dimanche 30 octobre 2011

La "Pétanque Américaine"

En France, d’après l'adage populaire, nous n'avons pas de pétrole, mais nous avons des idées.
Je ne dis pas de bonnes idées hein, attention, je parle d’idées tout court... ainsi le NPA, énième parti d’extrême gauche (on ne les compte plus...) plus destiné à nous faire rire qu'autre chose est quand même une idée bien française, mais de là à dire qu'elle est lumineuse il y a un pas que je m'empresse de ne pas franchir...

Il est toutefois certain que quelques unes de nos idées valent malgré tout le coup. A quoi les reconnaît-on? C'est simple, elles sont imaginées chez nous mais elles sont le plus souvent développées à l’étranger, en particulier dans le domaine scientifique. C'est également vrai pour le secteur cinématographique où certains films bien de chez nous arrivent à intéresser quelque producteur américain. Il n'est cependant pas question dans ce cas de reprendre cette œuvre telle quelle mais de l'adapter aux goûts des spectateurs d'outre-atlantique en en tournant une deuxième version qui sera bien évidemment exportée, le public français étant assez neuneu pour se ruer dessus alors que leurs amis du nouveau monde refusent de leur rendre la politesse.
On peut ainsi citer, parmi des dizaines, si ce n'est des centaines d'exemples, “la Totale” de Claude Zidi avec Thierry Lhermitte, sympathique film d'espionnage loufoque qui a donné aux États-Unis 'True lies” de James Cameron avec Schwarzenegger... tout de meme Zidi et Lhermitte d'un côté, Cameron et Schwarzenegger de l'autre, on sent bien qu'on est passé d'une vision plutôt artisanale à un niveau plus, disons... industriel.


Mais pourquoi diable cet auteur de billets de mes deux nous parle-t-il de cela? se demande dès lors l’hypothétique lecteur ayant péniblement réussi à tenir jusque là , non sans étouffer un bâillement (ne mens pas hypothétique lecteur, je le sais, inutile de nier...!). Et bien tout simplement pour vous dire que cette manie de copier les idées (bonnes ou mauvaises) françaises et de les adapter à la sauce locale, principalement au pays du hamburger, ne se cantonne pas aux seuls domaine de la science et du cinéma. On le retrouve également dans le domaine sportif...
Non je vous rassure pas en football... les américains ne sont pas assez idiots pour essayer d'importer chez eux les recettes qui ont permis à onze connards facétieux millionnaires de se payer le luxe de faire grève lors d'un tournoi international.
Non les américains s’intéressent à des activités moins médiatisées. Il en va ainsi de notre bonne vieille pétanque, jouée de façon si pittoresque le long de notre littoral méditerranéen : cela a intrigué les sujets de l'Oncle Sam et ceux-ci ont décidé d'inventer la pétanque à l’américaine, et c'est de cela que j'ai prévu de vous parler aujourd'hui, n'ayant rien d'autre intéressant à faire, à part préparer les bonbons fourrés à la mort-au-rat et destinés aux petits cons gentils galopins qui iront bientôt frapper à ma porte avec leurs costumes de fantômes ridicules (tiens au fait, où ai-je encore pu égarer le cyanure?).
Nous allons d'ailleurs constater que la pétanque américaine présente autant de similitudes avec sa cousine marseillaise que le film « True lies » avec « la Totale », et ce n'est pas peu dire...

Tout d'abord que faut-il pour jouer à la pétanque américaine ? Trois fois rien si ce n'est
  • un marquage fixe au sol qui fera office de cochonnet
  • des sacs de farine qui feront office de boules
  • des avions (dont l'essence remplacera avantageusement le pastis)

Oui cher lecteur (fortement) éventuel, je dis bien un avion, car il se trouve que la pétanque américaine se joue entre pilotes lançant les sacs de farine depuis leurs coucous dans l'espoir d’être le plus près possible du marquage, comme le montre la vidéo ci-dessous :


Avouez tout de même que cela a une autre gueule que nos débonnaires joueurs ventripotents haranguant de leurs accents chantants les spectateurs de la bonne mère...

Très bien me demanderez-vous, mais comment choisit-on son avion ? L’idéal est plutôt un appareil faiblement motorisé, style DR-400 ou C-152, capable de réaliser des évolutions lentes sans risquer le décrochage. Préférez cependant les avions à ailes hautes, comme les Cessna d'aéroclubs aux aéronefs à ailes basses, comme les Robin, la visibilité étant bien meilleure vers le sol et permettant une visée optimale.

Cessna 152 - ailes hautes


DR-400 - ailes basses

La technique me demanderez-vous ? Il y en a plusieurs, du pilote prudent qui préfère un passage rapide à une certaine hauteur pour limiter les risques, ce qui lui fait généralement rater totalement la cible (on les appelle « les pointeurs » car ils sont souvent proches de la vitesse de pointe bien trop grande pour ce cas de figure) au casse-cou frimeur effectuant un passage lent à quelques mètres du sol et à la limite du décrochage pour mieux assurer son coup, ce qui lui laisse peu de marge pour une remise de gaz (on les appelle « les tireurs » car tout leur cirque aérien a généralement pour but d'impressionner les petites demoiselles du public et d'en trouver une ou deux pour leur faire découvrir les beautés du septième ciel).

Les écrans radar avec les cercles concentriques régulièrement espacés sont idéaux pour déterminer lequel est le plus près du cochonnet

A noter toutefois que les américains, en plus de réinventer la pétanque, ont également développé la technique dite du « carpet bombing » consistant à littéralement noyer la zone de centaines de sacs de farine en un ou deux passages, selon l’idée que si l'on sature la zone il y aura bien un sac qui atterrira juste à côté du cochonnet, sinon y a de quoi se flinguer. Cette technique a été utilisée pour la première fois en 1943-45 lors des mondiaux de pétanque en Allemagne, avec succès car c'est ainsi que les américains ont remporté la coupe (comme le disait Pappy Boyington : "la pétanque, c'est pas pour les pédés!").
Cette technique est toutefois déconseillée car elle présente le défaut de tout réduire en miettes dans un rayons de plusieurs kilomètres autour du cochonnet, y compris les spectateurs et l'arbitre (dont le rôle est le plus souvent endossé par un contrôleur aérien), ce qui est quelque peu gênant lorsque l'on a besoin de témoins pour valider le point.

La finale de la coupe du monde de pétanque américaine à Berlin en mai 1945

Pour achever cet exposé sur une touche plus personnelle, permettez-moi de vous faire part de mon expérience sur le sujet. Bénéficiant d'un brevet de pilote privé et étant membre d'un aéroclub aux États-Unis je me suis bien volontiers prêté au jeu et, muni d'un C-152 et d'une passagère jouant le rôle d'officier bombardier, j'ai également tenté ma chance, histoire de défendre l'honneur des trois couleurs.
Et bien il se trouve que je suis bien meilleur dans l'art de toucher les spectateurs ou les voitures garées aux alentours que le cochonnet. Enfin quand je dis « je » c'est surtout ma passagère hein, celle qui jette les sacs...
Mais je vais être bon prince et déclarer que tout cela était la faute du vent qui soufflait fort ce jour là.

Putain de vent...

mercredi 26 octobre 2011

Désillusions


- François, nous avons un gros problème…
- Quoi, Carla va sortir un nouvel album ?
- Euh non, je veux parler de la Lybie, ils sont en train d’instaurer la loi islamique là-bas. En clair la région va être de plus en plus instable, et Israël sera de plus en plus isolé, ce qui accroît les risques de conflit violent au Proche-Orient, et tout cela c’est un petit peu de notre faute… (tout bas) on a un tout petit peu joué aux cons comme qui dirait !
- Oui je sais Alain, mais j’ai remarqué que Nicolas semblait depuis longtemps privilégier les pays arabes au détriment d’Israël, on n’y peut rien, ce sont ses priorités…
- Comment cela ?
- Et bien le problème avec un président brouillon, incohérent, pressé et désordonné, c’est qu’il met systématiquement la charia avant l’hébreu…

lundi 24 octobre 2011

Islamophobie vs antisémitisme, le match

Un phénomène qui me fait doucement sourire est cette manie de comparer l'”islamophobie” dont seraient victimes les musulmans un peu partout en Europe à la situation des juifs, sur le même continent, durant l'entre-deux guerres.

Je suis ainsi tombé il y a quelques jours de cela sur une vidéo de propagande profondément ridicule émouvante, mettant en scène une jeune femme voilée résidant au pays des Helvètes, victime du rejet de ses concitoyens à cause de la mise en avant trop ostentatoire de sa religion : après avoir reçu une lettre de refus d'embauche de la part de Migros (une marque de supermarché suisse), et s’être fait interpeller dans la rue par un jeune homme lui demandant de retirer son couvre-chef parce que «  ce n'est pas le Liban ici! », la demoiselle en question nous est montrée s'asseyant sur un banc à côté d'un homme plongée dans la lecture d'un livre. Mais lorsque ce dernier lève les yeux et l’aperçoit il se lève et s’éloigne, sans demander son reste...
Pauvre jeune fille, elle a tellement de peine que de grosses larmes coulent de ses yeux (je crois que c'est à cet instant que j'ai ri bêtement).
C'est alors qu'une ombre aux allures de chauve-souris surgit et s'avance silencieusement vers elle... est-ce un énième islamophobe prêt à lui faire subir les pires outrages? Un plaisantin d'Halloween? Batman? Non c'est une... burka (avec, j'imagine une autre femme en dessous) qui vient lui porter secours et la réconforter, au nom de la soumission solidarité féminine (je crois que c'est à cet instant que j'ai vraiment éclaté de rire).
Le dernier plan nous montre les deux dames, la voilée et la déguisée, déambulant dans la rue, drap dessus drap dessous, au milieu de l’hostilité ambiante. Apparaît alors une étoile jaune, comme celle que portaient les juifs durant la seconde guerre mondiale, avec le mot « musulman » au centre (je crois que c'est à cet instant que je suis tombé de ma chaise).

Ce genre d’amalgame est hélas couramment utilisé par ceux qui comparent toute critique de l'Islam et son idéologie aux persécutions que subissaient les tenants du judaïsme il n'y a pas si longtemps que cela. Un autre exemple est donné ici (on admirera le magnifique point Godwin au passage).
Pour ma part je pense au contraire que ces deux phénomènes n'ont strictement rien à voir et ne peuvent donner lieu aux mêmes interprétations. Pour s'en convaincre il suffit de répondre honnêtement aux questions suivantes (liste non exhaustive) :

  • durant l'entre-deux guerres les populations européennes étaient-elles victimes d'agressions de bandes de jeunes de confession ou culture principalement juive ?
  • durant l'ente-deux guerres les prisons étaient-elles massivement remplies de juifs agressifs et haineux vis-à-vis de la population dite « de souche » ?
  • durant l'entre-deux guerres assistait-on à des manifestations de juifs fanatiques exigeant l'instauration de la loi juive pour tel ou tel pays d'Europe ?
  • durant l'entre-deux guerres assistait-on à des troubles sociaux lors desquels des juifs réclamaient des accommodements particuliers de la loi à leur avantage, pour des motifs religieux (locaux mis à disposition dans les entreprises pour des prières, blocages de rues, maris exigeant des médecins de sexe féminin pour ausculter leurs femmes, etc...) ?
  • durant l'entre-deux guerres assistait-on, dans les quartiers à dominance juive, à des faits-divers sanglants comme les crimes d'honneur ?
  • durant l'entre-deux guerres avait-on l'exemple de pays juifs dans le monde où l’intolérance, le fanatisme, et la haine vis-à-vis des homosexuels, des femmes et des minorités religieuses étaient le lot quotidien (sans compter les exécutions sommaires) ?
  • durant l'entre-deux guerres le monde était-il secoué par des attentats sanglants perpétrés par des extrémistes juifs ?

La réponse est bien évidemment non, à tel point qu'il a fallu répandre les pires calomnies et forger de faux documents (comme le fameux « Protocole des sages de Sion ») pour exciter la population contre les juifs et lui donner « du grain à moudre ».

De là à écrire que ce que l'on nomme actuellement « islamophobie » est un sentiment de méfiance bien naturel et n'est en fin de compte que l'illustration du fameux proverbe « Qui sème le vent récolte la tempête »...

Je voudrais conclure ce billet en précisant toutefois que je n'approuve pas, malgré tout, le rejet systématique et pavlovien de tout ce qui a un rapport avec l'Islam, car je connais des musulmans modérés qui méritent le respect de tous.
Force est de constater néanmoins que ces hommes et ces femmes n'ayant rien à se reprocher sont victimes de la mauvaise publicité que beaucoup trop de leurs coreligionnaires irresponsables leur font subir par leurs paroles ou leurs actes inadmissibles, et constituent en quelque sorte leurs premières victimes.

Mais pourquoi serait-ce toujours aux mêmes, c'est-à-dire les occidentaux, de faire la part des choses en se montrant toujours plus tolérants et compréhensifs, jusqu'à la naïveté ?

  « Vous les occidentaux manquez vraiment d'ouverture d'esprit, c'est dingue quand même ! »

mardi 18 octobre 2011

Les tartuffes à la rose

Ce lundi 17 octobre 2011 a donné lieu à ce qui semble être l’un des plus beaux défilés de faux-culs de l’histoire de la Cinquième République, à l’occasion des cérémonies célébrant commémorant la féroce répression de la manifestation « pacifique » des algériens de France, il y a cinquante ans de cela… 


Ce fut ainsi l’occasion de rappeler que, lors de ce tragique événement, « des centaines et des centaines » de travailleurs musulmans avaient été jetés des ponts de Paris et s’étaient noyés dans la Seine, ce qui constitue un double scandale en songeant qu’à l’époque, les caprices revendications de nature religieuses n’étant pas aussi respectées que de nos jours, de nombreux policiers avaient procédé à ces exactions en balançant leurs victimes par-dessus bord sans même prendre le temps de veiller à la bonne séparation des hommes et des femmes, les vouant par là même à une mixité forcée des plus regrettables dans ce qui devint, le temps d’un soir, la plus grande piscine municipale de France ouverte à la diversité (Martine Aubry en a longtemps rêvé, Papon l'a fait!).

Nous avons cependant eu droit, pour rappeler ces événements, aux personnalités habituelles les plus navrantes (Stéphane Hessel et François Hollande, entre autres) prodigues de gestes symboliques qui ne l’étaient pas moins (le candidat officiel du PS, l’air grave et recueilli, jetant des roses dans le fleuve). A ce titre on peut s’étonner que Bertrand Delanoë, d’habitude si festif, n’ait prévu qu’une cérémonie plutôt tristounette, parce qu’en bon maire socialiste de Paris sa mise en scène aurait pu être un poil plus, disons, élaborée et conviviale, avec une musique d’ambiance adaptée à la circonstance, comme par exemple :


Mais trêve de plaisanteries, car au sein de ce bal des faux-culs qui se bousculaient pour faire part de leur humanité à la camera et condamner l’irréparable avec les mots les plus durs, combien, alors qu’ils prétendaient obéir à un devoir de mémoire, ont eu la décence de rappeler les véritables faits, à savoir :

- que la France était en état de guerre civile et que la manifestation n’avait pas été autorisée. Faire fi de cette interdiction dans ces conditions et « jouer ainsi avec le feu » conduisait inévitablement à des conséquences néfastes

- que le FLN faisait régner la terreur en métropole et en Algérie où nombreux furent les innocents à avoir été torturés et assassinés par cette organisation de la plus ignoble des façons (je ne rentrerai pas dans les détails, mais les meurtres commis par le FLN se rangent, de par leurs horreurs et leurs sauvageries, parmi les plus ignobles massacres commis au cours du vingtième siècle, pourtant bien pourvu en la matière)

- que ce même FLN luttait contre d’autres groupes indépendantistes pour le contrôle des algériens de France (et surtout pour la perception du fameux impôt révolutionnaire que ces travailleurs aux revenus souvent modestes étaient bien entendu forcés de payer) et qu’à ce titre, pour faire étalage de son influence, il avait obligé, SOUS PEINE DE MORT, tous les algériens de la région parisienne à participer à la fameuse manifestation (à l’exception des enfants, des vieillards et des malades)

- que ces malheureux algériens étaient ainsi pris entre deux feux, c’est-à-dire les assassins du FLN et les policiers français pressés d’en découdre avec ceux qu’ils rendaient responsables de la mort tragique de dizaines de leurs collègues dans des attaques ciblées (d’où l’instauration du couvre-feu pour la population algérienne de France dans le but d’empêcher ces attentats sanglants).

- que dans ces conditions les dirigeants du FLN apparaissent comme les véritables responsables du massacre du 17 octobre en ayant fait tout ce qui était en leur pouvoir pour envenimer la situation, notamment en envoyant leurs propres compatriotes à la mort (au vu du contexte il était évident qu’il allait y avoir une répression féroce de la part des forces de police). Il est même possible d’affirmer que ces exactions arrangeaient bien les affaires du FLN car elles lui permettaient, moyennant un minimum de propagande, de s’afficher comme le défenseur de pauvres hères martyrisés par un état français colonisateur et barbare. De là à écrire que tout cela a été voulu…


Ainsi, participer à ces commémorations mettant la responsabilité des morts de ce soir tragique sur le dos du gouvernement français de l’époque et de lui seul, en occultant l’action du FLN, passe au mieux pour de la bêtise et de l’ignorance, au pire pour de l’infamie.
Je m’étonne d’ailleurs qu’aucune de ces bonnes âmes engagées, aux capacités de réflexion titanesques, si promptes à évoquer les droits de l’homme en toute circonstance, n’aient semblé soupçonner, l’espace d’une seconde, que cette agitation consternante d’hier servait les intérêts d’un gouvernement algérien criminel, incapable et corrompu, directement issu du FLN, et qui pour détourner l’attention de son propre peuple sur ses magouilles et scandales ne rate en général aucune occasion d’accuser la France de tous ses malheurs.
Cet anniversaire est d’ailleurs une aubaine pour lui, alors qu’il tombe l’année même de ce que l’on nomme le fameux printemps arabe…

En bref nous disposons pour nous représenter de consciences de l’humanité autoproclamées qui, sans doute en vue de séduire un électorat d’origine nord-africaine à l’effectif croissant, n’hésitent pas à s’abaisser aux humiliations les plus choquantes sous le masque trompeur de l’humanisme, quitte à raviver dangereusement le sentiment de haine violente des « jeunes issus de l’immigration » à notre encontre, en leur donnant une énième occasion de nous détester un peu plus.

Chapeau les traîtres, c’est peut-être le seul domaine dans lequel vous faites preuve d’efficacité…

« Oui, nous savons parfaitement que le F.L.N. encore au pouvoir en Algérie est un parti d’assassins incapables et corrompus qui manipule son peuple pour lui faire oublier ses échecs retentissants, mais nous rentrons quand même dans son jeu en culpabilisant un peu plus notre propre pays parce qu’il y a les électeurs binationaux à séduire, ce qui ne nous empêche pas de donner comme d’habitude des leçons de morale à tout le monde. Avouez que c’est tordant non ? »

lundi 17 octobre 2011

"Anna Bolena" de Gaetano Donizetti


Si j’avais des lecteurs, ceux-ci m’interpelleraient probablement sur le fait qu’il y a quelques mois de cela, lorsque j’ai commencé ce blog navrant, j’ai crée un dossier intitulé « l’opéra pour les nuls » sans aller plus loin que l’introduction, et il est vrai que dès lors cette section semble désespérément vide comme un discours de Sarkozy.
Je l’avoue, la paresse de devoir écrire un article entier sur telle ou telle œuvre du répertoire lyrique m’a longtemps fait repousser cette tâche, pourtant nécessaire si je veux conserver la réputation de sérieux et euh… d’objectivité de ce blog, aussi, dans un effort surhumain pour triompher de cette regrettable tendance à la procrastination j’ai décidé de me mettre au travail, aidé en cela par la dernière représentation de la nouvelle saison du Met de New-York.
C’est ainsi pour moi l’occasion de vous parler d’Anna Bolena de Donizetti…

Pour vous situer rapidement le compositeur, Donizetti, comme son nom le laisse aisément deviner est un compositeur du pays des spaghettis ayant officié au début du dix-neuvième siècle, et si sa renommée est quelque peu éclipsée par celles de Rossini et de Verdi, il n’en reste pas moins qu’il est l’auteur de quelques unes des grandes œuvres du Bel Canto comme Lucia di Lammermoor et l’Elixir d’Amour.
L’opéra qui nous intéresse ici nous conte les derniers jours d’Anna Bolena, mieux connue sous le nom d’Anne Boleyn, reine au destin tragique, car femme d’Henri VIII, ce roi de la Perfide Albion qui savait mieux que quiconque comment se débarrasser d’une épouse encombrante. Les plus récalcitrants à l’histoire quelque peu tumultueuse de l’Angleterre doivent cependant avoir au moins une vague idée de la vie de ce personnage, ne serait-ce qu’à travers le visionnage du film « Deux sœurs pour un roi » (« The other Boleyn girl » en version originale ») dans lequel Anne et sa sœur sont jouées respectivement par Natalie Portman et Scarlett Johansson (cette dernière remportant tout spécialement mes suffrages du fait de ses lolos de rêve ses énormes euh… dons de comédienne).

Mais trêve de ces bavardages à la limite du graveleux et penchons-nous sans plus atteindre sur ce terrible drame musical :

Le premier acte s’ouvre sur une atmosphère lourde et pesante alors que la cour est réunie de nuit au château de Windsor. L’ambiance en effet n’est pas à la fête, et tous de s’apitoyer sur la défaite récente de l’équipe nationale contre le XV de France en coupe du monde. Toutefois la galère des mâles et virils représentants du rugby britannique n’est pas le seul objet de désolation, et beaucoup se lamentent également sur le rejet que subit la reine de la part de son royal mari, ce dernier en aimant une autre.
C’est d’ailleurs à cet instant que Jane Seymour (le personnage historique, pas l’actrice) fait son entrée, appelée par Anne. Nul ne se doute encore que Jane est en réalité la nouvelle conquête du roi Henri, et celle-ci décide de garder sa liaison secrète ne serait-ce que par amitié envers la reine officielle.
Oui donc, pour résumer la situation, l’histoire d’Anne Boleyn, Henri VIII et Jane Seymour ressemble pour ainsi dire furieusement à celle de Lady Di, Charles et Camilla, ce qui nous laisse penser que les têtes plus ou moins couronnées du pays du pudding poussent très loin le vice dans l’art du mauvais goût puisqu’ils semblent se délecter des histoires consternantes de ménages à trois. C’est également l’occasion de rappeler le vieil adage comme quoi l’Histoire se répète, et pas toujours en bien…
Mais revenons à l’opéra.

Jane, écrivais-je donc sublimement, fait son entrée, bientôt rejointe par la reine qui, ignorant la liaison du roi avec sa confidente, lui fait part de ses doutes et de ses inquiétudes. Ensuite Anne s’adresse à son page Smeton, le Justin Bieber local, personnage intéressant à sa manière qui, nous le verrons bientôt, mérite puissamment son lot de claques, afin qu’il lui change les idées en jouant l’une de ses compositions. Hélas, l’air que lui chante le jeune homme ne fait que rajouter à son désarroi car la reine ne peut s’empêcher de penser à son premier amour, qui n’est toujours pas éteint, et la reine lui demande d’arrêter (au grand soulagement de la foule présente d’ailleurs).
C’est l’occasion pour moi de parler d’une particularité propre à l’opéra : bien que Smeton soit de sexe masculin son rôle est joué par une femme, et c’est quelque chose que nous retrouvons souvent (on citera par exemple « les noces de Figaro » avec Cherubin, « Benvenuto Cellini » avec Ascanio, « le chevalier à la rose » avec Octavian) car une soprano (ou une mezzo-soprano) de par sa voix aiguë est mieux à même de rendre la jeunesse d’un adolescent qu’un ténor. On notera au passage que ceci est l’exact opposé du théâtre élisabéthain dont les rôles féminins étaient joués par des hommes du temps de Shakespeare (vous avez ainsi échappé à Juliette joué par le Jean-Marie Bigard de l’époque, puisqu’il paraît que l’homme se pique de théâtre classique…).

Alors que tout le monde quitte la scène, sauf Jane, le roi fait son apparition et révèle à sa maîtresse que bientôt elle prendra la place d’Anne sur le trône ce qui, curieusement, ne fait pas plus plaisir que cela à l’intéressée, ses scrupules restant très forts. C’est ainsi que le bon roi Henri quitte la salle, drapé dans sa fierté et les yeux au ciel, en se disant qu’il a beau être le maître absolu de l’Angleterre et le représentant de Dieu sur Terre, ce qui lui procure par là même une sagesse infinie, la logique féminine lui restera à tout jamais inaccessible…
A noter que le dialogue entre Henri et Jane est l’occasion pour Donizetti de composer un fort beau duo pour baryton-basse et mezzo-soprano.


Le jour s’est enfin levé et nous nous trouvons maintenant aux abords du château pour une partie de chasse. Enfin c’est ce qui est précisé parce que les protagonistes vont surtout chanter. J’imagine d’ailleurs que la chasse est de toutes façons une activité plutôt restreinte à Windsor, en particulier afin d’éviter les accidents idiots, les chasseurs locaux ayant une fâcheuse tendance à confondre les membres de la famille royale avec les divers animaux à grandes oreilles qui peuplent la forêt, mais passons…
Nous faisons connaissance avec Rochefort, le frère d’Anne, et Richard Percy, revenu en Angleterre après que le roi a bien voulu annuler sa condamnation à l’exil, ce dernier ayant soupçonné une liaison entre lui et la reine. Rochefort confirme les craintes de Percy, à savoir que la reine est malheureuse et se sent délaissée.
C’est alors que le couple royal fait son entrée et à la vue de Percy, Henri VIII, tout en gardant ses distances avec son rival, lui affirme qu’Anne a témoigné en sa faveur. La reine et Percy ne se doutent toutefois pas qu’il s’agit d’un piège et que le roi a permis au jeune noble de rentrer en Angleterre pour mieux le surveiller et pouvoir le surprendre avec la reine. Il charge en effet un de ses hommes de main d’épier leurs moindres faits et gestes, le filou…
Au passage j’imagine bien Hervey (tel est son nom) surpris en train d’observer à la dérobée les ébats du couple illégitime, expliquer que non, non, ce n’est pas ce qu’ils croient, qu’il ne jouait pas les voyeurs pour lui mais que tout cela c’était pour un ami, et qu’il est en fait obligé (j’ai un euh… « ami » un peu comme cela, abonné à Play-boy contre son gré).

Une fois cette touchante scène bucolique achevée nous nous retrouvons au château, plus exactement aux alentours des appartements de la reine, et pour être encore plus précis dans sa chambre même, dans laquelle le page Smeton, l’andouille de service, vient d’entrer. Le jeune homme nous précise bien, lors de son monologue, qu’en tant que musicien attitré de la souveraine il a souvent l’occasion de se rendre dans sa chambre, histoire de la distraire avec sa musique. Ainsi le spectateur ne trouve pas trop louche qu’un gamin en collants réussisse à se retrouver seul dans un endroit aussi, disons… stratégique.
Car Smeton n’est pas venu pour casser les oreilles de tout le monde (vu que l’endroit est désert) mais pour rendre le médaillon qu’il a dérobé à la reine, car il contient son portrait. En effet le jeune page fait souvent des rêves étranges et euh… pénétrants dans lesquels Anne toute n… oui bon j’arrête. Tout cela pour dire que le jeune adolescent n’est pas insensible au charme de sa souveraine. Mais alors qu’il se trouve seul comme un gros frustré dans la chambre, il entend un bruit à l’extérieur et court se cacher derrière un mur, tandis qu’Anne et son frère Rochefort font irruption dans la pièce, ce qui nous donne droit à la sempiternelle scène des confidences échangées bien entendu à voix très haute alors qu’un troisième larron épie dans l’ombre. Les ficelles du théâtre sont éternelles…
En fait ce ne sont pas tant les échanges entre Anne et son frère qui nous intéressent, que ce que l’ancien amant de la reine, Percy, a à lui dire, car celui-ci fait également son entrée (après que le frère de la jeune femme s’est éclipsé) pour s’expliquer enfin en tête à tête avec celle à qui il pense toujours (en plein cœur du palais royal, dans les appartements de la reine, alors que son royal époux se méfie de lui et le soupçonne d’entretenir une liaison avec sa femme... il est aventureux le garçon, voire inconscient). Mais Anne lui fait comprendre que tout est désormais fini entre eux et lui demande de partir sans jamais chercher à la revoir (à cette époque les SMS n’existaient pas encore pour casser à distance, c’était tout de même moins pratique).
Percy tire alors son épée et le page, croyant qu’il va frapper Anne, fait irruption pour s’interposer. C’est bien entendu à ce moment que le roi et sa suite font leur entrée (c’est plus un hall de gare qu’une chambre de reine décidément…) et le monarque, voyant les armes brandies et croyant à une trahison, exige des explications. C’est alors que cette andouille de Smeton prend la parole et ouvre sa chemise, offrant au roi de le frapper à la poitrine pour lui montrer qu’il lui reste toujours fidèle. Hélas ! Le médaillon à l’effigie d’Anne tombe aux pieds du souverain, si bien qu’Henri VIII, croyant qu’Anne le trompe, ordonne que tous les protagonistes de la scène soient emprisonnés, car si lui ne se gêne pas pour cocufier Anne avec une autre, ce n’est pas une raison pour que son épouse fasse de même, non mais ho, petite traînée, l’égalité entre homme et femmes n’est pas encore à l’ordre du jour au seizième siècle !
A noter que cette scène finale nous donne droit à un ensemble vocal de haute qualité.


A l’ouverture du second acte nous retrouvons Anne, confinée dans ses appartements, alors que le grand Conseil doit décider de son sort. Entre alors Jane qui lui propose de sauver sa vie en reconnaissant qu’elle a succombé au péché de chair avec d’autres hommes, mais Anne refuse ; jamais une femme digne de ce nom ne sauvera sa tête au prix de cette infamie, sa vertu étant ce qu’elle a de plus précieux (j’en entends certains murmurer que les temps ont bien changé…). Elle en profite d’ailleurs pour maudire la perfide qui a pris sa place dans le royal plumard, et c’est l’instant que choisit Jane pour lui révéler qu’elle est celle qui a ravi le cœur d’Henri. Anne, magnanime et touchée par l’honnêteté de son amie et désormais rivale, lui affirme qu’elle n’a pas à se sentir coupable et que le roi est l’unique responsable.
Je sens à cet instant que certains lecteurs sont déçus et auraient aimé un combat de boue avec tenues assorties entre Anne et Jane, mais non, ce n’est pas le genre de la maison. Contentons-nous de préciser que le duo entre les deux femmes est sans doute l’un des sommets de l’œuvre, petits pervers que vous êtes !


Pendant ce temps nous apprenons que Smeton, soumis à une torture des plus infâmes (j’imagine qu’on lui a fait boire des litres de sauce à la menthe jusqu'à ce qu’indigestion s’ensuive), a révélé que lui et Anne ont eu une liaison. Ces aveux douteux ont d’ailleurs été obtenu en laissant croire au page que s’il acceptait de reconnaître cette affaire honteuse Anne aurait la vie sauve.
Attendez une minute… Smeton a avoué dans le but de sauver Anne et il a été torturé… mais pour quoi faire alors ? Cela ne paraît tout de même pas très sérieux et fait surtout songer à un bourreau négligeant qui, pressé sans doute de partir en week-end et d’éviter les bouchons à la sortie de la capitale, a soumis notre joyeux larron à une série de sévices routiniers en oubliant bêtement de l’interroger, ce qui est un peu ballot quand on exige de vous un travail soigné ; les bourreaux sont malheureusement victimes du train-train quotidien. Ou alors Smeton, en plus d’être maladroit et quelque peu stupide, cultive également un penchant certain pour le masochisme. Il y a des personnages comme ça…
Bref… toujours est-il que par la faute du page et ses révélations imprudentes, le destin d’Anne est scellé et le roi refuse de lui laisser la vie sauve, d’autant plus que nous apprenons que le conseil a dissous le mariage de Henri et Anne tout en condamnant cette dernière, ainsi que ses complices, à la peine capitale, sans compter que, coup de théâtre (décidement !), il apparaît que Percy et Anne ont été mariés par le passé. Jane tentera bien de le faire fléchir, mais sans succès.
Avouons toutefois que tout cela arrange bien le souverain dans sa volonté de se débarrasser de sa femme pour en épouser une autre…
Ainsi Anne, en plus de la vie, est destinée à perdre son titre de reine, et les enfants qu’elle a eus avec Henri VIII, en particulier celle qui régnera sous le titre d’Elizabeth I, sont relégués au rang de simples bâtards royaux…

 
« Génial, mes parents divorcent! »

C’est ainsi que nous retrouvons Rochefort et Percy dans un sinistre cachot de la Tour de Londres, attendant le bourreau. Mais alors qu’ils apprennent que le roi leur fait finalement grâce de la vie, ils refusent sa clémence en apprenant qu’Anne est condamnée au châtiment ultime et demandent, dans un moment de grande noblesse, à partager le sort de la reine déchue.
Cette dernière, dans sa cellule, est quant à elle victime d’hallucinations et, en plein délire, croit revivre le jour de son mariage avec le roi Henri VIII, puis elle se revoit avec Percy dans la maison de son enfance. C’est l’occasion pour Donizetti de composer une musique, sur le thème de la démence, particulièrement brillante (à noter que « Lucia di Lammermoor », du même auteur, contient également une scène dite « de la folie »).


 Ainsi donc l’assistance et ses compagnons prêts à partager son sort voient avec horreur la majestueuse reine se transformer en une vulgaire Carla Bruni, celle qui rit quand on la et chante quand tout fait naufrage autour d’elle. A noter toutefois que la soprano qui endosse le rôle d’Anne chante en général mieux que notre premier(e) d(r)ame, ce qui n’est franchement pas du luxe.
Ce n’est qu’en entendant la musique des réjouissances marquant le mariage du roi avec Jane Seymour qu’Anne sort de sa transe et comprend qu’elle est perdue…
Elle se ressaisit toutefois et, prenant le chemin qui doit la conduire au lieu du supplice (un coin de pelouse dénommé Tower Green dans la Tour de Londres), elle sort en déclarant qu’elle n’appelle pas la vengeance contre les nouveaux mariés.

FIN

Pour conclure je dirais qu’Anna Bolena, sans être un chef d’œuvre immortel, est un opéra de haute tenue qui devrait contenter son public, en particulier les amateurs d’un Bel Canto exigeant et virtuose. A titre personnel l’écriture de Donizetti me fait par instants songer à celle de Verdi dans la Traviatta (même si les deux partitions restent tout de même très différentes), et je ne serais guère étonné si j’apprenais que ce dernier a été influencé par l’auteur de Don Pasquale lors de la composition de ses premières œuvres…

jeudi 13 octobre 2011

Instant de Méchanceté bête et gratuite

Ces jours-ci dans un bureau de l’hôtel de ville d’une grande ville du nord de la France :

Martine Ahurie : sapristi… ça ne va pas être facile de rattraper François dans les sondages. En plus Arnaud refuse d’appeler à voter pour moi malgré tout le tapinage médiatique que j’ai pu lui faire. Quel ingrat ! Mais que faire, je suis à cours d’idées…
Jamel de la Bouzze : ça c-c’est pas nouveau…
Martine : je parle d’idées pour gagner la primaire, Jamel, les idées dans un programme politique c’est secondaire ! François l’a bien compris lui…
Jamel : ben euh… je sais p-pas…
Martine : Jamel, j’ai accepté de faire de toi mon bras droi… pardon je veux dire mon assistant personnel parce que tu es populaire auprès des jeunes, alors trouve-moi une solution !
Jamel : on p-pourrait répan-pandre les bruits les plus infâmes su-sur lui, histoire de le d-d-discréditer…
Martine : j’y ai déjà songé, et on n’a que l’embarras du choix entre les affaires de corruption, de mœurs, de détournement de fonds, de clientélisme à outrance et autres scandales, mais lorsque j’ai demandé à mes conseillers ce qui pouvait le plus handicaper mon adversaire, ils m’ont tous répondu en chœur « être socialiste ». Du coup j’ai laissé tomber…
Jamel : à p-propos d’affaires de mœurs, il n’y a p-pas moyen de t-trouver une femme de chambre ou une jou-journaliste qui affirmeraient avoir été victimes de vi-violences sexuelles de sa p-part ?
Martine : non Jamel, ca ne prendrait pas… depuis que je l’ai traité de « gauche molle » les gens se font une certaine idée de sa sexualité… dommage d’ailleurs, j’avais Mauroy déguisé en soubrette tout prêt à m’aider. Je me suis bêtement tiré une balle dans le pied…
Jamel : il fau-faudrait te d-démarquer de lui, montrer aux g-gens que ton p-programme est différent du s-sien, et p-plus ambitieux !
Martine : moui… ca pourrait marcher si seulement lui et moi avions un programme...
Jamel : il fau-faudrait te fidéliser toute une p-partie de l’électorat, le rendre inconditionnel de toi. T-tiens si tu draguais encore p-p-plus les électeurs musulmans ? Leur vote peut faire la di-différence !
Martine : honnêtement je ne vois pas ce que je peux faire de plus pour eux Jamel. Je suis d’ailleurs en train de faire passer un décret municipal instaurant l’abattage hallal obligatoire pour les porcs, au nom de la lutte contre les discriminations, histoire qu’ils puissent également en consommer, ainsi que des piscines séparées entre les hommes et les femmes, entre les musulmans et les infid… je veux dire les non musulmans, mais aussi parmi les musulmans même entre les chafiites, les hanbalites, les malékites, les hanafites, les chiites … ce qui fait qu’il n’y a maintenant plus assez de piscines dans la ville ! J’ai également fait percer des rues supplémentaires pour qu’ils puissent faire leurs prières en plein air, puisqu’ils semblent tant aimer cela, et supprimer la TVA sur les restaurants de kebabs le jour durant le ramadan, histoire qu’ils n’aient plus à attendre la nuit pour manger à leurs faims.
Jamel : at-tends Martine, je-je crois que j’ai une idée d-de génie !
Martine : aïe…
Jamel : t-tu sais que réc-cemment des photos de stars à p-poil, comme Scarlett Jonanson ont c-circulé sur le ne-net, contre leurs v-volontés.
Martine : et alors ?
Jamel : et a-alors tu vas faire p-pareil, tu vas te p-prendre en photo à p-poil avec ton p-portable et t’arranger pour que les p-photos soient d-diffusées sur internet !
Martine (toute rouge) : mais tu es fou… jamais je ne ferai cela, et d’abord ça servirait à quoi ???
Jamel : m-mais réfléchis Martine, c’est le m-meilleur moyen de c-créer du sensationnel autour de ta-ta candidature, parce que visiblement, c-comme toi et François Pollande av-vez le charisme d’une mou-moule avariée, vous avez du mal à c-créer l’enthousiasme… si on voit ces photos ca va c-créer le buzz et on ne parlera plus q-que de toi, et François sera enfoncé, oublié. T-tu seras ZE STAR et il aura v-vachement de mal à re-remonter la pente !!!
Martine : tu… tu crois vraiment que… ?
Jamel : Mais oui ! M-mais surtout ne te p-prends pas dans ta s-salle de bain hein, avec tout ce qui b-brille dedans, vu que c’est une salle de b-bain de socialiste, tu v-vas te faire griller auprès de l’électorat p-prolo, non, v-va plutôt te photographier sur une p-plage, ça fait plus p-p-peuple !
Martine : mais je ne veux pas…
Jamel : t-tu veux gagner tes f-foutues primaires oui ou-ou non ???
Martine : euh ben… oui mais pas comme ça …
Jamel : et b-bien compte tenu de l’écart q-que tu as à rattraper con-considère que c’est la solution de la d-dernière chance !
Martine (résignée) : bon bon… (prenant son téléphone portable) j’espère qu’il n’y aura pas beaucoup de monde sur la plage quand même…

………………………………………………………………………………………………

Le soir même, à la télévision vers 20 heures…

David Pujilas (tout excité et la bave aux lèvres) : ceci est une information EXCLUSIVE France 2 ! Réchauffement climatique ? Pollution des eaux ? Nuage radioactif de Fukushima ? Ingestion de poches de silicones ? Nul ne le sait, toujours est-il que des clichés circulant actuellement sur la toile montrent ce qui semble être un mammifère marin échoué sur une plage du Nord-Pas-de-Clalais, ce qui n’était pas arrivé depuis des décennies ! Les biologistes se sont penchés sur les photos, mais il semblerait acquis que les sens du pauvre animal ont été perturbés par des anomalies de son milieu naturel dues à l’activité humaine. Déjà l’association Grinepice et le parti « Europe-Alcoolémie-Les Verres » ont lancé une gigantesque manifestation sur le thème « Plus jamais ça » en exigeant que cette espèce, pour l’instant non encore identifiée, obtienne un statut de protection particulière. Avec nous pour en parler…

lundi 10 octobre 2011

La rançon de la gloire

Vu dans un supermarché américain, parmi les paquets de céréales, alors que les préparatifs pour Halloween battent leur plein là-bas : 


On dira ce que l'on voudra, mais je trouve cela plutôt sympathique de rendre ainsi hommage à l'un de nos footballeurs les plus craignos méritants.

L'original est peut-être encore plus effrayant, remarquez...

mercredi 5 octobre 2011

"Une Charogne" de Baudelaire

Ce poème est sans doute l'un des meilleurs exemples du génie provocateur du sieur Charlot (je rappelle que nous sommes intimes) lorsque celui-ci décide de s'attaquer à un sujet jugé infâme, gage assuré de condamnation par la bourgeoisie de son temps (Il faut en effet préciser qu'à cette époque les artistes s'estimaient quelque peu frustrés lorsqu'ils ne parvenaient pas à choquer Monsieur Prudhomme, et l'ire du pauvre sot constituait de la sorte le brevet de sulfureuse infréquentabilité (bonjour les néologismes) du quidam qui se faisait ainsi une joie de rejoindre les rangs des Courbet, Flaubert, Lautréamont et autres géniaux et flamboyants indésirables. A noter que ce sport est toujours pratiqué de nos jours, si ce n'est que notre fier bourgeois moderne, jurant qu'on ne l'y reprendra plus, s'extasie devant la moindre bouse œuvre qui lui est présentée, attitude lui permettant ainsi de masquer son incompréhension et de faire comme s'il faisait partie du cénacle de l'escroc artiste. Mais refermons cette parenthèse sans grand intérêt (une de plus (et tiens, encore des parenthèses inutiles (tu me suis toujours, au fait, ami lecteur?)...)!) et revenons à notre sujet : )

C'est ainsi que l'une des révolutions littéraires apportées par notre cher amoureux des chats est l'utilisation de thèmes que l'on considérait jusqu'alors comme étant aux antipodes de la poésie traditionnelle avec les fleurs et les petits oiseaux dans les feuilles d'automne, car pour Baudelaire il n'y a pas de sujet noble ou indigne, il n'y a que le génie de l'artiste.

Force est de constater que cette idée de marier le sublime et l’infâme a fait école, puisqu'on ne compte plus les disciples de Charlot qui ont suivi cette voie. On peut bien entendu évoquer Rimbaud et ses images étonnantes, comme les fameuses “morves d'azur” du Bateau Ivre.

Dans le texte qui nous occupe ici, le poète décrit de manière “crue” un cadavre (vraisemblablement celui d'un gros animal) déjà rongé par les asticots, et comble de la provocation, compare la femme à qui il s'adresse à cette pourriture, car, lui rappelle-t-il, elle aussi, un jour, sera un cadavre rongé par les vers et gonflé de gaz.

Sujet particulièrement bien choisi, donc, pour un blog nauséabond...

Et pourtant il s'agit d'un poème d'amour... comme seul Baudelaire pouvait en composer, dans lequel il mêle le thème de la passion à celui de la mort qui saccage les plus majestueuses beautés. La camarde toutefois ne triomphe pas de tout, et ne peut effacer le souvenir éternel de l'amour pour un corps physique qui n'est plus que débris répugnants, et c'est là le message de la superbe strophe finale...

A propos de cette dernière strophe, une curiosité qui intéressera nos amis linguistes : Baudelaire, poète révolutionnaire pour ses sujets, était au contraire farouchement traditionnel au niveau de la forme. C'est ainsi qu'il respectait scrupuleusement les règles de la versification classique, comme l'alternance des rimes masculines et féminines (ces dernières s'achevant sur un “e” muet). Ainsi dans ce poème, la dernière rime doit être masculine, car elle répond à “baisers”, et ne peut de ce fait comporter de “e” muet. Or le mot “amour” a pour particularité d’être masculin au singulier et féminin au pluriel (tout comme “orgue” et “délice”). J'ignore si cette règle existait déjà du temps de Baudelaire, mais si c’était le cas, il apparaît que notre cher poète a dû
sacrifier la grammaire pour parfaire la forme... Étonnant, non ?


Une Charogne

Rappelez-vous l'objet que nous vîmes, mon âme,
Ce beau matin d'été si doux:
Au détour d'un sentier une charogne infâme
Sur un lit semé de cailloux,

Les jambes en l'air, comme une femme lubrique,
Brûlante et suant les poisons,
Ouvrait d'une façon nonchalante et cynique
Son ventre plein d'exhalaisons.

Le soleil rayonnait sur cette pourriture,
Comme afin de la cuire à point,
Et de rendre au centuple à la grande Nature
Tout ce qu'ensemble elle avait joint;

Et le ciel regardait la carcasse superbe
Comme une fleur s'épanouir.
La puanteur était si forte, que sur l'herbe
Vous crûtes vous évanouir.

Les mouches bourdonnaient sur ce ventre putride,
D'où sortaient de noirs bataillons
De larves, qui coulaient comme un épais liquide
Le long de ces vivants haillons.

Tout cela descendait, montait comme une vague
Ou s'élançait en pétillant;
On eût dit que le corps, enflé d'un souffle vague,
Vivait en se multipliant.

Et ce monde rendait une étrange musique,
Comme l'eau courante et le vent,
Ou le grain qu'un vanneur d'un mouvement rythmique
Agite et tourne dans son van.

Les formes s'effaçaient et n'étaient plus qu'un rêve,
Une ébauche lente à venir
Sur la toile oubliée, et que l'artiste achève
Seulement par le souvenir.

Derrière les rochers une chienne inquiète
Nous regardait d'un oeil fâché,
Epiant le moment de reprendre au squelette
Le morceau qu'elle avait lâché.

— Et pourtant vous serez semblable à cette ordure,
À cette horrible infection,
Etoile de mes yeux, soleil de ma nature,
Vous, mon ange et ma passion!

Oui! telle vous serez, ô la reine des grâces,
Après les derniers sacrements,
Quand vous irez, sous l'herbe et les floraisons grasses,
Moisir parmi les ossements.

Alors, ô ma beauté! dites à la vermine
Qui vous mangera de baisers,
Que j'ai gardé la forme et l'essence divine
De mes amours décomposés!

Charles Baudelaire

dimanche 2 octobre 2011

Stratégie

Minute de racolage (passif) :

 
- Suis moi, ma pipounette, c'est important !
- Reviens mon kikounet, tu sais que tu n'as pas pied très loin!!!
- Oui euh bon... viens, j'dois t'montrer quequ'chose...!
- Mais tu me l'as déjà montrée hier soir kikounet, et avec l'eau froide elle risque d’être toute ...
- Euh... NON MAIS J'PARLE PAS D'ÇA !!!... J'vais t'montrer comment qu'on prépare une élection présidentielle !!!
- Dans l'eau??
- Oui, on va pratiquer intensiv'ment la brasse coulée, passque vu c'qui m'attend et mon bilan, j'ai pas trouvé mieux comme entraîn'ment... !