mardi 18 octobre 2011

Les tartuffes à la rose

Ce lundi 17 octobre 2011 a donné lieu à ce qui semble être l’un des plus beaux défilés de faux-culs de l’histoire de la Cinquième République, à l’occasion des cérémonies célébrant commémorant la féroce répression de la manifestation « pacifique » des algériens de France, il y a cinquante ans de cela… 


Ce fut ainsi l’occasion de rappeler que, lors de ce tragique événement, « des centaines et des centaines » de travailleurs musulmans avaient été jetés des ponts de Paris et s’étaient noyés dans la Seine, ce qui constitue un double scandale en songeant qu’à l’époque, les caprices revendications de nature religieuses n’étant pas aussi respectées que de nos jours, de nombreux policiers avaient procédé à ces exactions en balançant leurs victimes par-dessus bord sans même prendre le temps de veiller à la bonne séparation des hommes et des femmes, les vouant par là même à une mixité forcée des plus regrettables dans ce qui devint, le temps d’un soir, la plus grande piscine municipale de France ouverte à la diversité (Martine Aubry en a longtemps rêvé, Papon l'a fait!).

Nous avons cependant eu droit, pour rappeler ces événements, aux personnalités habituelles les plus navrantes (Stéphane Hessel et François Hollande, entre autres) prodigues de gestes symboliques qui ne l’étaient pas moins (le candidat officiel du PS, l’air grave et recueilli, jetant des roses dans le fleuve). A ce titre on peut s’étonner que Bertrand Delanoë, d’habitude si festif, n’ait prévu qu’une cérémonie plutôt tristounette, parce qu’en bon maire socialiste de Paris sa mise en scène aurait pu être un poil plus, disons, élaborée et conviviale, avec une musique d’ambiance adaptée à la circonstance, comme par exemple :


Mais trêve de plaisanteries, car au sein de ce bal des faux-culs qui se bousculaient pour faire part de leur humanité à la camera et condamner l’irréparable avec les mots les plus durs, combien, alors qu’ils prétendaient obéir à un devoir de mémoire, ont eu la décence de rappeler les véritables faits, à savoir :

- que la France était en état de guerre civile et que la manifestation n’avait pas été autorisée. Faire fi de cette interdiction dans ces conditions et « jouer ainsi avec le feu » conduisait inévitablement à des conséquences néfastes

- que le FLN faisait régner la terreur en métropole et en Algérie où nombreux furent les innocents à avoir été torturés et assassinés par cette organisation de la plus ignoble des façons (je ne rentrerai pas dans les détails, mais les meurtres commis par le FLN se rangent, de par leurs horreurs et leurs sauvageries, parmi les plus ignobles massacres commis au cours du vingtième siècle, pourtant bien pourvu en la matière)

- que ce même FLN luttait contre d’autres groupes indépendantistes pour le contrôle des algériens de France (et surtout pour la perception du fameux impôt révolutionnaire que ces travailleurs aux revenus souvent modestes étaient bien entendu forcés de payer) et qu’à ce titre, pour faire étalage de son influence, il avait obligé, SOUS PEINE DE MORT, tous les algériens de la région parisienne à participer à la fameuse manifestation (à l’exception des enfants, des vieillards et des malades)

- que ces malheureux algériens étaient ainsi pris entre deux feux, c’est-à-dire les assassins du FLN et les policiers français pressés d’en découdre avec ceux qu’ils rendaient responsables de la mort tragique de dizaines de leurs collègues dans des attaques ciblées (d’où l’instauration du couvre-feu pour la population algérienne de France dans le but d’empêcher ces attentats sanglants).

- que dans ces conditions les dirigeants du FLN apparaissent comme les véritables responsables du massacre du 17 octobre en ayant fait tout ce qui était en leur pouvoir pour envenimer la situation, notamment en envoyant leurs propres compatriotes à la mort (au vu du contexte il était évident qu’il allait y avoir une répression féroce de la part des forces de police). Il est même possible d’affirmer que ces exactions arrangeaient bien les affaires du FLN car elles lui permettaient, moyennant un minimum de propagande, de s’afficher comme le défenseur de pauvres hères martyrisés par un état français colonisateur et barbare. De là à écrire que tout cela a été voulu…


Ainsi, participer à ces commémorations mettant la responsabilité des morts de ce soir tragique sur le dos du gouvernement français de l’époque et de lui seul, en occultant l’action du FLN, passe au mieux pour de la bêtise et de l’ignorance, au pire pour de l’infamie.
Je m’étonne d’ailleurs qu’aucune de ces bonnes âmes engagées, aux capacités de réflexion titanesques, si promptes à évoquer les droits de l’homme en toute circonstance, n’aient semblé soupçonner, l’espace d’une seconde, que cette agitation consternante d’hier servait les intérêts d’un gouvernement algérien criminel, incapable et corrompu, directement issu du FLN, et qui pour détourner l’attention de son propre peuple sur ses magouilles et scandales ne rate en général aucune occasion d’accuser la France de tous ses malheurs.
Cet anniversaire est d’ailleurs une aubaine pour lui, alors qu’il tombe l’année même de ce que l’on nomme le fameux printemps arabe…

En bref nous disposons pour nous représenter de consciences de l’humanité autoproclamées qui, sans doute en vue de séduire un électorat d’origine nord-africaine à l’effectif croissant, n’hésitent pas à s’abaisser aux humiliations les plus choquantes sous le masque trompeur de l’humanisme, quitte à raviver dangereusement le sentiment de haine violente des « jeunes issus de l’immigration » à notre encontre, en leur donnant une énième occasion de nous détester un peu plus.

Chapeau les traîtres, c’est peut-être le seul domaine dans lequel vous faites preuve d’efficacité…

« Oui, nous savons parfaitement que le F.L.N. encore au pouvoir en Algérie est un parti d’assassins incapables et corrompus qui manipule son peuple pour lui faire oublier ses échecs retentissants, mais nous rentrons quand même dans son jeu en culpabilisant un peu plus notre propre pays parce qu’il y a les électeurs binationaux à séduire, ce qui ne nous empêche pas de donner comme d’habitude des leçons de morale à tout le monde. Avouez que c’est tordant non ? »

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