lundi 3 décembre 2012

Lettre au Ministre du Logement


Chère Madame le Ministre (vous m'excuserez, je l’espère, de vous appeler “le” Ministre, et non “la” Ministre, ayant pris l'habitude de respecter autant que faire se peut la langue française, ce qui m'incite de ce fait à ne pas appeler, par exemple, “le” sentinelle tout préposé à la garde d'un lieu stratégique...).

Chère Madame le Ministre, disais-je donc, avant d'ouvrir une énième parenthèse inutile, vous avez demandé récemment à l’Église de France d’héberger des sans-abris, sur un ton peu amène semble-t-il (n'y voyez là aucun mauvais jeu de mot de ma part, ce n'est vraiment pas dans mes habitudes...). En tant qu’évêque nauséabond et à temps partiel, vous me voyez quelque peu étonné de cette initiative, dans laquelle semble poindre un certain ressentiment. Sauf votre respect je crois y déceler la haine traditionnelle d'une partie de la gauche française vis-à-vis de notre sainte institution, et il me semble bien qu'avec cette exigence plutôt étrange, vous essayez de lui faire payer quelque chose, sans que je sache vraiment quoi.

Je ne reviendrai pas sur cette manie effrayante et bien de votre camp de considérer que tous les biens, même privés, appartiennent à l’État, et qu'il lui est dès lors possible d'en disposer à sa guise, au nom de la sacro-sainte “solidarité”, notion un peu fourre-tout qui dissimule assez mal, il faut bien le dire, un certain nombrilisme de bas étage (ainsi je ne doute pas une seconde que si un jour l’État décidait de réquisitionner votre logement personnel pour y abriter des sans-abris, et sans bien entendu vous demander votre avis, vous sauteriez de joie à l’idée de rendre ainsi service à la communauté).

Non, je pense qu'il serait plus judicieux de vous faire part d'une petite suggestion ou deux, histoire de rendre votre démarche encore plus efficace. Je pense ainsi qu'il serait bon de se demander pourquoi il y a, de nos jours, autant de sans-abris dans les rues de notre riche pays. « La crise! » Me répondrez-vous sur ton péremptoire, comme vous savez si bien le faire. Certes, Madame, je suis le premier à le reconnaître. Néanmoins, ceci n'est peut-être pas la seule explication, et quelque chose me dit que la politique d'immigration massive que notre pays pratique depuis maintenant plusieurs décennies y est peut-être aussi pour quelque chose, car je pense que vous serez d'accord avec moi : il peut sembler quelque peu illogique de faire venir des personnes, souvent d'ailleurs des cas sociaux incapables de se débrouiller par eux-mêmes sans l'aide de notre fameux État, ou d'en régulariser à la pelle, alors que justement la France manque d'emplois et de logements (vous le dites vous-même) pour subvenir aux besoins élémentaires de son propre peuple. Pour tout vous dire, je suis amené à penser que, même en déployant tous vos efforts et en réquisitionnant tous les logements que vous désirez, vos actions seront couronnées d’échec tant que l'on n'aura pas fermé les vannes en amont. C'est une simple question de bon sens à mon avis (excusez-moi toutefois d'employer un terme que ni vous, ni le reste du gouvernement ne semblez connaître...).

Me permettez-vous également de revenir sur cette idée de demander à l’Église d'effectuer sa part du travail? Dans l'absolu je dirais “pourquoi pas?”, encore que cette requête légèrement hypocrite revient à exiger de l’Église de tenir un rôle de pompier pour éteindre l'incendie social que vous et vos amis pyromanes du PS et de l'UMP avez contribué à alimenter depuis des années, mais je trouve surtout étrange que vous vous adressiez seulement à l'institution catholique, et pas aux représentants des cultes juif et musulman, par exemple, qui disposent également de bâtiments dont certains doivent être plus ou moins vacants. D'ailleurs au passage, si je puis me permettre, lorsque l'on voit le nombre de mosquées inaugurées ces derniers années, souvent avec l'argent du contribuable (de manière plus ou moins détournée, il est vrai), on peut se dire que nombre de ces bâtiments, symboles en quelque sorte de notre colonisation progressive, appartiennent peu ou prou à l’État (il a payé assez cher, au propre et au figuré, pour cela), ce qui fait que ce dernier devrait également avoir son mot à dire quant à l’intérêt de saisir ces biens immobiliers au nom du bien commun. Vous verrez qu'avec un peu de bonne volonté on peut y arriver...

Bon, je parle, je parle, mais j'oublie peut-être quelque peu à qui je m'adresse. Veuillez m'excuser de ce comportement plutôt cavalier à votre égard. Puis-je rappeler que vous-même, Madame, avez appelé un de vos enfants "Térébenthine"*, ce qui est plutôt courageux, et montre d'une part que vous n'avez pas peur de laisser votre fille engraisser une ribambelle de psychologues plus tard (à ce propos, vous direz bonjour à Ripolin, White-Spirit et Détergeant pour moi, j’espère qu'ils se portent bien...), mais surtout que vous semblez être une personne tout-à-fait responsable, mature, et bien à votre place à ce poste aussi important? Ce qui laisse également rêveur en songeant à la probité morale et intellectuelle de ceux qui vous ont nommée. Inutile de vous préciser que l’équipe que vous formez avec vos collègues et supérieurs me laisse penser que l'avenir de la France est, j'en suis de plus en plus convaincu, bien assuré...

Bien à vous,

L’Évêque Sécrable


* authentique, hélas...

Chez les Verts il semblerait que le choix d'un prénom se fasse avec un autre outil que le calendrier des postes...

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