- Bertrand, c'est
formidable ! Cette année encore, au mépris de tout principe de
laïcité et de neutralité, tu programmes une soirée sur le thème du Ramadan ! Mais autant de cynisme, autant de bassesse...
comment fais-tu ? Tu dois avoir un secret, non ?
- Écoute, ma petite
Anne, je suis tout simplement un politicien socialiste !
C'est-à-dire un être particulièrement incompétent, manipulateur
et retors, mais cela tu le sais bien, non ? Tu fais aussi partie
de la famille !
- Oui, Bertrand, et je
travaille dur pour te ressembler, mais je sens bien que malgré tous
mes efforts je n'atteindrai jamais ton niveau d'ignominie... comment
fais-tu ?
- L'expérience, Anne,
l'expérience... mais toi aussi tu y arriveras à force de
persévérance, quand tu auras pris ma succession !
- Tu... tu crois
vraiment ?
- Mais bien entendu !
Être un démagogue sans scrupule cela ne s'apprend pas comme cela,
cela s'acquiert avec les années ! Par exemple, pour cette
histoire de Ramadan, là, comme nous savons que les musulmans votent
très largement pour nous, je me suis dit qu'il fallait faire un
petit geste envers eux, parce que vois-tu, l'électorat c'est comme
l'amitié, ça s'entretient par des cadeaux...
- Oui, c'est vrai,
c'est logique... le clientélisme, tout ça... mais... tu n'as pas
peur que ta conscience... je veux dire... ce que tu fais ne te
tourmente pas, parfois ?
- Voyons ma petite
Anne, voyons... depuis quand les socialistes, c'est-à-dire des gens
qui ont porté Mitterrand et Hollande au pouvoir ont une conscience,
enfin ? Cela se saurait !
- En tous cas,
Bertrand, je sais que j'ai encore beaucoup à apprendre de toi...
mais... si je ne suis pas à la hauteur, si les électeurs me
rejettent...?
- Ne t'inquiète, ma
petite Anne, avec toutes nos basses manœuvres tu ne peux que gagner
à Paris, car souviens-toi d'abord d'une chose : le socialisme,
c'est comme la chtouille : ça paraît marrant, au début, on
l'attrape un peu en faisant n'importe quoi, mais une fois qu'on a
compris ce que c'était et qu'on a bien dégusté, on se rend compte
qu'on aura vraiment un mal de chien à s'en débarrasser !
- Oh, Bertrand, ce que
j'aime chez toi, en plus de ton souci de l’intérêt général, c'est ton romantisme et ton
sens si naturel de la poésie !
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