lundi 31 décembre 2012

Les vœux du président Hollande


Cher journal,

alors voilà, je suis très embêté parce que dans quelques heures je dois exprimer mes vœux aux Français, et en fait je ne sais pas trop quoi dire. Bon, si tu étais quelqu'un de réel tu me répondrais sûrement “comme d'habitude, quoi!”, mais là c'est important, il faut que je sorte un truc original, histoire que pour une fois je ne passe pas pour un niais devant la camera. Enfin pas trop...

J'ai bien songé à une histoire drôle, du genre “combien faut-il de membres du gouvernement pour changer avec succès une ampoule?”, histoire de faire sourire dans les chaumières en ces temps de crise, mais Jean-Marc me l'a déconseillé. En effet il m'a dit qu'“au prix où on la paye, il serait tout de même affligeant que ce soit un autre que Cécile Duflot pour faire le clown de service! Je ne tiens pas à avoir l'Inspection du Travail au cul !”. Je lui ai bien rétorqué qu'en tant que président de gauche j’étais pour les trente-cinq heures, et donc pour le partage du travail, mais il n'a rien voulu entendre. Il considère qu'un chef ne doit pas s'immiscer dans les tâches de ses subordonnés. C'est curieux mais c'est exactement ce que me répond Valérie, quand je lui demande de me rendre un service à la maison, aussi j’obéis...

Ah, au fait, à propos de Valérie, je voulais te dire, cher journal, que je crois bien que je commence enfin à m'affirmer face à elle. En effet, l'autre jour, je lui ai tenu tête lorsqu'elle a voulu m'imposer le discours officiel que je devais prononcer dans la journée (celui lors duquel je devais décorer le Père Noël de l’Élysée de la légion d'honneur). Bon, elle a fini par me forcer à déclamer le sien, certes, mais j'ai tout de même réussi à exprimer mon avis sur la question. Je sens qu'un jour ou l'autre j'arriverai enfin à imposer mon point de vue à Valérie, peut-être même sur les questions de politique nationale et étrangère, qui sait...

Donc, cher journal, je cherche des idées pour mon discours de fin d’année. Attention, hein, je n'ai pas dit “de bonnes idées”, mais des idées tout court (non parce qu'au PS ça fait longtemps que les bonnes idées, on a fait une croi... pardon... je veux dire... qu'on a tiré un trait dessus...). En fait j'envisage de reprendre les interventions passées de mes prédécesseurs, de les fondre les unes dans les autres, de piocher des phrases au hasard et de créer ainsi un nouveau texte. Je crois en fait que c'est la meilleure chose à faire pour l'instant. D'ailleurs la petite Najat (la porte-parole du gouvernement, pas le serpent... quoi que...) est même en train de me faire bricoler par ses services un logiciel de ce type : on rentre une série de phrases accrocheuses et l'ordinateur nous sort automatiquement un texte neuf et calibré, ce qui nous fait gagner un temps fou pour la rédaction des discours. Il faut toutefois avouer que la version bêta (au passage, c'est curieux que l'on utilise ce terme pour l'informatique, vu que la Duflot peut, elle aussi, nous sortir des versions bien « bêta » sur n'importe quel sujet, et ce, sans électronique ) ne donne pas entière satisfaction. Ainsi récemment, histoire de faire un essai, nous avons rentré l’intégrale des discours de Mélenchon et le logiciel nous a sorti, en guise de réponse-bilan, le générique d'un vieux sitcom... “Premiers baisés”, je crois, ça s'appelle... en fait quelque chose me dit qu'au moins l'un des deux, le logiciel ou Mélenchon, n'est pas vraiment au point...

Allez, cher journal, j’écris, j’écris, mais l'heure tourne, et je dois te quitter. J'ai encore tant à faire !

Ton gros roudoudou qui t'aime,

François

samedi 29 décembre 2012

Les odieux du stade


- Dis, François, je voulais te dire... ça commence à sentir le sapin pour les municipales...
- Quoi? Michel? Qu'est-ce-qu'il a encore fait?
- Euh... non... je voulais dire que nous risquons de prendre une sérieuse raclée aux municipales : le peuple nous déteste de plus en plus, et même avec nos coups tordus nous risquons fort de ne pas pouvoir faire voter les étrangers pour conserver nos villes!
- Oui, je sais Jean-Marc, mais que veux-tu? Nous n'avons pas assez d’élus à l’Assemblée et au Sénat pour faire passer nos coups de pu... je veux dire... nos « réformes-qui-vont-dans-le-sens-de-l'histoire »!
- François, si nous ne voulons pas nous prendre une branl... euh... une défaite sévère, nous devons gagner le cœur des minorités, car maintenant ce sont elles qui font une élection!
- Justement, Jean-Marc, j'en parlais tout-à-l'heure à mon conseiller, et il prétend avoir une solution pour gagner les électorats féminin et homosexuel!
- Les femmes et les homos? Moui... dans un sens ils nous sont traditionnellement acquis, mais depuis un certain temps je sens ces deux groupes assez critiques envers notre action... ils risquent de s'abstenir au lieu de voter pour nous! Ou même pire ; figure-toi que je sais d’après mes espions que l'UMP se prépare à envoyer des pots de Nutella en guise de candidats dans la plupart des villes socialistes pour inciter les femmes à voter pour eux... on peut difficilement lutter contre cela!
- C'est vrai, Jean-Marc, mais l’idée de mon conseiller est que... euh... comment dire... que... enfin... il faudrait que nous fabriquions un calendrier du type “les dieux du stade” avec les membres du gouvernement...
- Un quoi!?!
- Un calendrier “les dieux du stade”... tu sais, ces publications dans lesquels les joueurs de rugby posent à poil. Les femmes en sont folles paraît-il...
- Attends, tu veux que moi et mes ministres posions à poil pour emporter l’adhésion de l’électorat féminin et homosexuel!!!
- En quelque sorte... mon conseiller a d'ailleurs ajouté que je pourrais également me joindre à vous, histoire de vous donner un coup de pouce!
- Je... euh... François... tu es sûr que ton conseiller ne se fout pas un tout petit peu de ta gueule par hasard, tout comme l'auteur de ce blog...?
- Avec lui va savoir... n’empêche Montebourg à poil ça peut le faire! Il avait eu un certain succès avec sa « marinière », et au moins il servirait à quelque chose cette fois...
- Moui... en même temps il ne peut guère être plus ridicule... mais bon, admettons - je dis bien admettons - que je trouve cette idée bonne, ce qui est loin d’être le cas... comment allons-nous réaliser les photos? On ne va tout de même pas faire du nu intégral!
- Si, mais nous utiliserons des artifices pour cacher l'essentiel, ne t’inquiète pas! Les joueurs de rugby, par exemple, utilisent souvent leur ballon pour masquer leurs... euh... « services-trois-pièces »!
- Mouais... on pourrait reprendre la même idée, mais avec un autre ballon, donc un autre sport, histoire d’être un minimum « originaux ». Ceci dit, dans cette optique, je ne crois pas que nous puissions associer notre image à l’équipe de football... apparemment des joueurs comme Ribéry ou Nasri sont assez peu aimés en ce moment. Nous pourrions éventuellement nous associer à l’équipe de basket... le basket est un sport plutôt apprécié en banlieue, surtout dans les coins envah... je veux dire “populaires”... cela nous rendrait sympathiques auprès des jeunes des quartiers défavorisés, et les inciterait vraiment à voter pour nous!
- Justement, Jean-Marc, mon conseiller a également évoqué ce point et... euh... il m'a dit que... euh... à en juger par notre conception « audacieuse » de la politique, surtout étrangère, nous... euh... enfin... disons... d’après lui, “associer notre image” à l’équipe nationale de ping-pong ferait amplement l'affaire...

Tentative crapuleuse et désespérée d'un internaute indigne pour attirer sur son blog insignifiant des lectrices, l'internaute en question se demandant s'il ne devrait pas plutôt opter pour la photo d'un pot de Nutella (ou alors d'un rugbyman recouvert de Nutella???)...


mardi 25 décembre 2012

Un conte de Noël


Palais de l’Élysée ce jour là, dans le bureau de... euh... hum... enfin.... bon, bref, l'actuel “président de la République” :

Hollande (soliloquant avec un sourire béat) : mmmmm... le voyage à Alger ne s'est pas trop mal passé en fin de compte... bon, il est vrai que Bouteflika n'est pas vraiment un adepte de la vaseline, et même si j'ai mis un jour entier à pouvoir m’asseoir de nouveau... comme on dit c'est la première fois qui est la plus dure, et moi je commence à être habitué depuis le temps ! N’empêche, je crois savoir ce que l'on entend maintenant par l'expression “le fondement du pouvoir” et...
Ayrault (gêné) : euh... François, désolé de te tirer de tes rêveries, mais on a un petit problème ; tu as “oublié” de souhaiter un joyeux Noël aux Français chrétiens, alors qu'il y a quelques mois tu t'es souvenu des Musulmans pour la fin du Ramadan...
Hollande : oui, et alors?
Ayrault : et bien... euh... pour un président qui prétend rassembler le peuple en traitant tout le monde à égalité, cela fait un peu, disons, “tache”...
Hollande (agacé) : écoute, Jean-Marc, je te l'ai dit cent fois ; les traditions passéistes, la vieille France tout cela, je m'en balance! Électoralement il est beaucoup plus avantageux de flatter l’électorat musulman que les autres là, ceux qui croient encore au Père Noël!
Conseiller (sarcastique) : pourtant, monsieur le Président, beaucoup disent que ceux qui ont voté pour vous sont en réalité ceux qui croient encore au Père Noël... vous auriez tort de les délaisser!
Hollande : bon, toi, pour la centième fois, ta gueule! Je... oh et puis bon, laissez-moi tous! J'en ai ras-le-bol de vous voir! C'est jour de fête aujourd'hui (même si je ne sais plus trop pourquoi), aussi j'aimerais bien que vous me fichiez un peu la paix, pour une fois! Allez, dégagez!

Tous sortent...


Tard ce soir là, toujours dans le bureau présidentiel...

Hollande (s'escrimant sur une feuille raturée avec un stylo à l'effigie de Mickey) : voyons, pour mon discours du nouvel an aux Français que pourrais-je dire de positif? Évoquer mes progrès au sudoku? Déclarer que j'ai pu passer vingt-quatre heures sans avoir eu envie de gifler Valérie? Bon il faut dire aussi que je ne l'avais pas vu de la journée, c'est facile aussi... mmmm... je sèche !
Une voix lointaine, comme un écho : François! Fraaaaaaançoiiiiiiiis!
Hollande : Hein? Valérie? Mais non, je plaisantais voyons mon canard je... non mais attendez, ce n'est pas la voix de Valérie! Ni celle de Ségolène ; celle-ci n'est pas insupportable et crispante et...
La voix : François, écoute-moi!!!
Hollande : ni celle de Delanoë, c'est bien une voix masculine que j'entends...

Une forme fantomatique fait soudain irruption dans la pièce, un vieillard au regard arrogant, retors, méprisant et cruel, une apparition cauchemardesque que notre... euh... « héros » reconnaît immédiatement, malgré la lumière bleutée qui l'environne, et son aspect quelque peu livide et translucide...

Hollande : Fr... François Mitterrand? Mais... vous êtes mort! Qu'est-ce-que vous faites ici sous la forme d'un fantôme? Vous savez, Tibéri n'est candidat à aucune élection en ce moment, il n'a pas besoin d’électeurs, en fait...
Le fantôme : tu as bien deviné, François, je suis le spectre de l'ancien Président mais... je ne te fais pas plus peur que cela?
Hollande : bof, vous savez au PS nous sommes habitués aux revenants, entre Lang, Fabius et les autres... tenez, si je vous parlais de Jospin qui prétendait rester pour toujours sur l'ile de Ré mais qui...
Le fantôme (frustré) : oui bon, ça va! Je n'ai pas le temps! François, je dois te parler de l'avenir! Tu vas au devant d'un grand malheur et...
Hollande (paniqué) : qu... quoi??? Valérie va encore me mettre au régime c'est cela??? Ah la garce, j'en étais sûr!
Le fantôme (levant les yeux au ciel) : mais non! Je te parle en tant que chef d’état, François, car tu incarnes la France (la vache, c'est dur de dire cela sans rigoler...)! Le pays va mal, François, et court à sa perte!!!
Hollande (soulagé) : oh vous m'avez fait peur...
Le fantôme : François! Ressaisis-toi!!! Vois mes chaînes! Je suis condamné à errer dans les limbes pour toujours! C'est ma punition pour avoir contribué à plonger la France dans le chaos! Et tu subiras pareil sort si tu ne réagis pas! Giscard, Chirac et Sarkozy sont déjà condamnés ; on ne peut plus rien pour eux, mais toi, tu peux encore t'en sortir!
Hollande : mais que... comment?
Le fantôme : François, ne trahis pas le peuple comme moi je l'ai fait! Reste fidèle à la France éternelle, sois son serviteur et non son Judas!
Hollande : mais... je ne comprends pas! Pourquoi vous me parlez des petits trous dans les portes?
Le fantôme (prenant son crâne décharné à deux mains) : mon moi, ça va être dur! Bon, j'ai compris! François, puisque tes capacités sont manifestement limitées je ne vois qu'une solution ; tu vas venir avec moi!
Hollande : ha? Euh, écoutez, Valérie m'a demandé de passer la soirée avec elle, d'ailleurs je suis en retard... je ne sais pas si je peux...
Le fantôme (d'une voix puissante) : François, pour l'amour de moi tais-toi et suis-moi!
Hollande : euh... bon d'accord, mais... où allons-nous?
Le fantôme (sur un ton solennel) : le passé, François! Le présent, et enfin l'avenir!
Hollande : je... euh... vous ne préférez pas le petit bistrot du coin?
Le fantôme (sur le point de s'ouvrir les veines... ce qui serait peu banal, avouons-le...) : POUR LA DERNIERE FOIS FERME-LA ET DONNE-MOI LA MAIN, BORDEL !!!

Et à peine le nouveau président a-t-il touché l'ancien...

Hollande : mais... mais... mon bureau a disparu!!! Où sommes-nous?
Le fantôme : dans la France d'avant, François, le jour de Noël, il y a cinquante ans!
Hollande : mais... je... je reconnais cette ville, c'est celle où j'ai grandi!
Le fantôme : exact François, nous sommes à Rouen, Place de la Cathédrale, en 1962. Mais regarde les passants, tu ne remarques rien?
Hollande : si... ils ont l'air heureux, épanouis, polis et civilisés c'est... très étrange! Comme les Français de 2012 ont l'air grognons, malheureux et grossiers en comparaison...
Le fantôme : exact, François, mais dis-moi, tu ne remarques rien d'autre...?
Hollande : euh... non... attendez... si! Ils... ils sont tous blancs, caucasiens... enfin je veux dire... il n'y a pas beaucoup de diversité...
Le fantôme : tout-à-fait François! Tu vois là la France d'avant ; celle où il faisait encore bon vivre! La France que le monde entier admirait et enviait! La France qui n'avait pas encore honte d’elle-même et de ses racines! Bref, la vraie France, celle d'avant l'invasion que nous avons provoquée!
Hollande : l'invasion? Mais de quoi... oh! Là ! Cette famille qui passe, je la reconnais, c'est...
Le fantôme : oui, François, c'est toi et tes parents, alors que tu n'es encore qu'un petit garçon. Vous êtes en train de vous rendre à la messe de minuit... écoute les chœurs d'enfants qui s’élèvent!
Hollande (visiblement ému) : comme j'ai l'air heureux et insouciant... et... (baissant la voix)... et bien dans ma peau...


Le fantôme : oui François, il fut un temps ou tu étais heureux... tout comme ton pays...
Hollande (secouant la tête) : mais... mais... non! Je suis encore heureux! Et la France aussi! Et puis si elle ne l'est pas c'est la faute de mon prédécesseur et...
Le fantôme (s'impatientant) : François! Cesse tes mensonges! Tu n'y crois pas toi-même! Nous ne sommes pas devant les journalistes, François! Sois sincère pour une fois!
Hollande (visiblement perdu) : mais je... suis... sin... sincère!
Le fantôme : François, prends ma main! Nous n'avons pas encore fini notre voyage!

De nouveau le paysage se transforme radicalement. Le nouveau et l'ancien président se retrouvent maintenant dans ce qui semble être le salon d'un modeste appartement.

Hollande (peu rassuré) : où... où sommes-nous?
Le fantôme : en 2012, François, dans une HLM de banlieue, quelque-part en région parisienne!
Hollande : mais... euh... on n'entre pas chez les gens comme ça!
Le fantôme (avec un sourire mauvais) : ne t’inquiète pas, François! Personne ne peut nous voir! Mais regarde un peu les personnes qui sont rassemblées autour de la table du dîner...
Hollande : mon dieu... enfin mon « vous »... comme ils ont l'air tristes! Que... que leur arrive-t-il?
Le fantôme : rien que de très banal ici, François! Ces gens-là, ces Français de souche, ont le malheur d'habiter un quartier dit populaire. Autrement dit “occupé” par de nombreuses familles issues de l'immigration africaine. Ici, François, ce sont ces familles qui font la loi, et il ne se passe pas un jour sans que ceux que tu vois ici ne subissent vexations, injures, crachats, violences gratuites, et même menaces de mort!


Hollande : mais... mais pourquoi?
Le fantôme : parce que ces personnes sont blanches, et ont le malheur d’être françaises depuis d'innombrables générations, François!
Hollande : mais... je... je ne crois pas ce que vous dites! L'immigration est une richesse et une chance et... et... seuls les blancs sont racistes et...
Le fantôme (grondant) : François! Je t'ai dit que tes mensonges pitoyables ne marchaient pas avec moi!
Hollande : euh... je... mais pourquoi leurs voisins sont-ils aussi... euh... je veux dire... font-ils autant preuve d’« incivilité » envers eux?
Le fantôme : l’irresponsabilité, François! L’irresponsabilité des présidents successifs, y compris moi-même, ainsi que toi ! Ceux qui ont laissé venir et même favorisé l'installation en France de populations haineuses, incultes, agressives, aux traditions obscurantistes et moyenâgeuses! Tout cela par pur calcul électoral, pour signer des contrats juteux avec leurs pays d'origine, ou par peur de subir la pression des pseudos intellectuels collabos!
Hollande : non je... je refuse de vous croire! Je sers la Justice, et le Bien, et le Pr ogrès et... je ne peux pas être responsable de cela!
Le fantôme : ouvre les yeux, François! Regarde-les! Ces gens-là, bien que chrétiens, n'osent pas décorer leur humble appartement pour Noël, car leurs voisins prendraient cela pour une offense! Et ils ne peuvent pas partir d'ici, chercher un refuge ailleurs, dans une région plus accueillante, car ils sont trop pauvres! Admire notre œuvre, François!
Hollande (interloqué) : “pauvres”??? Qu'est-ce-que ça veut dire?
Le fantôme (consterné) : oui, pardon François, j'avais oublié que tu étais membre du PS... ma création maudite... bon, viens avec moi, nous devons conclure notre voyage !

Nos deux... disons... “personnages” se retrouvent maintenant dans un cimetière abandonné, au crépuscule.


Hollande : c'est... glauque! Où sommes-nous cette fois?
Le fantôme : dans un cimetière de la France de 2062, François! Dans le carré réservé aux... “infidèles” !
Hollande : aux “infidèles”??? Mais... mais... toutes les tombes sont dégradées, cassées... qu'est-ce que cela veut dire?
Le fantôme (avec un sourire sardonique) : tu es en train de voir, François, comment les nouveaux maîtres de la France traitent après la mort ceux qui ne sont pas comme eux... mais regarde un peu ici...
Hollande : quoi? Je... oh! Mais c'est mon nom... c'est ma tombe!
Le fantôme : oui François... et tu peux admirer l’état dans lequel elle se trouve!
Hollande (déboussolé) : c'est la plus endommagée... mais... tous ces graffitis, ces autocollants? Qu'est-ce qu'il est écrit? Hein!? “Traître!”, “Collabo!”, “Crève en enfer, charogne”, “Ci-gît une belle ordure”, et... euh... “www.etudianteschaudasses.com”, je...
Le fantôme : tu as une idée du souvenir que tu laisses au peuple, François, le vrai peuple... mais si cela peut te consoler la tombe de Sarkozy ne présente pas un aspect plus enviable, quant à la mienne...
Hollande (abattu) : mais pourquoi tant de... haine? Je suis pourtant quelqu'un de... gentil...
Le fantôme (méprisant) : tu n'as toujours pas compris, François? Que t'ai-je dit tout-à-l'heure à propos de ta mission envers la France?
Hollande (apeuré) : que dois-je faire, alors...?
Le fantôme (faisant tinter ses chaînes alors qu'il s’éloigne dans la nuit tombée) : être un vrai chef d’état, François! Maintenant tu sais! Nous, tes prédécesseurs, n'avons pas eu cette chance! Sache en profiter! Réagis pendant qu'il en est encore temps! (se retournant et le fixant de son regard sévère et pénétrant). Mais en es-tu seulement capable, François...?

Attention! Contrairement aux apparences et à ce que peut laisser entendre l'histoire ci-dessus, ceci n'est pas la photo d'un spectre... je... euh... mais si voyons... faites un effort!

mercredi 19 décembre 2012

Mais enfin, à quoi ça sert un Mélenchon?

Bonjour, vous me reconnaissez? Oui, c'est bien moi, Jean-Luc Mélenchon, VRP et pourvoyeur d’antiquités ! Rappelez-vous, vous m'avez vu au début de l’année dans une grande campagne pour la promotion d'un truc assez vieillot appelé “communisme”.
En fait, laissez-moi vous expliquer les choses : grâce à mon charisme et à mon éloquence naturelle, beaucoup font appel à moi pour défendre des causes jugées désespérées (comme vendre des minitels, des annuaires papiers ou Steevy Boulet entre autres...). C'est ainsi qu'il y a un peu plus d'un an de cela, le premier secrétaire du PCF... euh... Alain Laurent... ou peut-être est-ce Pierre Arthur, ou bien Philippe Lionel... oui bon on s'en fout, de toutes façons personne ne se rappelle son nom! Alors, donc, ce gugusse au bord du suicide me contacte pour me demander d'assurer la promotion du communisme à sa place, parce qu'il faut bien le dire, même s'il est communiste, il avait compris au moins une chose : la communication est le point primordial dans une campagne (bien avant les idées...) et un seul tribun comme moi vaut davantage que cent Patrice Laurent comme candidat! Parce que vous imaginez peut-être que si Pierre Louis... enfin Machin là .. avait été à ma place, et même s'il avait dit exactement les mêmes choses que moi, il aurait déplacé les foules et fait un score de 11%? Allons donc! Avec son air ahuri cela aurait été un exploit s'il avait pu dépasser les 2%, déjà qu'on raconte que Castro a eu une crise de rire de près de trois quarts d'heure le jour où il a découvert sa tête lors d'un reportage télé! N'est pas Danton qui veut! La gouaille publique cela se travaille, messieurs-dames!
Ainsi il faut un don pour rameuter tous les bobos imbéciles qui votent habituellement écolo! C'est tout un art que de convaincre des niais que le Front de Gauche fait du neuf! Et pourtant on leur a fait le coup plusieurs fois, mais ces naïfs se laissent toujours avoir! Regardez l'association ATTAC par exemple (mais non, pas la chaîne de supermarchés!), ce ramassis de trotskistes et de cocos dépressifs qui ont connu un joli succès il y a quelques années, toujours auprès des bobos niais, alors qu'ils ne faisaient que promouvoir une énième fois un communisme vieillot et arriéré (pléonasme?), mais dépoussiéré par l'entremise d'un vocabulaire moderne pour faire neuf!
Donc voilà, vous commencez à comprendre, messieurs-dames ; je suis un VRP chargé de convaincre les clients potentiels de se laisser séduire par des vieilleries pathétiques et dangereuses qui n’intéresseraient personne en temps normal, en leur faisant croire qu'il s'agit là de l'avenir de l’humanité ! Il faut dire que je suis un gars solide, combatif et qui ne se laisse pas facilement faire ! J'ai ainsi usé sept chirurgiens-dentistes à moi tout seul (quatre se sont tirés une balle, deux autres sont partis vivre à l’étranger et le dernier est rentré dans les ordres...)! Il faut dire aussi que j'ai un petit truc à moi pour séduire : je me promène tout le temps avec une écharpe rouge (sauf en été, quand même, faut pas déconner non plus!) ; ça attire les mitterrandolâtres, les nostalgiques des années 70-80 et les socialistes un peu mous du slip qui hésitent parfois à nous rejoindre. De plus, j'insulte sans cesse les journalistes que je croise ; ça fait trash et rebelle, donc ça plaît aux jeunes ! Hé oui, ce sont des astuces comme ça qui font la différence ! Bon, allez, je dois y aller : j'ai pour nouvelle mission de convaincre Sébastien Loeb que la Trabant est la voiture du futur et qu'il doit en piloter une s'il veut conserver son titre de champion du monde des rallyes... allez ! Tschüss!

mardi 18 décembre 2012

Depardieu dans la ligne de mire (2)



Oui, l'affaire Depardieu, une fois de plus...

Pour tout dire j’écris ce texte parce que je suis tombé sur un article relatant les propos de Monsieur Bartolone, Président de l’Assemblée Nationale (ce qui en dit long, déjà...), à propos de l'exil de Gérard Depardieu : “Il [Depardieu] vient nous voir, il dit je vous rends votre passeport, je vous rends votre carte Vitale. Mais c'est pas le passeport qui fait le fait d'être Français, c'est le fait de se reconnaître dans les valeurs de la République - liberté, égalité, fraternité -. Pourquoi on vient du monde entier dans ce pays en disant: Je veux être Français ? C'est ce contrat des valeurs qui fait que l'on est Français”.

Bon, mon petit Claude, je sais bien que tu es socialiste, ce qui implique surtout que tu n'es pas très futé à la base, certes, mais je vais te demander de faire un petit effort de concentration car je vais t'expliquer une chose ou deux :

Alors premièrement, déjà, tu confonds un pays, la France, avec un système de gouvernement, la république. Dire que le fait d’être français c'est se reconnaître dans des valeurs prétendument républicaines est donc assez stupide. Cela sous-entend qu'un auvergnat de souche et de conviction monarchiste n'est pas français. A l'inverse un ardent républicain chilien serait ipso facto français, même s'il n'a jamais mis les pieds dans notre pays, et même s'il ne parle pas un mot de notre langue. On admire la logique...

Ensuite, mon petit Claude, réduire la France à un système de gouvernement, en l’occurrence la république, est un petit peu réducteur. Cela signifie également que la France d'avant 1792 – année de la proclamation de l’éphémère première République – n’était pas la France, puisque ne portant pas haut les fameuses valeurs dont tu parles. C'est un petit peu gros, non? J'imagine sans peine la tête de Louis XIV en apprenant qu'il n'a jamais été roi de France. C'est un petit peu ballot, vraiment, surtout en songeant que de ce fait il nous faut tirer un trait sur des centaines d’années d'Histoire qui ont vu l’érection (non Claude, ce n'est pas une référence sexuelle, concentre-toi mieux, s'il te plaît...!) d'une multitude de bâtiments somptueux, de nos cathédrales à Versailles en passant par nos magnifiques châteaux de la Loire, l'apparition de personnages hors du commun (Bayard, Richelieu, Racine,...). Bref tout cela est à exclure, selon toi, car n'ayant aucun rapport avec la république. Ce sont les touristes japonais qui vont avoir du mal à comprendre...

Et puis, mon petit Claude, tu ne trouves pas cela un peu sectaire, réduire la France à un système de gouvernement que tu plébiscites sans doute, mais que d'autres personnes, aussi françaises que toi ne portent peut-être pas dans leur cœur? Ainsi qu'aurais-tu dit en 1852 si un thuriféraire de Louis-Napoléon Bonaparte, devenu Napoléon III, avait déclaré qu'”être français c'est se reconnaître dans les valeurs impériales”? Tu l'aurais eu un peu mauvaise, non, et tu n'aurais pas eu tort...

Bon, et puisque tu évoques les fameuses “valeurs républicaines”, qui semblent être selon toi la liberté, l’égalité et la fraternité, j'aimerais que tu m'expliques en quoi ceci est propre à la république. Ainsi, je vais peut-être t'apprendre quelque chose mon petit Claude, mais il existe en réalité de nombreux pays aussi démocratiques que la France (si ce n'est plus...), respectant les notions de liberté, d’égalité et de fraternité au moins autant que nous (si ce n'est plus...) et dont le système de gouvernement n'est pas la république, mais la monarchie constitutionnelle. Étonnant, non? Rien qu'en Europe on pourrait citer entre autres l'Espagne, le Royaume-Uni, la Suède, les Pays-Bas etc... et j'avoue, mon petit Claude, que j'ai du mal à comprendre en quoi les valeurs de ces peuples, qui au passage ne semblent pas plus scandalisés que cela de ne pas vivre sous des régimes républicains, sont moins nobles, moins respectables que les nôtres. Peut-être même les partageons-nous, qui sait? Mais alors, cela voudrait dire que la république n'a pas le monopole du Bien? Que de questions embarrassantes, mon petit Claude...

Sur ces quelques points je me répète, je le sais. J'ai déjà évoqué cette idolâtrie ridicule de la république dans d'autres articles, mais il est fatiguant de voir, Claude, que toi et tes petits camarades ne comprenez rien à rien et qu'il faut sans cesse répéter les choses!

D'ailleurs, si tu tiens vraiment à définir ce qu'est être français, je peux t'aider, si tu veux. Ah non, je ne prétends pas détenir la Vérité, loin de là, je te soumets juste une ou deux idées, un humble avis, que tu es bien entendu libre de rejeter ou non. Ainsi je serais porté à croire qu’être français revient à s'identifier aux nombreux personnages – chefs d’état, écrivains, artistes, aventuriers, scientifiques,... qui ont fait l'Histoire de France, notre Histoire. Cela revient à faire sienne cette culture et cette langue façonnées par ces siècles, au cours desquels la France a acquis son identité – cette identité unique (bonjour le pléonasme!) qui ne saurait être bradée ou considérée avec condescendance. Cela revient également à considérer la France, son peuple et ses traditions comme incomparables (pas “incomparable” dans le sens “supérieur aux autres”, non pas du tout, mais “incomparable” dans le sens “qui possède un caractère particulièrement cher à notre cœur, une spécificité qui vaut le coup d’être aimée et défendue”). Bref, mon petit Claude, il ne saurait être ici question de considérer l'appartenance à la nation française à la va-vite, au nom de je ne sais trop quelles « valeurs », et de penser qu’après tout, ce peuple là ou un autre, c'est du pareil au même... ainsi, pas question de remplacement de population, mon cher Claude, sinon nous ne parlons plus de la France, mais d'une mosaïque laide et informe. Bref, encore une fois, Claude, toi et tes petits amis immigrationnistes vous avez tout faux...

Mais allez, je sais que les socialistes ne comprennent pas grand chose à la grande idée de Nation, aussi je n'insiste pas trop, mon petit Claude. Oui, c'est bon, tu peux retourner dans la cour de recréation si tu veux...

Ah attends un petit peu, quand même, Claude... je sais que tu es un socialiste de cœur (c'est dire si je m'attends à toutes les bêtises de ta part, aussi je préfère prendre mes précautions avec toi...), mais je trouve tout de même ta naïveté assez, disons, époustouflante... non parce que croire que l'on vient du monde entier et que l'on veut obtenir la nationalité française par amour pour ces fameuses valeurs...

Allez, mon petit Claude, je dois te laisser, mais il faudra tout de même que l'on prenne le temps de vous expliquer la vraie vie, un jour, à vous les socialistes...!

Tes efforts sont louables, Claude, mais encore insuffisants ; ce n'est pas parce qu'un socialiste porte des lunettes que l'on a envie de le prendre au sérieux...

dimanche 16 décembre 2012

Depardieu dans la ligne de mire (1)


Le gouvernement Ayrault reproche en effet au truculent acteur son attitude qu'il juge « minable » et « antipatriotique »...


- Dis François, je suis en train de mettre la dernière main à mon communiqué pour dénoncer l'attitude de Depardieu, mais j'ai un gros doute subitement : ça veut dire quoi, en fait, “patriotique”?
- Euh... je... je ne sais pas trop, tu... tu as demandé aux autres?
- Oui, à tout le monde en fait : Valls n'en a aucune idee, Montebourg ne sait déjà pas ce que veut dire “redressement productif” (ni moi d'ailleurs...), Duflot croit que c'est un mot d'une autre langue... bref aucun membre de mon gouvernement ne sait! Et je n'ai pas de dictionnaire sous la main...
- Attends pourquoi tu veux utiliser ce mot là, aussi?
- Ben disons que j'entends régulièrement les uns et les autres l'utiliser, en semblant nous reprocher de ne pas en avoir, du coup je me disais qu'il serait intéressant de le retourner contre nos adversaires, rien que pour voir leurs têtes! Mais il faudrait être sûr de la définition
- Ah oui ça leur apprendrait, tiens, à nous critiquer sans cesse! Bon, alors si nous n'avons pas de dictionnaire il nous faut utiliser notre intelligence : un bon socialiste se doit de faire preuve d'une capacité de réflexion hors norme, surtout s'il sort de l'ENA, pour construire un monde plus juste. Le discernement et la capacité à utiliser son cerveau ; voilà à quoi on reconnaît un vrai socialiste!
- Oui mais bon, je ne sais pas trop, quand même, là...
- Bon, voyons voir, Jean-Marc : dans “patriote” on retrouve la racine “patri” comme dans “patriarche” “paternaliste” ou “patrimoine”. A mon avis, sans trop m'avancer, je peux dire que cela doit venir du latin, et que cela a un rapport avec le “père”.
- Le « père »?
- Oui, Jean-Marc. Bon, nous avons donc la moitié du mot. Maintenant la fin, “ote”. Donne-moi des noms qui se finissent en “ote”, il y aura peut-être un sens en commun!
- Bon, alors, euh... “litote”, “tête de linotte”, “fillotte”, “botte”, “petite sotte”, "filet de lotte”, “chypriote”, “chio...
- Oui, voilà, Jean-Marc ! “Chypriote”!
- Et alors?
- Et bien "chypriote" est lui aussi constitué de deux mots, « Chypre » et « iote », et désigne de ce fait un habitant de Chypre. Or quelle est la particularité de cette île? Et bien elle est coupée en deux, avec une partie grecque, et l'autre turque. C'est une sorte d’île double, en quelque sorte...
- Oui, et?
- Et alors on peut en conclure, donc, en suivant cette logique, que “patriote” désigne en fait un père double, ou si tu préfères un couple formé de deux hommes, l'un grec, l'autre turc, avec au moins un enfant, puisqu'ils sont papas!
- Attends, tu es en train de me dire, François, qu'en traitant Depardieu d'antipatriote, on est en train de l'accuser d’être en fait contre le principe des papas homosexuels gréco-turcs?
- Précisément Jean-Marc, tu vois tu comprends vite, c'est pour cela que je t'ai nommé “Premier ministre”!
- Mais... mais... on sort du sujet là, en quoi dans ce cas être contre l'adoption par les couples homosexuels gréco-turcs a un rapport avec l'exil fiscal?
- Et bien... euh... aucun, Jean-Marc, à vrai dire...
- Mais alors, on allait passer pour de vrais cons (surtout que ce n'est pas du tout notre genre...) en utilisant ce terme qui n'a absolument pas sa place dans ce contexte... heureusement que tu es là, François!
- Merci, Jean-Marc, mais tu vois, c'est cela le socialisme formé à l'ENA : la capacité à construire des raisonnements logiques, rigoureux et solides. Ce n'est pas pour rien que je suis Président de la République! Mais tu remarqueras au passage, puisque Depardieu est un soutien de Sarkozy, qu'il est donc dans ce cas très possible qu'il soit contre l'adoption d'enfants par les couples d'homosexuels gréco-turcs, et même pour les autres, comme tout bon réactionnaire qui se respecte! D'ailleurs si ce n'est pas le cas, il y a là des relents de racisme qui peuvent nous aider à le salir !
- Oui, mais bon, ça c'est une autre histoire. L'exil fiscal est quelque chose de totalement différent. Sachons ne pas nous éparpiller ! Je vais donc rayer le mot “antipatriote” et le remplacer dans mon communiqué par... euh... je ne sais pas moi, “traître” par exemple. Mais ça fait un peu fort, non?
- Oui, je le crains, Jean-Marc. Sachons également faire preuve de retenue. En revanche tu peux garder le mot “minable”. Cela me semble ferme, sans être trop injurieux!
- Très bien François, je le fais tout de suite!
- Bien, passons au sujet suivant...
- Euh... mais dis François, une petite question comme ça...
- Oui?
- Euh... “minable”, ça prend un ou deux “n”...?


mardi 11 décembre 2012

Ils sont fous ces Gaulois!


Nous sommes en 2012 après Jésus-Chri… pardon, « de notre ère ». Toute la Gaule est occupée par le politiquement correct, tandis qu’une chape de plomb pèse impitoyablement sur les esprits et la liberté d’expression. Toute la Gaule est occupée ? Non : ici et ailleurs, isolés ou en petit groupes, de vaillants gaulois résistent encore et toujours à l’envahisseur, et la vie n’est pas toujours facile pour les associations et organismes subventionnés, comme « Liguedédroidlum » ou « Prodlacum », chargés de les faire taire ou d’en donner une mauvaise image.

En 2012 la Gaule est régentée par la tribu de Socialix, un chef gaulois sans scrupule vendu à l’ennemi et qui, en échange du soutien des Romains aux élections locales, permet à ces derniers d’imposer toujours plus leurs lois et coutumes au pays. Socialix, aidé de son fidèle bras droit gauche Prélèvmendufix, oblige les Gaulois travailleurs et honnêtes à payer moult impôts qu’il reverse par clientélisme aux légions romaines installées dans le pays, afin de s’assurer de leur soutien, mais les cohortes d’envahisseurs sont de plus en plus nombreuses, et exigent sans cesse davantage, parasitant chaque jour un peu plus le pays, et Socialix a bien du mal à contenter ses sulfureux alliés car le ton monte parmi la population gauloise qui n’en peut mais.


Ainsi Socialix et Prélèvmendufix augmentent les impôts, et l’on commence à voir les mécontents se multiplier. C’est ainsi qu’un célèbre gaulois, Obélix, bien connu pour son amour de la bonne chère et de la cervoise, décida de protéger ses sesterces en allant se cacher en Belgique, à la grande fureur de Socialix et Prélèvmendufix qui tentèrent de jeter l’anathème sur le brave livreur de menhir. Le petit peuple consciencieux et travailleur, toutefois, voyait bien que la tribu de Socialix favorisait éhontément l’envahisseur romain au détriment de ses propres compatriotes…


Ce jour là, dans la hutte de Socialix, alors que le conseil est réuni :

Socialix : Prélèvmendufix, les choses vont mal ; d’après les rapports de mes espions je suis devenu très impopulaire auprès des Gaulois, seulement quelques mois après avoir chassé Sarkozix du pouvoir, il faut faire quelque-chose !
Prélèvmendufix : je n’arrête pas de dire que ceux qui vont se planquer chez les Bretons, les Belges ou les Helvètes sont des traîtres à la grande cause gauloise, mais je crois que ça ne marche plus ! le peuple voit trop qu’on se fout de sa gueule !
Tètdeubourrix : on pourrait saisir leurs huttes qu’ils ont laissées ici et y loger les Romains que l’on fait venir par milliers sans savoir quoi en faire, mes services n’attendent que ça ! Cela nous rendrait populaires !
Filippettix : il faudrait demander à nos bardes officiels de composer des chansons et des pièces pour dénoncer ces mauvais Gaulois ! Prélèvmendufix, tu peux me donner des sesterces pour cela ? C'est que j'en ai beaucoup à faire vivre...
Calix : ben justement, moi j’ai composé tout un tas de chansons pour dénoncer l’injustice, la guerre, la faim dans le monde, le mal, la violence, l’intolérance, la TVA sur les disques… je peux les réécrire si vous voulez...
Filippettix : euh non, pas toi, Calix, je te rappelle que l’objectif c’est de gagner en popularité, déjà que Sarkozix avait essayé sans succès avec son barde attitré Carlabrunix, alors toi…
Ministèrfantomatix : euh… dites, quelqu’un peut me rappeler à quoi je sers déjà ? M’occuper du « redressement productif », ça veut dire quoi en fait ???
Prélèvmendufix : le problème, Filippettix, c’est que j’ai déjà promis aux Romains de leur donner plus de sesterces pour les aider à construire leurs temples et autres édifices religieux, sans compter ceux qui sont chez nous illégalement, mais que l’on soigne au lieu d’expulser à coups de pompes dans le cul ; je ne peux pas faire plus !
Démagogix : et n’oublie pas, Prélèvmendufix, que tu m’as promis plus de sesterces pour mes tribunaux. Les druides chargés de rendre la justice commencent à s’impatienter, et pour se faire entendre ils sont en train de relâcher les prévenus sans même les condamner !
Socialix : ben en quoi ça change de d’habitude, Démagogix ?
Démagogix : euh… oui tiens, c’est vrai…
Ministèrfantomatix : hé oh, il y a quelqu’un qui m’écoute ?
Propagandix : et à moi aussi, Prélèvmendufix, tu m’as promis plus de sesterces pour embaucher plus de druides chargés de l’éducation des enfants, sinon, si ça continue comme cela, qui va leur enseigner que nos ancêtres etaient des monstres et que les romains leur ont tout apporté, hein ???
Prélèvmendufix : les ancêtres des gaulois ? Mais… c’était qui ?
Sentinelle (faisant son entrée avec une carte de visite en marbre) : euh, salut ô Socialix... enfin je veux dire AVE !... il y a devant ta porte... euh... deux individus qui prétendent appartenir au NPA, le « Nouveau Parti Antigaulois », et qui voudraient s'entretenir avec toi, rapport au fait que tu ne favoriserais pas assez l'expansion romaine chez nous... ou quelque chose comme ça, d’après ce que m'a dit le plus jeune, un certain Abrutix, livreur de lettres et colis de son état  L'autre, plus ou moins grabataire et l'air dépressif, un certain Gériatrix, n'a rien dit, mais le jeune n’arrêtait pas de l'appeler « papa »... enfin ils me paraissent bizarres tous les deux !
Socialix : oui bon plus tard les guignols, je n'ai pas que ça à faire, j'ai d'autres priorités !
Ministèrfantomatix : hé dites, j’existe !!!
Socialix : bon, mes amis, du calme ! Voyons les choses en face, même si nous avons le pouvoir, et même si nous avons le soutien des romains, les choses sont contre nous car en face ils ont la potion magique !
Tètdeubourrix : la potion magique ? je connais les champignons hallucinogènes, mais la potion magique, jamais entendu parler...
Ministèrfantomatix : houhou ! Y a quelqu’un qui n'est pas sourd ici ???
Socialix : la potion magique, Tètdeubourrix, c’est une arme redoutable que le druide Espricritix prépare pour ses troupes à chaque fois qu’elles ont affaire à nous. Elle ne leur donne pas de force surhumaine, mais elle leur permet de résister à nos discours creux, et il est ainsi impossible de les faire passer dans notre camp !
Prélèvmendufix : il faut capturer Espricritix et l’empêcher de nuire, ô Socialix notre chef !
Socialix : impossible, il est trop bien protégé. Non ce qu'il faut faire c'est continuer le travail de sape grâce aux renforts envoyés par les Romains ! Et il ne faut pas lambiner sur les moyens si nous voulons éradiquer Espricritix et gagner la partie ! (avisant l’assemblée) Bon vous pouvez vous retirer, Prélèvmendufix tu restes !

Tous sortent. Socialix reste seul avec Prélèvmendufix

Prélèvmendufix : ô Socialix, n'as-tu pas peur que les renforts romains qui nous arrivent toujours plus nombreux parviennent un jour à prendre le pouvoir et à nous éliminer dès qu'ils n'auront plus besoin de nous ? N'entends-tu pas parler de ces fameux « territoires perdus », des endroits où les Gaulois de souche ne peuvent même plus pénétrer sans risque et que les Romains soumettent à leurs propres lois ? Ils se multiplient paraît-il, il y en a même un au cœur de Lutèce, tu savais ? Le « quartier latin », je crois, qu'on l'appelle...
Socialix : non, tout cela ce n'est rien. Il ne faut pas se laisser aller à la paranoïa, Prélèvmendufix. Et puis dis tout de suite que nos descendants feront des versions latines plus tard, à l’école, tant que tu y es ! Allons voyons ! Non moi je m’inquiète de la xénophobie des Gaulois qui refusent d'accueillir l'autre, sous prétexte qu'il est Romain ! Non il faut agir si nous ne voulons pas que les actes anti-romains se multiplient, et arrêter de se tourner les pouces et bâiller ainsi aux corneilles : il serait enfin temps que les Gaulois comprennent que Rome, tu sais, Rome, l'unique objet de mon assentiment, et bien Rome, disais-je donc, n'est plus seulement dans Rome, elle est toute où je suis, et que donc, si les Romains sont ici chez eux, et bien les Gaulois doivent l'accepter et faire en sorte de ne pas offenser ceux que nous accueillons, au nom de notre légendaire hospitalité. Hein, comme on dit : à Rome tu fais comme les Romains, quoi, merde !!!

samedi 8 décembre 2012

Le clown blanc et l'auguste


Où nous apprenons que Daniel Cohn-Bendit, le jeune insolent de soixante-sept ans, a quitté le parti EELV, même s'il continue de payer sa cotisation.

« Bon, allez Dany, fais pas la gueule! Et puis sois un peu réaliste à défaut d’être cohérent franchement! Tu critiques, tu critiques, mais comment veux-tu qu'un parti ayant dans son intitulé les mots “Europe” et “les Verts” réussisse à faire quelque chose de vaguement productif et intelligent? C'est biaisé dès le départ! Non, nous sommes un parti de clowns, et ça il faut l'accepter ; la preuve, Eva Joly a été notre candidate, et je suis ministre dans le gouvernement Hollande/Ayrault! Nous ne sommes pas faits pour gouverner, mais pour donner du rêve aux bobos niais et naïfs et pour faire rire les autres, c'est notre raison d’être, notre « niche » dans l’écosystème français, si cela te parle davantage! Si tu voulais un parti capable de mener une politique raisonnée il fallait aller voir ailleurs plus tôt! Bon allez, va faire mumuse avec ton laboratoire d’idées, va faire ton gros caprice d'enfant gâté et lâche-nous un peu les baskets, mais comme je tiens à ce que nous restions en bons termes je te le dis solennellement : tu as toujours ta place parmi nous! Et... tiens d'ailleurs, en parlant de “place”, dis, Dany,une question comme ça : tu... euh... comment dire? Tu n'aurais pas un... euh... un bien immobilier quelque-part en France, comme une résidence secondaire, que tu n'occuperais pas cet hiver, par le plus grand des hasards...? »

lundi 3 décembre 2012

Lettre au Ministre du Logement


Chère Madame le Ministre (vous m'excuserez, je l’espère, de vous appeler “le” Ministre, et non “la” Ministre, ayant pris l'habitude de respecter autant que faire se peut la langue française, ce qui m'incite de ce fait à ne pas appeler, par exemple, “le” sentinelle tout préposé à la garde d'un lieu stratégique...).

Chère Madame le Ministre, disais-je donc, avant d'ouvrir une énième parenthèse inutile, vous avez demandé récemment à l’Église de France d’héberger des sans-abris, sur un ton peu amène semble-t-il (n'y voyez là aucun mauvais jeu de mot de ma part, ce n'est vraiment pas dans mes habitudes...). En tant qu’évêque nauséabond et à temps partiel, vous me voyez quelque peu étonné de cette initiative, dans laquelle semble poindre un certain ressentiment. Sauf votre respect je crois y déceler la haine traditionnelle d'une partie de la gauche française vis-à-vis de notre sainte institution, et il me semble bien qu'avec cette exigence plutôt étrange, vous essayez de lui faire payer quelque chose, sans que je sache vraiment quoi.

Je ne reviendrai pas sur cette manie effrayante et bien de votre camp de considérer que tous les biens, même privés, appartiennent à l’État, et qu'il lui est dès lors possible d'en disposer à sa guise, au nom de la sacro-sainte “solidarité”, notion un peu fourre-tout qui dissimule assez mal, il faut bien le dire, un certain nombrilisme de bas étage (ainsi je ne doute pas une seconde que si un jour l’État décidait de réquisitionner votre logement personnel pour y abriter des sans-abris, et sans bien entendu vous demander votre avis, vous sauteriez de joie à l’idée de rendre ainsi service à la communauté).

Non, je pense qu'il serait plus judicieux de vous faire part d'une petite suggestion ou deux, histoire de rendre votre démarche encore plus efficace. Je pense ainsi qu'il serait bon de se demander pourquoi il y a, de nos jours, autant de sans-abris dans les rues de notre riche pays. « La crise! » Me répondrez-vous sur ton péremptoire, comme vous savez si bien le faire. Certes, Madame, je suis le premier à le reconnaître. Néanmoins, ceci n'est peut-être pas la seule explication, et quelque chose me dit que la politique d'immigration massive que notre pays pratique depuis maintenant plusieurs décennies y est peut-être aussi pour quelque chose, car je pense que vous serez d'accord avec moi : il peut sembler quelque peu illogique de faire venir des personnes, souvent d'ailleurs des cas sociaux incapables de se débrouiller par eux-mêmes sans l'aide de notre fameux État, ou d'en régulariser à la pelle, alors que justement la France manque d'emplois et de logements (vous le dites vous-même) pour subvenir aux besoins élémentaires de son propre peuple. Pour tout vous dire, je suis amené à penser que, même en déployant tous vos efforts et en réquisitionnant tous les logements que vous désirez, vos actions seront couronnées d’échec tant que l'on n'aura pas fermé les vannes en amont. C'est une simple question de bon sens à mon avis (excusez-moi toutefois d'employer un terme que ni vous, ni le reste du gouvernement ne semblez connaître...).

Me permettez-vous également de revenir sur cette idée de demander à l’Église d'effectuer sa part du travail? Dans l'absolu je dirais “pourquoi pas?”, encore que cette requête légèrement hypocrite revient à exiger de l’Église de tenir un rôle de pompier pour éteindre l'incendie social que vous et vos amis pyromanes du PS et de l'UMP avez contribué à alimenter depuis des années, mais je trouve surtout étrange que vous vous adressiez seulement à l'institution catholique, et pas aux représentants des cultes juif et musulman, par exemple, qui disposent également de bâtiments dont certains doivent être plus ou moins vacants. D'ailleurs au passage, si je puis me permettre, lorsque l'on voit le nombre de mosquées inaugurées ces derniers années, souvent avec l'argent du contribuable (de manière plus ou moins détournée, il est vrai), on peut se dire que nombre de ces bâtiments, symboles en quelque sorte de notre colonisation progressive, appartiennent peu ou prou à l’État (il a payé assez cher, au propre et au figuré, pour cela), ce qui fait que ce dernier devrait également avoir son mot à dire quant à l’intérêt de saisir ces biens immobiliers au nom du bien commun. Vous verrez qu'avec un peu de bonne volonté on peut y arriver...

Bon, je parle, je parle, mais j'oublie peut-être quelque peu à qui je m'adresse. Veuillez m'excuser de ce comportement plutôt cavalier à votre égard. Puis-je rappeler que vous-même, Madame, avez appelé un de vos enfants "Térébenthine"*, ce qui est plutôt courageux, et montre d'une part que vous n'avez pas peur de laisser votre fille engraisser une ribambelle de psychologues plus tard (à ce propos, vous direz bonjour à Ripolin, White-Spirit et Détergeant pour moi, j’espère qu'ils se portent bien...), mais surtout que vous semblez être une personne tout-à-fait responsable, mature, et bien à votre place à ce poste aussi important? Ce qui laisse également rêveur en songeant à la probité morale et intellectuelle de ceux qui vous ont nommée. Inutile de vous préciser que l’équipe que vous formez avec vos collègues et supérieurs me laisse penser que l'avenir de la France est, j'en suis de plus en plus convaincu, bien assuré...

Bien à vous,

L’Évêque Sécrable


* authentique, hélas...

Chez les Verts il semblerait que le choix d'un prénom se fasse avec un autre outil que le calendrier des postes...