lundi 12 août 2013

La mécanique quantique expliquée aux amateurs de hard rock

Mes lecteurs courageux (courageux parce que lisant ce blog justement...) étant des gens cultivés, ils doivent savoir que ce jour marque le cent-vingt-sixième anniversaire de la naissance d'Erwin Schrödinger, célèbre physicien autrichien, spécialiste de mécanique quantique, et plus connu du grand public pour avoir formulé le célèbre paradoxe du chat de Schrödinger.

J'ai donc décidé d'écrire un article à propos de cette idée étrange, afin d'en explorer le champ des conséquences, et de faire comprendre ce que recouvre cette notion quelque peu intimidante de « mécanique quantique ».

Schrödinger imagine donc une expérience mettant en scène un chat enfermé dans une boîte, et dans laquelle est placé un dispositif mortel pour l'animal, par exemple une ampoule remplie d'un gaz toxique dont l'ouverture est déclenchée par un mécanisme lorsqu'il détecte la désintégration d'un atome. Il apparaît en fait que tant qu'aucune observation n'a été faite (l'observation, ou la mesure, étant une perturbation mettant fin au principe d'incertitude), l'atome est dans les deux états (entier et désintégré), ce qui fait que le chat coexiste théoriquement dans ces deux situations : mort et vivant. Comme nous avons du mal à nous représenter le pauvre animal à la fois mort et vivant, il est facile de gloser sur l'idée d'un chat « mort-vivant » (ce que je vais m'empresser de faire également...), mais c'est là que les choses vraiment intéressantes commencent et que l'on mesure l'influence de la mécanique quantique sur nos destinées.

Fallait pas me gonfler pour avoir tes croquettes à cinq heures du matin...

Avant de continuer, laissez-moi tout d'abord clarifier une chose : bien que cette expérience n'ait jamais été réalisée, beaucoup d'amis des bêtes critiquent cette idée et la trouvent trop cruelle. Ainsi, étant moi-même un grand amoureux des chats devant l'éternel, j'aurais préféré que monsieur Schrödinger pensât à une autre entité pour discuter des tenants et des aboutissants de cette nouvelle discipline de la physique. Et bien figurez-vous que j'ai appris récemment que le respectable savant avait préalablement songé à utiliser une Spice Girl à la place du félin, cette dernière étant une créature par trop ridicule et nuisible pour déclencher le moindre élan de sympathie chez un être normalement constitué. Cette histoire aurait donc pu être immortalisée de cette manière si Einstein n'avait fait remarquer à Schrödinger qu'il n'y a aucune différence entre une Spice Girl dite « normale » et une Spice Girl zombifiée. L’expérience n'ayant donc aucun intérêt avec un tel sujet, il fallut se rabattre sur le chat, animal infiniment plus intelligent et raffiné qu'une Spice Girl, cela va sans dire.

Ce point étant éclairci, passons sans plus tarder à ce qui nous intéresse : que signifie un minet mort-vivant ? Avant de répondre à cette question existentielle, il nous fait faire ici intervenir un personnage pittoresque, qui n'est autre que le fameux Eddie, mascotte du groupe de « heavy metal » britannique Iron Maiden, sorte de zombi débonnaire, voire jovial, qui peut toutefois se montrer quelque peu irascible quand les circonstances lui en donnent l'occasion.

Eddie, souvent de mauvais poil le matin quand il n'a pas encore eu son bol de chicorée et sa tartine de Nutella...

Imaginons donc notre brave Eddie se promenant dans une animalerie et tombant nez à nez avec notre adorable minou mort-vivant. C'est le coup de foudre immédiat : Eddie fond littéralement pour cette adorable petite boule de poil émettant de tendres ronronnements d'outre-tombe, lui trouvant même un certain air de famille, et décide de l'adopter sur le champ (au grand soulagement du vendeur). Notre ami Eddie, qui est un fou furieux responsable, doit songer au bien-être de son nouveau compagnon, ainsi qu'au sien, car de nombreuses questions se posent tout-à-coup :

  • Eddie a-t-il passé un test pour s'assurer qu'il n'était pas allergique aux poils de chats zombis ?
  • Monsieur Schrödinger conseille-t-il à Eddie de nourrir son petit animal avec des boîtes de thon normal, ou faut-il également enfermer les poissons dans la fameuse boîte de l'expérience pour obtenir des conserves de thon-zombi, aliment peut-être plus indiqué pour les chats morts-vivants 
  • Eddie doit-il prendre rendez-vous avec un vétérinaire afin de faire opérer son minet s'il ne désire pas se retrouver avec une portée de chatons zombis ?
  • Les chats morts-vivants sont-ils plutôt des animaux d'intérieur ou éprouvent-ils le besoin de sortir souvent ? Autrement dit, vaut-il mieux qu'Eddie habite en ville ou à la campagne ?


Mais le plus important reste à venir : n'oubions pas qu'Eddie est un sujet de sa très gracieuse majesté, ce qui fait que son chat zombi a une probabilité non nulle d’attaquer un membre de la famille royale, comme le prince Charles, s'il passe dans le coin (la Grande-Bretagne n'est pas très étendue, rappelons-le), par réaction aux grandes oreilles ou aux kilts, sans doute (J'ai entendu dire que les félins zombifiés détestent les produits Jean Paul Gaultier, ce qui laisserait penser que, contrairement aux apparences, ces animaux font preuve d'un certain goût). Voici donc le prince Charles zombifié (enfin, plus que d’habitude), et notre pauvre Eddie emprisonné, étant responsable des agissements de son chat. Ce dernier finit d'ailleurs dans un refuge de la SPA pour animaux morts-vivants (où il fera ainsi la connaissance enrichissante de René la Taupe, Doc Gyneco et Guy Bedos).

Une fois en prison, Eddie découvre les joies d’une amitié particulièrement virile (et quelque peu imposée) sous les douches, ce qui a pour effet d’élargir le champ de ses possibilités quant à son avenir bien terne (je ne m’étendrai pas sur les autres possibilités) : en effet, sous l’impulsion de camarades de prison et d’aumôniers zélés, notre ami se convertit à l’Islam radical. Quelques mois plus tard, Eddy est libéré et commence une nouvelle vie : il est maintenant barbu, porte une djellaba, et voit soudain le regard des gens changer sur lui dans la rue. Les passants autour de lui semblent l’accepter davantage, attendu qu’il est maintenant assez courant en Angleterre, surtout au Londonistan, de croiser un barbu en robe de chambre et déblatérant des conneries en brandissant un bouquin poussiéreux avec un regard de mort-vivant.

Eddie a bien changé, mais il est toujours possible de le reconnaître grâce à son fameux regard qui trahit tout son amour pour l’humanité...

Paradoxalement, Eddie peine à retrouver du travail après avoir fait ses adieux au monde de la musique : il a bien essayé divers petits boulots, comme animateur de jardins d'enfants ou même baby-sitter, mais étrangement les parents rechignent à lui confier leurs progénitures et ne lui font pas confiance. Il faut le dire, notre stoïque héros souffrira toute sa mort-vie de son physique particulier...

Eddie, qui est donc maintenant un pieux musulman, décide dès lors de tirer un trait sur son passé déjanté de rock star : il ne culbutera plus des petites groupies en chaleur (du moins celles qui ne s'évanouissaient pas à sa vue) et prendra une épouse dévouée et vertueuse. C’est ainsi qu’Eddie rencontre, puis se marie avec la jeune et tout juste nubile Jane, après que celle-ci a embrassé la foi d'Eddie, non sans avoir changé son prénom en Aïcha, tandis qu’Eddie, lui, devient Mohamed.

Quelques années et une tripotée de chiards (zombis) plus tard, Eddie-Mohamed et Jane-Aïcha filent toujours le parfait amour, en partie grâce aux généreuses aides sociales de sa resplendissante mais plus toute jeune majesté. Cependant quelque chose tracasse notre mort-vivant préféré : il se sent inutile, oisif, et aimerait servir la cause de son prophète. C’est ainsi qu’Eddie-Mohamed décide de prendre les armes et d’aller combattre en Syrie dans ce qu'il pense être le sentier de Dieu, mais, hélas pour lui, il est repéré par la CIA, capturé, et envoyé moisir (ce qui finalement ne le change pas tant que cela) à Guantanamo, tandis que le groupe Iron Maiden, à la recherche d’une nouvelle mascotte, porte son choix sur Nicolas Sarkozy, parce que quitte a choisir une personnification de la méchanceté et de l’hystérie, autant prendre une créature infernale qui a déjà fait ses preuves.

Moralité : il faut arrêter d’emmerder les chats avec des expériences à la con, ah mais !

dimanche 11 août 2013

Pourquoi laisse-t-on sortir le Ministre de l’intérieur?

- Hé  Manu, tu savais que Place Beauvau il y a un gros con qui se promène dans les couloirs avec un air complètement niais, en n’arrêtant pas de sortir "Naaaaaan, arrête! Tu déconnes!", et qu'il est vraiment haut placé?
- Hein! Quoi? Naaaaaanm arrête tu déconnes!!!

Remarque 1 : je me demande si, avec cette blague bien foireuse, mon blog va être espionné par les R.G. ; bon en même temps, cela signifierait que, vu le niveau d'ou je pars, mon audience doublerait, voire triplerait subitement. Du coup je ne vais pas me plaindre...

Remarque 2 : on pourrait très bien me mettre sur écoute également, au vu de la tendance actuelle, ou lire mon courrier électronique, mais bon, dans ce cas, j'ai une pensée émue pour l’équipe qui devra s'occuper de mon cas et éplucher les messages d'un type qui passe son temps à évoquer sa passion pour les chats, les sous-vêtements féminins, et les recettes de coquillettes au basilic et au curry. Non, vraiment les mecs, bon courage...!

jeudi 8 août 2013

Excès de zèle

« Bon, d'accord, Rachid, j'ai dit un jour que l'on pouvait très bien militer à Sharia4Belgium sans refuser tout principe d'intégration (mais bon, faut dire aussi que j'avais abusé de la marocaine...), soit, mais c’était surtout pour donner le change et endormir la méfiance des kouffars, autrement dit : n'en fais pas trop! Aussi tu vas me faire le plaisir d’arrêter de parler d'"Aïd el-Frite" pour la fin du jeûne du Ramadan à Bruxelles, c'est compris? »

lundi 5 août 2013

Un conseil important pour les pilotes du dimanche frileux

Il y a environ une semaine de cela, j'ai eu l'occasion de discuter avec un ami pilote de ligne chez Delta. Comme nous partageons la même passion et pratiquons la même activité, mais lui en tant que professionnel, et moi en tant qu'amateur, notre discussion s'est rapidement focalisée sur nos expériences respectives du pilotage, notamment dans le Michigan.

Il me raconta ainsi qu'à l’époque où, jeune pilote privé, il volait sur les coucous avec lesquels je m'amuse moi-même, il avait prévu de voler une nuit, en plein hiver, seul sur un petit terrain de la région. Je peux vous dire que l'hiver dans le Michigan, voisin du Canada, est particulièrement rude. C'est ainsi qu'il procéda à la visite pré-vol (vérification extérieure de l'avion destinée à s'assurer qu'il n'y a aucune anomalie apparente) rapidement, et sans ôter ses gants. Il n'allait pas tarder, si je puis dire, à s'en mordre les doigts...


N'ayant rien décelé de particulier, il s'aligna bientôt sur la piste et mit plein gaz, mais lorsqu'il dépassa la vitesse de rotation (vitesse lors de laquelle le pilote peut tirer sur le manche et libérer la roulette de nez), il remarqua que l'avion, étrangement, ne prenait pas d'altitude.

Intéressé par ce récit, je hasardai un phénomène de second régime (c'est une situation lors de laquelle l'avion évolue avec une faible vitesse, une altitude constante et un angle d'attaque élevé ; l'avion n'a plus de réserve de puissance pour accélérer et s'il est déjà plein gaz, le pilote doit pousser le manche pour baisser le nez et acquérir un peu de vitesse au prix d'une perte d'altitude, comme indiqué ici). Ce n'était toutefois pas le cas : mon ami conservait une vitesse relativement élevée pour une phase de décollage, et son incidence restait modérée.

Le problème est qu'un bâtiment se trouvait au bout de la piste, et qu'il fonçait vers lui, faute de pouvoir prendre de la hauteur et l'éviter. Il eut la présence d'esprit de dévier légèrement la trajectoire de son appareil, afin de ne pas perdre le peu d'altitude qu'il avait pu acquérir, ce qui lui permit d'éviter l'obstacle et les arbres qui se trouvaient autour de lui. L'erreur ici aurait été de tirer abruptement sur le manche ou de virer franchement : dans les deux cas il risquait de façon quasi-certaine un décrochage fatal.

Il ne comprit que plus tard l'origine du comportement étrange de son avion : une mince couche de glace s'était formée sur l'extrados (la partie supérieure de l'aile), augmentant le poids de l'appareil, mais surtout modifiant considérablement le profil des ailes, ce qui fit chuter la portance.

Il faut en effet savoir que la portance d'un avion (la force qui s'oppose au poids lorsque l'appareil vole en palier), est créée grâce à la différence de pression entre l'extrados et l'intrados (la partie inférieure) : selon la loi de Bernoulli, et du fait de la conservation de l’énergie, plus un courant d'air est rapide, plus sa pression est faible, et vice-versa. Or l'extrados est bombé par rapport à l'intrados, ce qui fait que les filets d'air au-dessus de l'aile sont plus resserrés que ceux passant en dessous, augmentant ainsi leur vitesse (conservation du débit) avec pour conséquence une diminution de la pression par rapport à l'intrados : l'avion est donc aspiré vers le haut. Lorsqu'une couche de glace se forme sur la partie supérieures de l'aile, le chemin suivi par les filets d'air est modifié, ce qui peut entraîner un décollement local, un peu comme dans le cas d'un décrochage, et donc une perte spectaculaire de portance. On le voit donc, un tel dépôt, même avec une faible épaisseur, peut entraîner des effets catastrophiques.


La marche à suivre est donc, lors de la visite pré-vol, de passer ses doigts sur l'extrados des ailes pour vérifier qu'il n'est pas gelé, quitte à ôter ses gants pour bénéficier d'une meilleure sensation de toucher, ce que ne fit pas mon ami lors de ce vol qui faillit lui être fatal, sans doute à cause du froid , et pressé de retrouver la chaleur de la cabine.

Pour conclure, il est possible de souligner ici l'intérêt des avions à ailes basses, car le pilote dispose d'un accès facilité aux extrados comparé aux avions à ailes hautes qui l'obligent souvent à utiliser une échelle. Ainsi donc, encore une fois, préférez les Robin aux Cessna !

L'ami des pilotes frileux (oui enfin, vous n’êtes pas obligés de vous procurer des mitaines aussi moches, hein, la sécurité ne vous empêche pas de faire preuve de bon goût ...)