jusqu’à la corde comme « bête immonde » que même un redoublant de maternelle aurait honte d’utiliser, pour me concentrer sur un point qui m’a paru particulièrement intéressant. Vous affirmez ainsi vouloir attirer l’attention sur « la montée de l’antimaçonnisme et des violences d’extrême droite ».

A dire vrai, à ce stade de ma lecture, j’imaginais qu’avec ce vocable inquiétant vous vouliez évoquer des agressions physiques contre certains de vos « frères », des menaces de mort voire des meurtres, ce qui aurait sans doute justifié l’envoi de cette missive à un personnage aussi haut placé que le Président de la République. Aussi vous comprendrez ma surprise, je le pense, en découvrant que les actes qui vous poussent à sonner le tocsin ne sont constitués que de « manifestations » devant votre siège, de « dégradations » et autres « inscriptions », ainsi que de la profanation d’une statue… voilà donc, d’après vous, ce qui justifie un tel appel de détresse. J’en reste sans voix…

Je ne cautionne pas les individus qui s’en prennent au bien d’autrui, mais j’avoue avoir du mal à voir dans cet enchaînement de faits à la limite du ridicule la résurgence d’un danger fasciste qui se préparerait à fondre sur nos pauvres têtes. Et c’est pour cela que vous dérangez le chef de l’Etat ! Il faut que vous ayez le bras long…

Je trouve également savoureux le fait que vous citiez la tenue de manifestations parmi les actes répréhensibles. Je n’ai pas besoin de vous apprendre, je le suppose, que le droit d’exprimer ses opinions en descendant dans la rue est un droit accordé à chaque individu dans notre bonne vieille démocratie. Serait-ce que cela vous gêne lorsque ledit droit est dirigé contre vous ? Les francs-maçons seraient-ils intouchables au point de pouvoir jeter l’anathème sur toute expression critiquant leurs actes ou leur pensée ? Autrement dit, seriez-vous « plus égaux que les autres » pour reprendre le mot savoureux d’Orwell ? Pas très républicain cela pour des défenseurs de la République auto-proclamés…

Vous semblez parler de stigmatisation à votre encontre, mais peut-être s’agit-il là tout simplement de l’expression de simples citoyens excédés de voir que votre association, pourtant non élue, se permet de dicter sa loi et d’imposer sa façon de penser à certains de nos responsables politiques sans tenir compte de ce que peut souhaiter le peuple (c’est du moins la thèse de ceux qui prétendent, à tort ou à raison, que vous exercez un pouvoir occulte sur les institutions de la République). Monsieur le Grand Sachem, vous avez déclaré lors de votre élection à la tête de votre amicale des porteurs de tabliers fantaisistes que vous étiez totalement en faveur du fameux « mariage pour tous ». C’est bien entendu votre droit le plus strict, mais en prenant ainsi parti dans un débat public aussi enflammé, il ne faut pas vous étonner de recevoir une volée de bois vert de la part d’opposants à cette mesure qui s’estiment méprisés par les pouvoirs publics, malgré le succès inégalé de leurs manifestations, alors que vous semblez vous-même être écouté par les ministres concernés sans avoir recours au moindre défilé de banderoles. Avouez tout de même que cela est assez frustrant…

Voyez-vous, Monsieur le Grand Sachem, et je ne vous apprends rien, certaines personnes n’aiment pas vos façons de procéder. Ont-elles raison de s’en prendre à vous ? Je n’en sais rien à vrai dire, mais peut-être, avant de pleurnicher et de crier aux persécutions antimaçonniques, devriez-vous balayer devant votre porte (cela tombe bien, vous êtes déjà équipé du fameux tablier, c’est un bon début…). Je suis loin d’être un spécialiste de votre club de bridge, mais peut-être faut-il vous demander si l’idéal fraternel et désintéressé qu’il incarnait à une époque ayant vu la composition d’un chef-d’œuvre comme la « Flûte enchantée » de Mozart et Schikaneder, n’a pas quelque peu dévié. Peut-être n’êtes-vous plus de nos jours qu’un rassemblement hétéroclite d’ambitieux ayant bien compris l’utilité de se constituer un réseau et un carnet d’adresses bien rempli, tout en se permettant d’influer sur le système législatif grâce à leurs relations, on se demande de quel droit. Encore une fois je n’affirme rien ; je ne fais qu’avancer des hypothèses et des pistes de réflexion.

Autre chose maintenant : peut-être serez-vous étonné d’apprendre que, dans notre pays, l’un des groupes les plus attaqués reste les catholiques, vos grands amis. Pas une semaine sans que l’on entende parler d’églises vandalisées, de fidèles caillassés, de prêtres agressés, ou de cimetières profanés, sans compter les multiples revues satiriques et humoristes bien en vue les prenant sans cesse pour cible (mais ce dernier point relève davantage de la liberté d’expression et ne saurait être blâmable, j’en conviens tout-à-fait). Je pourrais également mentionner les représentants de l’Eglise sans cesse soupçonnés de se livrer à des actes infâmes sur des enfants, alors qu’il se trouve qu’il y a bien plus d’homosexuels que de prêtres parmi les pédophiles (et pourtant on nous enjoint sans cesse, et sans doute est-ce une bonne chose, de ne pas faire d’amalgame entre homosexualité et pédophilie). Ainsi, vous le voyez, il existe un groupe humain bien plus attaqué que le vôtre, et pourtant je n’ai pas entendu parler d’un responsable catholique ayant écrit au chef de l’Etat pour se plaindre de ces faits. Je ne vous ai pas non plus entendu, Monsieur le Grand Sachem, dénoncer ces actes inquiétants sur des citoyens comme les autres, bien que vous vous érigiez en « sentinelle de la République ». Sans doute est-ce là un oubli de votre part, mais dans ces conditions, et devant votre impressionnante efficacité, je pense que vous pouvez comprendre que les quelques petits désagréments dont vous et vos con-frères semblez faire l’objet, et sur lesquels vous vous attardez longuement, n’intéressent pas du tout l’écrasante majorité des Français (je le suppose tout du moins), ayant autre chose à faire qu’à se porter au secours de vos petites personnes, semble-t-il un brin nombrilistes et tatillonnes.

Je voudrais évoquer un dernier point avant de conclure mon texte : dans votre lettre vous invoquez sans cesse la laïcité, présentée comme une sorte d’Alpha et d’Omega de votre philosophie, si j’ai bien compris. Vous parlez même de « clé de voûte de l’édifice républicain ». C’est tout à votre honneur. Toutefois laissez-moi vous faire part de mon étonnement lorsque je constate que nulle-part dans votre courrier vous ne dénoncez les actes inquiétants des musulmans fanatisés, pourtant nombreux (prières de rue, cantines obligées de servir des plats sans porc, intimidations de médecins voulant ausculter leurs épouses, crimes d’honneur, persécutions de femmes non voilées et d’apostats, refus de respecter les lois de la République,…). Vous n’évoquez que le « Printemps français » et les « Veilleurs debout », mais j’ai la naïveté de croire que la poignée de chrétiens exaltés vivant dans notre pays représente une menace bien moins grave pour nos institutions que la communauté des barbus haineux qui croît chaque jour. Si vous me permettez de vous faire part de mon sentiment, je dirais qu’à rester obnubilé par la rougeole sans prêter attention à la peste qui se développe, vous allez au-devant de bien des surprises désagréables…

Votre obligé,

L’Evêque Sécrable

dimanche 28 juillet 2013

Ils ne sont décidément pas sortables...

Lorsque des ingénieurs se rencontrent pour disputer une partie de football, voici ce que donne le score :


mardi 23 juillet 2013

L’entrée des clowns sur la piste du grand cirque médiatique


Ainsi donc le nouvel épisode de l’interminable série « les farouches résistants du XXIème siècle combattent le nazisme » vient de sortir. Il est tout frais, mais paradoxalement a la même odeur de réchauffé que les précédents.

Pour mes lecteurs étourdis qui n’auraient pas suivi l’affaire (bien qu’il y ait infiniment plus de chance pour un individu lambda d’être au courant de cette histoire que de venir sur ce blog, mais passons…), je résume rapidement la situation : monsieur le maire de Cholet aurait déclaré, alors qu’il se trouvait devant des Roms qui lui témoignaient leur respect d’un geste de la main qui fleurait bon une époque où la mode capillaire d’outre Rhin, à base de mèche biseautée et de moustache au carré, faisait « fureur » en Europe (oui, je sais, elle est facile…), « Hitler n’en a pas tué assez », ou quelque chose de ce genre.

Evidemment, inutile de le préciser, indignation des bonnes âmes assermentées, rappel honteux des heures les plus sombres de l’Histoire, il est encore fécond le ventre, toussa toussa.

Bien entendu, hoquets de colère des individus les moins bien placés pour nous donner des leçons de probité et de morale (coucou messieurs Harlem Désir et Ayrault, comment se portent vos casiers judiciaires ?), mais s’il fallait s’arrêter à ces petits détails…

Nouvel épisode, disais-je, mais nous connaissons déjà tous la musique : l’auteur de ces propos, s’il les a bien prononcés, se doit d’être voué aux gémonies, conspué par l’ensemble d’une classe politique irréprochable (on ne rigole pas, c’est un blog sérieux ici !), démissionné de son parti et traîné devant les tribunaux par quelque association antiraciste pas du tout attirée par un gain éventuel, non, pas du tout. On le voit il n’y a aucun suspens dans ce scénario écrit d’avance et usé jusqu’à la corde, aussi prévisible qu’un film de James Bond.

Encore une fois, dans ce concours de celui qui saura se montrer le plus véhément dans la lutte éternelle contre la bête immonde, pas un ne s’est élevé pour relativiser la phrase scandaleuse et se demander si, bon sang, tout cela n’était-il pas le fait d’un maire au bord de la crise de nerf à force de se voir abandonné par les pouvoirs publics et nargué par des Roms ayant une notion tout relative de l’expression « respecter le bien d’autrui » ? Qui peut croire que cet élu pense vraiment qu’un certain ambassadeur mondialement connu de l’apflestrudel, de l’aquarelle viennoise et du chant tyrolien, il fut un temps, a eu la main légère quand il s’est agi de sceller le sort de quelques malheureuses populations qui n’avaient pas le bon goût de lui plaire ? Si c’était le cas je pense que ce monsieur, au lieu de prendre sa carte d’un parti centriste, aurait plutôt milité au sein d’obscurs groupuscules de « fiertés chauves » militant pour une vision légèrement limitée et restrictive de l’amitié entre les peuples. Il faut de ce fait en conclure que ce maire est un sacre étourdi, ou un extrémiste avec peu de flair, vu qu’il a tout de même trouvé le moyen de rejoindre une formation menée par un Duce aussi exalté et vindicatif que Jean-Louis Borloo (au passage, on tremble en songeant à ce que ferait ce sinistre individu s’il accédait au pouvoir : sans doute obligerait-il tous les enfants de France à s’embrigader dans des mouvements de jeunesses borlooiennes, ou de petits pionniers du centrisme pour assurer l’avenir de sa dictature ; un cauchemar je vous dit…).

Quoi qu’il en soit, le sort de cet élu est scellé : pour cet instant de relâchement regrettable, il devra faire, peut-être pour le restant de sa carrière politique, amende honorable au nom des valeurs d’une République menée par des clowns, des ânes et des bouffons. Il n’a pas de chance, il est vrai.

S’il était né à une autre époque ou dans un autre pays, peut-être aurait-il été jugé par des pairs raisonnables, c’est-à-dire des hommes et des femmes politiques accordant bien plus d’importance à des affaires de criminalité, de corruption ou de haute trahison envers le peuple (comme par exemple, au hasard, l’organisation d’une immigration massive ayant pour conséquence le remplacement de la population de souche), qu’à une petite phrase stupide traduisant bien davantage un sentiment d’exaspération qu’une conviction politique.

Mais ceci est dans doute de la science-fiction…

samedi 20 juillet 2013

Un jour en France

Il faisait bon vivre en France, ce pays opulent et généreux dont le modèle social était envié du monde entier mais que, bizarrement, personne ne voulait copier. Ses habitants étaient heureux de vivre, la Seine-St-Denis, de loin le département le plus riche du pays en raison de sa diversité – car, faut-il le rappeler, la diversité est une richesse – rayonnait sur le continent, les communautés vivaient dans la paix et l’harmonie, les trains ne déraillaient que par accident, les journalistes faisaient vraiment leur travail, et le président de cette république exemplaire était aimé et respecté de tous, ainsi que ses ministres.
Toutefois, un danger dangereux et menaçant menaçait cette contrée paisible, ce phare du progrès et de l’humanité. Ce danger n’était autre qu’un homme, que dis-je un homme, il ne méritait pas ce nom, mais une créature infernale à la tête d’un parti politique, une véritable armée haineuse prête à fondre sur les pauvres Français. Cet homme, aussi laid que son âme était noire et sa chemise brune, ne possédait qu’un seul œil, et tel un gigantesque Polyphème de granit, il peuplait les cauchemars des petits enfants du beau pays métissé de France. On l’appelait tout simplement « la bête ».
Un jour, lors d’une réunion de son parti, la bête s’avança vers l’estrade et prit la parole devant les caméras qui retransmettaient son discours dans toute la France, et la petite phrase qu’il prononça fit trembler de colère et d’effroi le cœur généreux des vaillants démocrates :

La bête (partant d’un assourdissant éclat de rire machiavélique) : quand il fait beau, le ciel est bleu, et quand il fait mauvais, le ciel est gris ! HA ! HA ! HA ! HA ! HA ! HA ! HA ! HA !

Bouh!

Ce furent, on s’en doute, des hoquets d’indignation bien légitimes qui secouèrent le pays ; une telle provocation, un tel message de haine et de rejet de l’autre ne pouvait être accepté au pays des droits de l’Homme !
Aussitôt des comités républicains de vigilance se mirent en place, afin de lutter contre la bête immonde dont le ventre était toujours fécond d’où étaient sorties les heures les plus sombres (ou quelque chose comme ça).
De même, de courageuses personnalités, ou bien de simples citoyens engagés, n’hésitaient pas à donner de leur temps pour se rendre dans les écoles et prêcher aux jeunes élèves, qui pouvaient se laisser influencer par la bête, ce qu’était la Vérité officielle.
C’est ainsi que dans une petite école primaire de la région parisienne :

Instituteur : un peu de silence les enfants, s’il vous plait ! Je vous prie d’accueillir monsieur Lilian Thuram qui a eu la bonté de venir vous voir pour vous parler de la tolérance ! Comme monsieur Thuram est une célébrité internationale, je vous demande d’être bien conscients de l’honneur qu’il vous fait !
Cartman : qui ça ???
Instituteur : Lilian Thuram, Eric, et quand on est bien élevé on ne dit pas « qui ça » !
Kenny : MmmmMmmmmMMMm ?
Instituteur : non Kenny, ce n’est pas une star du X, c’est un ancien footballeur !
Thuram (faisant son entrée avec un journaliste et un cameraman) : bonjour les petits enfants noirs ! Tiens, y a quand même beaucoup de blancs ici…
Cartman : ouah ! Y a la télé !!! J’vais être célèbre !
Instituteur : les enfants, monsieur Thuram est venu vous faire une déclaration très importante ! Alors concentrez-vous sur ce qu’il va vous apprendre !
Stan : on est obligé d’écouter ?
Instituteur : oui Stan, parce qu’après vous aurez une interrogation écrite sur ce que monsieur Thuram va vous dire !
Stan : fait ch’…
Thuram (d’une voix mielleuse) : alors les enfants, j’ai une question à vous poser : combien, selon vous, le ciel peut-il prendre de couleurs différentes ? Oui le petit garçon avec le chapeau vert ?
Kyle : il est si moche que ça, Ribery, m’sieur ?
Instituteur : Stan ! Tu te tais et tu réponds à la question – enfin, je me comprends ! - au lieu de dire n’importe quoi! (A Thuram) Ne faites pas attention, ils sont un peu dissipés…
Thuram : oui, les enfants blancs sont souvent insupportables… alors, pour faire court, les enfants, la réponse est : « une seule », car les couleurs du ciel n’existent pas ! Ainsi donc il n’y en a qu’une et c’est toujours la même, et quand elles sont différentes elles sont pareilles car la différence est une source d’enrichissement ! En résumé le ciel n’a pas de couleur, mais elles sont toutes différentes tout en étant égales et uniques !
Stan : c’est pas très clair !
Journaliste (au cameraman) : je crois qu’on va couper cette partie au montage…
Thuram : oui, le petit garçon (ou la petite fille) étrange avec l’anorak orange ?
Kenny : MmmmMMmmmmMMmm !
Thuram : non, petit, tu te trompes ! Il n’y a qu’une seule couleur du ciel, ce sont les plus grands scientifiques qui le disent ! Fais attention ! Tes pensées sont nauséabondes !
Kenny : MmmmmmMMMMMM !
Thuram : mais il insiste ce sale petit blanc ! Bon, viens avec moi à la fenêtre (tenant Kenny à bout de bras) là, tu vois bien que le ciel n’a qu’une couleur !

Mais hélas, le pauvre Kenny glisse entre ses mains et vient terminer sa chute du troisième étage empalé sur une grille de la cour de récréation…

Thuram : oups, désolé…
Stan : oh mon Dieu ! Il a tué Kenny !
Kyle : espèce d’enfoiré !
Instituteur : ça devient répétitif, quand même…
Journaliste (toujours au cameraman) : ça aussi, fais-moi penser à le couper au montage !
Thuram (consultant sa montre) : bon, ce n’est pas tout, j’ai encore d’autres classes à manipu… je veux dire à visiter, je dois y aller. Désolé les enfants, je n’ai pas le temps pour les autographes ! (à l’instituteur) N’oubliez pas de dire à votre directeur : le chèque de vingt mille euros libellé à mon nom, d’accord ? (Il sort).

Société de conseil Thuram & co : filiale d'Afflelou spécialisée en antiracismeTM sélectif

Comme on peut l’imaginer, les déclarations de la bête avaient fait l’effet d’une bombe, et les glorieux résistants au fascisme avec seulement soixante-huit ans de retard se relayaient sur les plateaux de télévision pour appeler au sursaut citoyen :

Mélenchon (tenant Alexis Corbière en laisse) : allez Alexis, comme à la répétition : vas-y de ta petite larme… et si tu n’y arrives pas cette fois, pense à quelque chose de triste, par exemple… je ne sais pas moi… la guerre nucléaire, le chômage à 50%, une pandémie mortelle, … ou même pire, Castro qui prend froid ou un militant du Front de Gauche qui passe chez Marine !
Bourdin : alors Alexis Corbière, quelles sont vos réactions face aux déclarations de la bête ? Vous avez l’air bouleversé en tous cas !
Corbière : jeu… coment vous voulais que… que je garde mon sant froit dans un momend pareille ? jeu.. sniffe !... je suis absolumment horifier par cette histoire… sniffe !... vous... vous render conte ! Dire que quant il fais bau le ciele est bleu et que quand il fait mauvai le ciele est grit… sniffe !... mais c’est du colorisme vous comprener ! On ne peut laissé passé cela ! sniffe !
Mélenchon (en lui donnant un morceau de sucre) : bien, Alexis, bien ! Bon dépêche-toi, on a aussi le 20h de TF1 à faire !

Les personnages les plus importants de l’État, mis au courant de ces déclarations choquantes, ne restaient pas sans rien faire. C’est ainsi qu’en conseil des ministres :

Hollande : alors… euh… nous sommes réunis… euh… pour évoquer un sujet grave… euh…
Valls : pourrais-je savoir pourquoi personne ne se met à cote de moi ??? Nous sommes pourtant soixante-dix-sept ministres et cent quarante-deux sous-secrétaires dans ce gouvernement ! Il n’y a pas assez de place pour tout le monde !
Peillon : euh… on ne savait pas comment te le dire, mais tu sens le gaz…
Hollande : … je disais donc…
Ayrault : c’est inqualifiable, vous vous rendez compte ! Lors du dernier accident de train en banlieue des jeunes ont fait les poches des victimes, et ont même balancé des cailloux sur les secours et les forces de l’ordre !
Taubira : ça va, ils s’amusent, il faut bien que jeunesse se passe ! On ne va tout de même pas les mettre en garde-à-vue pour si peu !
Montebourg : et sinon tout le monde… enfin ceux qui m’écoutent… pour Moulinex, on fait quoi ?
Valls : ben non, surtout que je n’ai pas assez de policiers pour ça… tous mes effectifs sont occupés à verbaliser les automobilistes ou à arrêter ceux qui se promènent avec un T-shirt de la « Manif pour tous », il faut savoir hiérarchiser les priorités !
Taubira : et puis de toutes façons je n’ai pas assez de places en prison alors…
Ayrault : mais non, ça on s’en fout ! Le problème ce n’est pas ce qu’ont fait ces jeunes, c’est que les gens soient au courant ! Il y a eu des fuites ! Si les Français commencent à être informés, ça devient grave !
Hollande : en fait… euh… je voulais parler de…
Duflot (avec les larmes aux yeux) : personne n’a vu mon téléphone portable ? Mon dieu… j’espère que je ne l’ai pas oublié à la maison, avec mon andouille de compagnon qui risque de tomber dessus et de tweeter encore n’importe quoi... le problème avec lui c’est que je ne peux lui offrir que des jouets pour les gosses de moins de trente-six mois, sinon c’est trop dangereux !
Montebourg : il y a quelqu’un qui fait attention à moi, là ???
Hollande : … en fait le sujet du jour c’est…
Filippetti : qu’est-ce que c’est chiant ministre de la culture ! Pourquoi j’ai accepté ce poste ??? En fait je pensais que je devrais m'occuper de jardinage et de potagers, que ce serait sympa quoi... si j'aurais su ! En plus je n’y connais rien, moi ! Tenez, je viens de recevoir une demande de subvention pour un festival de théâtre Nô… il parait que ça vient du Japon… enfin je n’en sais rien… je ne sais même pas où c’est, d’abord !
Hollande : euh… je crois que j’y suis allé mais je ne suis pas sûr… en tous cas je sais que la capitale c’est Pékin ! Ou Le Caire ? non, ça c’est celle de la Tunisie…
Duflot : oh, c’est loin, c’est dans l’hémisphère sud…
Filippetti : dans l’hémisphère sud ? C’est un pays pauvre alors, donc une source d’enrichissement inestimable pour le peuple ignorant, nauséabond et facho… subvention accordée !
Touraine : on ne pourrait pas ouvrir une fenêtre, là ? Il fait une de ces chaleurs !
Montebourg : je vous signale que je n’ai pas mis de pantalon et que je porte un magnifique string léopard ! Bon… toujours aucune réaction…
Ayrault : non, gardons les fenêtres fermées, avec les manifestants dehors qui passent leur temps à nous huer et à siffler on ne s’entend plus !
Hollande : …euh… youhou ! Le chef c’est… euh… c’est moi ! Je… je suis en train de vous parler là ! J’aimerais bien que l’on fasse attention à moi !
Montebourg : ah, c’est chiant, hein ?

L’opposition, bien entendu, n’était pas en reste et, formant une sorte d’union sacrée avec toutes les forces de progrès, communiait dans un vibrant élan républicain, pour contrer la bête immonde :

Copé (en haillons, faisant la quête avec une sébile dans le métro) : mesdames et messieurs, pardon de vous déranger durant votre trajet, mais je vous demande juste un euro ou deux, ou bien un ticket restaurant, pour alimenter les caisses noires de l’UMP et ce, afin de rester digne, à défaut de rester propre, merci !
Fillon (à l’autre extrémité du wagon) : mesdames et messieurs, surtout ne donnez rien au sinistre gueux qui vient ainsi vous importuner ! C’est un bon à rien ! Moi, en revanche, je suis digne de votre confiance ! Ah et puis aussi, si jamais vous croisez un gnome hideux et machiavélique répondant au nom de Nicolas, n’hésitez pas à le pousser par inadvertance de ma part sous une rame. Je dis bien par inadvertance afin que cela ait l’air d’un accident ! En vous remerciant... !

A la télévision, de courageux animateurs et présentateurs faisaient bloc pour informer les téléspectateurs du danger représenté par la bête. C'est ainsi que, dans le local où se réunissaient les très talentueux auteurs des « Guignols de l'Info » :

Auteur#1 : franchement c’est trop bien d’être un mec branché, sympa, cool, ouvert et moderne comme moi, qu’est-ce que je m’aime ! Oh oui ! Oh oui… !
Auteur#2 : oauis, franchement, je ne comprends pas comment il peut y en avoir qui ne pensent pas comme nous, tellement qu’on est géniaux, ça craint ! On représente quand même l’esprit Canal ! On n’est pas n’importe qui ! Oh oui ! C’est bon... !
Auteur#3 : c’est vrai, tous ces ringards réacs qui ne nous aiment pas parce qu’on est tellement supérieurs à eux, et trop sympas et je… euh… dis Raoul, tu peux me rendre ma main, là ? Moi aussi j’aimerais me… enfin tu vois, quoi…
Auteur#1 : oh oui ! oh oui !... ah pardon, j’ai confondu avec la mienne, dans le feu de l’action… attends bouge pas, je vais te la laver…
Auteur#3 : c’est bon, je peux le faire moi-même, j’ai l’habitude moi aussi…
Auteur#2 : bon, par contre les mecs, on a un problème… l’audience de l’émission est en chute libre depuis quelques années, je viens de voir les chiffres… je crois que notre humour est trop élaboré et subtil pour le public ! Nous sommes des artistes maudits de l'humour en quelque sorte...
Auteur#3 : fais voir ? Wahou ! 3% de part de marché ! Tout de même c’est beaucoup ! Je ne savais pas qu’on avait autant de fans !
Auteur#1 : et puis ça fait toujours 3% de plus que l’audience de ce blog…
Auteur#2 : euh… en fait une enquête a été menée, et elle a montré que 72% dudit public est en réalité composé de bras cassés dont la télévision est en panne et est restée bloquée sur Canal+… ce qui fait que 57% de ceux-ci ont préféré se défenestrer à l’idée de devoir nous regarder 24h sur 24
Auteur#1 : ah… je me disais aussi…
Auteur#2 : ouais… euh… sinon les gars, personne n’aurait du sopalin ?

Non, ne partez pas, il pourrait y avoir une blague drôle dans l’émission!

De leur côté, de généreux artistes engagés luttaient avec leurs mots et leurs idées, pour faire triompher le Bien et la tolérance face à l’obscurantisme…

Bertrand Cantat (entouré de ses musiciens) : les mecs, l’heure est grave ! Les fascistes sont à nos portes ! Vous avez entendu ce qu’a osé dire la bête ??? Nous, Bertrand Cantat, conscience universelle super cool de l'humanité et modèle à suivre ultime, nous ne pouvons le tolérer ! Vous savez quoi ? Nous (dans le sens « vous » et « nous ») devons apporter nous aussi notre pierre à la lutte contre le Mal ! Il nous faut composer des chansons pour avertir le public ! Si nous ne faisons rien, des hordes de nazis vont venir jusque dans nos bras égorger nos filles et nos compagnes ! Et nous, Bertrand Cantat, des sales types qui butent les femmes, nous ne pouvons pas l’accepter !!!

De courageux citoyens se constituaient également en association afin de faire barrage au bruit des bottes que l’on allait bientôt entendre dans nos rues. C’est ainsi que dans le local de l’association « Ras la bête », créée tout spécialement pour cette raison :

Président (devant les militants) : camarad-e-s ! Le fascism-e ne passera pas ! Faisons tous le serment que nous nous battrons jusqu’au bout pour empêcher nos ennemi-e-s mortel-e-s de diffuser leurs idé-e-s nauséabond-e-s dans la population ! Faisons le serment de les éliminer, au besoin, si la défens-e de la démocrati-e, de la toléranc-e et de la liberté d’expression est à ce prix ! Mais en fait, si je vous ai reuni-e-s, c’est pour vous parler d’une décision important-e : devant l’imminenc-e de la menac-e fascist-e prêt-e à fondr-e sur nous, nous avons décidé de rentrer dans la clandestinité et de prendr-e le maquis, comme nos glorieux ainé-e-s ! La liberté et l’independanc-e sont à ce prix ! Plus de contact avec cette société qui génèr-e la hain-e ! Vive la liberté et l’anarchi-e ! Bon, par contre, il faudra penser à communiquer notre nouvell-e adress-e au conseil général, histoir-e de continuer à percevoir les chèqu-e-s de subvention…

L’esprit de résistance gagnait en outre les établissements scolaires, surtout les collèges et les lycées ou les adolescents se dépensaient sans compter, car c’est bien connu, à quinze ans on possède une telle maturité et une telle expérience de la vie que l’on peut servir de guide aux adultes naïfs et quelque peu perdus devant la complexité du monde moderne…
En effet, au sein d’une manifestation lycéenne d’une grande ville de province :

Élève#1 : ^o^ MDR !!! C TRO LOL LA MANIF ALOR KON AURÉ COUR 2 MAT A LA PLASS !!!
Élève#2 : è_é OUÉ MÉ ATTENTION ON FÉ CA CRIEU, C PA POUR RIGOLÉ, C POUR LA LUT KONTR LÉ FACHO !
Élève#3 : é_è OUÉ CRIEU CHUI TRO VENER KYA DES MECS KI SON D FACHO, TRO DEG !
Élève#4 : è_é OUÉ, GRAV, LA BET ON TENKUL ! NIK LA BET ^o^ MDR ! MDR !!!
Élève#5 : dites, vous autres, pourquoi vous parlez tous en langage SMS ? Il y a des moyens de s’exprimer autrement quand c’est à l’oral, vous savez !
Élève#6 : o_O C KI C’RELOU ???
Élève#7 : è_é OUÉ CRIEU CHUI SUR KCÉ 1 NAZI !
Élève#1 : è_é
Élève#2 : è_é
Élève#3 : è_é
Élève#4 : è_é
Élève#5 : é_è… TRO PA ! CT POUR DEKONÉ ! ^o^ MDR MDR !!! TRO TRO LOOOOOOL !!!
Élève#8 : ^o^ G TRO LA KLASS AVEK MON TSHIRT CHE GUEVARA ASHTÉ CHÉ CELIO, ET MON POSTER 2 PIER LOREN DAN MA CHAMBR, CHUI TRO 1 REUBEL ! GRAV !
Élève#7 : O_O C KI PIER LOREN ???
Élève#9 : ^o^ MOI OSSI MON TSHIRT CHE GUEVARA IL EN JET GRAV ! CHUI TRO OUF ! C LA REVOLUSSION! A MOR L KONFORMIST !
Élève#10 : ^_^ HE KEVIN ! TA PA VU GNIFER ? FO KE JLUI KOZ !
Élève#11 : ^_^ OUÉ L É DAN LA KEU DLA MANIF !
Élève#10 : ^o^ MDR !!! C NORMAL GNIFER M LÉ KEU ! LOL !!!
Élève#11 : ^o^ OUÉ TROP MOR 2 LOL ! TU LA TROUVRA FACILMEN L A 1 TSHIRT CHE GUEVARA KOM LE MIEN É LE TIEN !
Élève#10 : é_è EUH… TU VEU DIR KOM TOU LMOND ICI KOI !

Un peu plus loin, dans une ruelle, un autre lycéen qui s'était retrouvé isolé de la manifestation avait eu la chance de faire la rencontre fructueuse de sympathiques jeunes issus de la diversité et futurs prix Nobel, avides d'échanges culturels et d'enrichissement mutuel :

Futur prix Nobel#1 : ton portable, gros bâtard !!!
Lycéen chanceux initié à richesse de la diversité : T_T AÏ AÏ AÏ G MAL !
Futur prix Nobel#2 : wesh ! T'en veux encore sale babtou ? Tiens prends ça dans ta face de craie !
Lycéen chanceux initié à richesse de la diversité : X_o OUÏ ! AÏ !
Futur prix Nobel#2 : tatane lui bien sa gueule a c'gros bâtard de raciste qui m'a r'gardé dans les yeux !!!
Lycéen chanceux initié à richesse de la diversité : O_o AÏ ! AÏ MÉ JKOMPREN PA CHUI DVOT KOTÉ CONTR LA BET ! CHUI 1 ANTIFA !
Futur prix Nobel#1 : ah ouais ? Ben prends ça quand même ! Et n'oublie pas d'me filer ton portable gros blaireau !
Lycéen chanceux initié à richesse de la diversité : T_T OUÏ ! LE... LE VOALA !!!
Futur prix Nobel#2 : sur le Coran j'te jure on peut plus sortir d'nos jours sans être agressé par un sale bâtard de raciste ! Tiens !!!
Lycéen chanceux initié à richesse de la diversité : X_X ARGL ! PARDON MSIEU !

Bref, le pays entier se mobilisa, noblement, majestueusement, pour contrer la menace fasciste qui s’apprêtait à fondre sur le pauvre peuple désemparé, tant et si bien que la bête et son armée reculèrent, penauds et honteux, mais avec la rage au cœur.
La démocratie et la fraternité avaient gagné !
La France retrouva sa tranquillité et ses banlieues, enflammées par la provocation de la bête retrouvèrent leur calme et leurs trafics habituels. Les mois s’écoulèrent ainsi, paisibles et sereins.
Mais un jour, hélas, la bête immonde remonta à la tribune, et la petite phrase qu'elle prononça alors provoqua de nouveau l’indignation de la France de la justice et des droits de l’Homme qui sonna une fois de plus le tocsin en décrétant l’alerte générale :

La bête (avec un rictus haineux, et la bave aux lèvres) : DEUX ET DEUX FONT QUATRE !!!!

La menace menaçante menaçait de plus belle, encore et toujours…

mardi 16 juillet 2013

Vous reprendrez bien un peu de République malgré votre indigestion ? (2)

Décidément il semble que certains souhaitent nous faire ingurgiter du mariage homosexuel à toutes les sauces, de gré ou de force.

Ainsi, récemment, la polémique à propos des couleurs ayant revêtu la Tour Eiffel lors du fameux feu d’artifice de la fête dite nationale : l’arc-en-ciel affiché sur l’incontournable monument aurait symbolisé le drapeau du groupe de pression LGBT aux dires de certains grincheux (mouvance, qui, il faut le rappeler, agace nombre d’homosexuels de par sa prétention à parler sans cesse en leur nom et à imposer ainsi sa vision des choses, alors que cette communauté est particulièrement hétérogène... attention, jeu de mot foireux !). Que nenni ! Répondit immédiatement la mairie de Paris, il s’agissait en fait… euh… d’un hommage appuyé à l’Afrique du Sud… ! Bon, moi je veux bien, mais il faudra m’expliquer pourquoi, lors de l’apothéose d’une fête nationale, des organisateurs se permettent des référence à un pays étranger, fût-il ami. Encore une fois, les trois couleurs de notre drapeau sentent-elles à ce point le soufre que l’on juge plus approprié de les remplacer par celles d’une autre nation sur l’un de nos plus célèbres monuments ? A tout prendre, j’aurais préféré que le troublant arc-en-ciel concernât (notez au passage cette maitrise du subjonctif imparfait…) réellement la propagande LGBT : de cette manière, la fête serait restée réellement nationale, et pour ce qui est de nous avertir qu’avec les pingouins qui nous gouvernent, il fallait s’habituer à l’avoir dans le fondement pendant encore pas mal de temps, la référence était adéquate. Je dirais même qu’on annonçait bien la couleur, si j’osais l’un de ces innombrables jeux d'esprit qui font la fierté de son auteur et la consternation des lecteurs de ce blog…

Ou alors…

Ou alors, il faut comprendre le message subliminal suivant : « Françaises, Français ! A travers ce chatoyant arc-en-ciel nous vous annonçons un avenir à l’Afrique du Sud, c’est-à-dire un chaos à base de corruption généralisée, d’explosion de la criminalité, de favoritisme ethnique, de haine entre communautés, sur fond de culpabilisation incessante des blancs permettant par là même d’excuser tous les préjudices à leur encontre ».

Si mon hypothèse est la bonne, il faut avouer que ce symbolisme est fort bien trouvé, mais je ne me fais guère d’illusions : une telle subtilité et surtout une telle honnêteté semblent peu probables avec l’actuel maire de Paris !

*****

Mariage homosexuel toujours : le nouveau timbre officiel a été dévoilé, et les auteurs ne cachent pas qu’ils ont voulu rendre hommage à plusieurs personnalités ayant combattu pour la réforme. La main en mouvement serait ainsi un hommage à la gestuelle de mesdames Taubira et Bachelot (on a tout de même effacé le majeur dressé pour arrondir les angles…). En fait, si j’ai bien compris les dessinateurs, l’idée de départ était de donner à Marianne un visage se voulant un mélange de ceux des deux dames citées plus haut, idée qui a depuis été abandonnée à en croire les joyeux drilles.

Moi je m’étonne surtout que cette pensée ait pu les effleurer : j’ose croire qu’ils ont réalisé plusieurs croquis préparatoires, et que devant la réaction prévisible du public ils se sont dits qu’il fallait trouver une nouvelle voie. En y réfléchissant bien, je trouve cela dommage, parce qu’une fusion entre mesdames Taubira et Bachelot aurait pu donner un résultat historique, un au-delà du cubisme si l’on peut dire. C'est Picasso qui en aurait fait une tête !

Une perte pour l’art moderne assurément…

Donc, comprenant leur erreur, les deux artistes engagés (comprendre : généreusement subventionnés car dans les petits papiers du ministre) ont préféré s’inspirer du visage d’une FEMEN, Inna, cette demoiselle compensant son absence relative de nationalité française (mais après tout, ce n’est que pour un symbole national, alors qu’importe ?) par un minois certes plus agréable que celui des deux rombi… femmes politiques (il faut bien vendre, que voulez-vous…).

Bref, voici l’histoire dans ses grandes lignes. Le simple citoyen que je suis se demande toutefois s’il est vraiment nécessaire de produire un timbre aussi politisé. Dans ma naïveté, je me dis qu’un tel objet à la valeur hautement symbolique se doit de représenter une sorte de consensus national (certes impossible à obtenir en réalité) en évitant toute référence à des sources de clivages, et je me dis que ce n’est pas la peine d’en rajouter une couche. Certes les progressistes applaudissent, mais je leur demande : comment réagiraient-ils si l’on diffusait un timbre à l’effigie de Boutin et de Frigide Barjot (oui, bon, moi aussi je fuirais, c’est un mauvais exemple…) ? Ne crieraient-ils pas leur indignation sur tous les toits en accusant le pouvoir d’utiliser un document national pour diffuser sa propagande réactionnaire ? Et je dois dire que pour une fois, POUR UNE FOIS, je serais de leur avis…

Il ne serait pas impossible que, vu le climat ambiant, le nouveau timbre connaisse un succès tout relatif, de nombreusevictimes usagers de la Poste exigeant de pouvoir acheter des carnets aux effigies plus consensuelles. J’avoue que si c’était le cas, je rirais de bon cœur…

*****


Dernière minute : nous apprenons que la FEMEN censée avoir inspiré le nouveau timbre français a commis un dérapage (comprenez : elle a usé de son droit à la liberté d’expression comme elle l’entendait) en critiquant la religion de paix, d’amour et de tolérance. Devant cette atteinte inqualifiable aux valeurs laïques de la République, je me demande si le timbre va pouvoir rester en circulation. J’imagine la tête de nos responsables politiques tétanisés par le politiquement correct : leur petite protégée bien antifasciste comme il faut qui les poignarde dans le dos à peine le nouveau visage de Marianne connu… jouissif !

dimanche 14 juillet 2013

Vous reprendrez bien un peu de République malgré votre indigestion ? (1)

J'ai pu jeter un coup d’œil au programme du feu d'artifice à Paris ce 14 juillet.

Fait intéressant : l'événement se veut vraisemblablement un récapitulatif de l'histoire de la République, un récapitulatif édulcoré bien évidemment... toutefois je me pose une question : pourquoi diable toujours se focaliser sur la République ? Privilégier la célébration d’un système politique à celle d’un pays, notre pays, me gêne. Faut-il rappeler que l’histoire de France ne commence pas avec l’avènement de la République ? Être simplement Français serait-il donc une tare aux yeux de ceux qui nous gouvernent, et seuls les républicains devraient-ils être à l’honneur ? N’est-ce pas un peu discriminatoire alors que ce devrait être la fête de tous les Français ?

Il me semble, tout nauséabond que je suis, qu'une célébration inspirée de la fameuse Fête de la Fédération, laquelle voulait réunir tous les Français, quelles que soient leurs couleurs politiques, serait une bien meilleure idée pour une fête dite nationale. Sagesse des nos aînés, irresponsabilité de nos contemporains, nous connaissons la musique... et en parlant de cela, je voudrais saluer, pour une fois, les responsables de la programmation musicale qui ont mis à l'honneur Berlioz, Bizet, Ravel, Puccini et Verdi lors du concert du Champ de Mars. Une manifestation de bon goût !

Cette parenthèse fermée, revenons à nos moutons et évitons de nous éparpiller, au risque de perdre tous mes lecteurs (certaines mauvaises langues prétendent que c'est déjà fait...) : puisque nous voulons absolument rendre hommage à la République en laissant la France même au second plan, n'est-il pas indécent, obscène, de laisser au navrant maire de Paris, Bertrand Delanoë, l'honneur de célébrer la République, lui qui l'a si souvent bafouée ainsi que je l'ai écrit ici ou ... ?


ADDENDUM : un fait consternant vient de me sauter aux yeux. Dans le programme officiel du feu d'artifice, à l'acte 2 il est écrit : "Le 14 juillet 1790, le Champ de Mars fête la République enfin instaurée". Faut-il rappeler que la Première République n'a été instaurée en France qu'en 1792? Désolante inculture de nos élites...

mercredi 10 juillet 2013

Ramadan ton cul...


- Bertrand, c'est formidable ! Cette année encore, au mépris de tout principe de laïcité et de neutralité, tu programmes une soirée sur le thème du Ramadan ! Mais autant de cynisme, autant de bassesse... comment fais-tu ? Tu dois avoir un secret, non ?
- Écoute, ma petite Anne, je suis tout simplement un politicien socialiste ! C'est-à-dire un être particulièrement incompétent, manipulateur et retors, mais cela tu le sais bien, non ? Tu fais aussi partie de la famille !
- Oui, Bertrand, et je travaille dur pour te ressembler, mais je sens bien que malgré tous mes efforts je n'atteindrai jamais ton niveau d'ignominie... comment fais-tu ?
- L'expérience, Anne, l'expérience... mais toi aussi tu y arriveras à force de persévérance, quand tu auras pris ma succession !
- Tu... tu crois vraiment ?
- Mais bien entendu ! Être un démagogue sans scrupule cela ne s'apprend pas comme cela, cela s'acquiert avec les années ! Par exemple, pour cette histoire de Ramadan, là, comme nous savons que les musulmans votent très largement pour nous, je me suis dit qu'il fallait faire un petit geste envers eux, parce que vois-tu, l'électorat c'est comme l'amitié, ça s'entretient par des cadeaux...
- Oui, c'est vrai, c'est logique... le clientélisme, tout ça... mais... tu n'as pas peur que ta conscience... je veux dire... ce que tu fais ne te tourmente pas, parfois ?
- Voyons ma petite Anne, voyons... depuis quand les socialistes, c'est-à-dire des gens qui ont porté Mitterrand et Hollande au pouvoir ont une conscience, enfin ? Cela se saurait !
- En tous cas, Bertrand, je sais que j'ai encore beaucoup à apprendre de toi... mais... si je ne suis pas à la hauteur, si les électeurs me rejettent...?
- Ne t'inquiète, ma petite Anne, avec toutes nos basses manœuvres tu ne peux que gagner à Paris, car souviens-toi d'abord d'une chose : le socialisme, c'est comme la chtouille : ça paraît marrant, au début, on l'attrape un peu en faisant n'importe quoi, mais une fois qu'on a compris ce que c'était et qu'on a bien dégusté, on se rend compte qu'on aura vraiment un mal de chien à s'en débarrasser !
- Oh, Bertrand, ce que j'aime chez toi, en plus de ton souci de l’intérêt général, c'est ton romantisme et ton sens si naturel de la poésie !

lundi 8 juillet 2013

Erbarme dich, mein Gott

Un extrait de la Passion selon St Matthieu de Bach, sans doute l'une des plus belles manifestations de musique dite sacrée.

Cet air conclue l'une des premières scènes de la seconde partie de la Passion, lors de laquelle, par trois fois, Pierre renie Jésus pour sauver sa vie et s'en repend en entendant le chant du coq, alors qu'il se remémore la prophétie de l'homme que l'on va crucifier : « avant le lever du soleil, Pierre, tu m'auras trahi trois fois ».

La partie chantée peut se traduire ainsi :

« Aie pitié, mon dieu, au nom de mes larmes
Vois ici, un cœur et des yeux pleurent amèrement devant toi. »


Voici ce que donne la rencontre entre un texte poignant et un immense compositeur :