lundi 19 novembre 2012

Une bonne pâte



Fillon : bon, Jean-François, nous devons parler maintenant, sérieusement : autant nous rendre à l’évidence, ni toi ni moi ne serons un jour président !
Copé : quoi ?... de l'UMP ? Tu rigoles j’espère ? C'est moi qui ai gagné je te signale !!!
Fillon : non, de la République...
Copé : ah bon ? Et pourquoi je te prie ???
Fillon : et bien parce qu'avec ta tête de faux derche comme c'est pas permis, et mon air de premier de la classe que tout le monde a envie de gifler des deux mains, sans compter l'UMP qui est maintenant un vrai champ de ruine, nous avons réussi à dégoûter une bonne partie des électeurs susceptibles de voter pour nous ! Franchement, maintenant que tu es président, et donc sans doute le futur candidat, voterais-tu pour un type comme toi lors des prochaines présidentielles ?
Copé (surpris) : « franchement » ??? Ça veut dire quoi ça ?
Fillon : euh... non... bon, laisse tomber ! Non ce que je voulais dire c'est que nous avons besoin d'un candidat qui rassemble ! Mais qui rassemble vraiment !
Copé : oui bon si tu veux, mais la campagne est finie là, tu n'a plus besoin de sortir tes expression toutes faites !
Fillon : non mais je suis sincère là  !!!
Copé : « Sin... » quoi ?
Fillon : oui, non, c'est ma faute... bon, suis mon raisonnement ; je te dis que ce niais gluant de François Hollande a gagné cette année, non pas parce que les électeurs ont adhéré à son programme, mais parce qu'ils ont rejeté Nicolas. Autrement dit, son opposant, s'il était un minimum rassembleur et consensuel ne pouvait que l'emporter contre lui, même une chèvre ! Une chèvre c'est suffisamment rassembleur, tu vois ! Si le PS en avait choisi une comme candidate il aurait aussi gagné !
Copé : oh ça ce n'est pas sûr justement ; tu diras ce que tu voudras mais Ségolène Royal n'a pas fait long feu dans la primaire socialiste ; elle n'est pas si rassembleuse que cela !
Fillon (quelque peu consterné) : euh... non... mais je parlais de l'animal !
Copé : ah...
Fillon : bon bref... mon calcul est le suivant... l’état de la France va en empirant et son incompétence est tellement flagrante que François Hollande en 2017 sera dans la même situation que Nicolas cette année, je veux dire que tout le monde voudra le dégager. Son opposant sera à peu près sûr de l'emporter, mais seulement s'il est assez rassembleur, surtout dans notre cas !
Copé : pourquoi ? Qu'est-ce-qu'il a notre cas ?
Fillon : mais réfléchis un peu ! Qui a élu Hollande ? Les minorités, en particulier, les musulmans qui ont pratiquement voté pour lui comme un seul homme ! Qui a élu de nouveau Obama ? Les minorités, Romney n'ayant remporté que le vote des hommes blancs ! Vois les choses en face Jean-François ! Les socialistes et assimilés, qu'ils soient français ou américains, sont capables de toutes les bassesses pour remporter la victoire, quitte à noyer la population indigène sous le nombre des nouveaux arrivants pour avoir l'avantage ! C'est ce que nous appelons le grand remplacement !
Copé : François, si on t'entendait on dirait que tu marches sur les traces du Front National...
Fillon : oui mais là on s'en fout, on peut parler franchement... euh pardon... je veux dire « sans raconter de bobards », il n'y a que nous (oui enfin... nous et tous les types derrière moi sur la photo, mais bon, comme ce sont des militants UMP, et donc des êtres dénués de raison, c'est comme si nous étions vraiment seuls) ! Bon alors, nos adversaires ont un avantage, ils vont draguer sans vergogne les minorités, comme les descendants d’immigrés, les noirs, les homosexuels etc... comme cet opportuniste d'Obama ! Il nous faut donc réagir ! Nous pouvons encore gagner le vote des femmes si nous savons être rassembleurs !
Copé : pourquoi les femmes en particulier ?
Fillon : dois-je te rappeler, Jean-François, que si les femmes ont longtemps été privées du droit de vote en France, surtout par la gauche, qui selon toute logique aurait dû le leur accorder au nom de la justice et de la lutte contre les discriminations, c'est parce qu'il y a encore peu elles étaient vues comme des grenouilles de bénitier, et donc promptes à donner leurs voies aux partis conservateurs ! D'accord, les choses ont changé depuis, mais il y a encore de l'espoir. C'est pourquoi nous devons trouver le bon candidat qui saura les attirer, et je crains que ni toi ni moi ne soyons à la hauteur ! Nous n'avons pas la gueule de l'emploi pour les séduire !
Copé (mi vexé, mi goguenard) : et qui alors ? George Clooney ?
Fillon : non, j'ai mieux, j'ai pensé à... euh... UN POT DE NUTELLA !
Copé : P... PARDON !!!
Fillon : oui, tu as bien entendu, Jean-François, un pot de Nutella ! Avec ça les femmes ne peuvent que nous tomber dans les bras, elles ne peuvent pas y résister ! Surtout si c'est un pot géant !
Copé : remarque oui, un pot de Nutella ça a toujours plus de charisme que François Hollande, surtout lors des discours...
Fillon : et puis un pot de Nutella, c'est rassembleur ! Tout le monde l'aime, sauf les andouilles d'EELV bien entendu, avec leur amendement sur l'huile de palme, mais bon d’une part il ne font que 2%, et d'autre part dès qu'il s'agit de les emmerder, en général tout le monde est partant ! Je m’étonne d'ailleurs qu'il n'y ait pas eu de défilé des ligues féministes contre eux, ou qu'elles n'aient pas même fomenté un attentat ! J'aurais juré qu'on ne peut porter atteinte au Nutella devant elles sans en payer le prix fort...
Copé : donc un pot de Nutella comme candidat de l'UMP pour 2017 ? L’idée est séduisante... mais tu ne crois pas que ça va faire léger ? Je veux dire, les électeurs risquent de trouver qu'on les prend un petit peu pour des cons, non ?
Fillon : bof, pas plus que d'habitude, ils doivent être habitués depuis le temps. Regarde, par exemple, Olivier Besancenot s'est bien présenté deux fois à la présidentielle sans que personne n'y trouve à redire, et pourtant il a l'air bien plus idiot qu'un pot de Nutella ! Et puis il y aura Hollande en face, alors bon...
Copé : oui mais tout de même... un pot de Nutella ça a beau être sympathique, nos adversaires vont sans doute vouloir l'attaquer sur son programme ! Il faudra songer à une parade, François!
Fillon : ...
Copé : François?
Fillon (après un long moment de réflexion) : mmmmmmm.......... oui, je crois que tu as raison Jean-François... on va peut-être rajouter des crêpes !

Sarkozy 2.0

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire