Quelque part dans la
banlieue verdoyante d’une petite ville tranquille des États-Unis :
Rambo : BEUAAAARRR!!!! Mon fils, tu es grand maintenant, tu es bientôt un homme !
Viens, il est temps que je t’initie aux choses de la vie, celles
qui feront de toi un vrai mec !
Petit Rambo (avec
un bandeau dans les cheveux) :
chouette papa, où
on va ?
Rambo (en faisant
un clin d’œil à
sa femme) : ah, ça c’est une
surprise fiston !
Maman Rambo
(étrennant un ravissant tablier de camouflage, et avec un petit
sourire complice) : ne rentrez pas
trop tard les garçons ! J’ai préparé un civet de soldat
afghan pour le dîner !
Rambo :
mais d’abord fiston tu me feras le plaisir de débarrasser le
jardin des mines antipersonnelles que tu as éparpillées !
Combien de fois t’ai-je demandé de garder tes jouets dans ta
chambre ? J’ai encore reçu une plainte de la Poste
aujourd’hui, et les facteurs menacent de ne plus venir nous
distribuer le courrier !
Maman Rambo :
oh non, c’est pour ça qu’on ne voit plus le beau Kevin ?
C’est toujours un autre qui vient me donner les recommandés
maintenant, enfin quand il parvient jusqu'à la porte…
Rambo :
non, Kevin c’est pas le fiston, c’est moi... je l’ai éviscéré
moi-même et enterré le corps dans les bois. Notre fils lui
ressemble trop ! Kevin avait les cheveux noirs, comme lui, les
yeux marrons, comme lui, un regard d’ahuri complètement vide,
comme lui, un QI d’huître, comme lui, et des Reeboks, comme lui…
je trouve cela très louche, femme !
Maman Rambo :
mais enfin mon rourounet, toi aussi !
Rambo :
Non femme ! Je ne porte justement jamais de baskets ! On
s’expliquera ce soir quand le gosse sera couché ! Et puis
arrête de m'appeler rourounet, quoi, merde !
Maman Rambo (soudainement menaçante) :
fais pas chier rourounet, sinon je te
ferai une putain de guerre comme tu n'en as encore jamais vue !
Un peu plus tard,
en centre-ville :
Rambo (poussant la
porte d’un magasin) : nous y voila fiston, tu peux ouvrir
les yeux… enfin remettre ton bandeau sur le front !
Petit
Rambo (émerveillé) : ouah,
papa, une armurerie géante ! Oh regarde tous ces AK47, et ces
Uzi, et ces Magnum 357… papa comment as-tu deviné… ?
Rambo (riant) :
allons fiston, disons que tous tes petits dessins représentant des telettubies
en treillis militaire m’ont mis la puce à
l’oreille… tu sais, les papas ça devine beaucoup de choses...
l'intuition féminine, je crois qu'on appelle ça, mais je sais pas
trop pourquoi... par contre il faut que tu saches, cet endroit a une
signification particulière pour ton père, fiston !
Petit Rambo :
ah ? Et c'est quoi, papa ?
Rambo (avec un soupçon
d’émotion dans la voix) : et bien c'est ici même que mon
père... ton papy que tu n'as pas connu... m'a emmené pour la
première fois quand j'avais ton âge...
(on sent comme un sanglot l’étreindre tandis que ses yeux
s'embuent de larmes, et une douce musique mélancolique s’élève
au sein de cette scène de recueillement)... je... je me souviens...
tu vois les bombes au napalm là ?
Ce sont les mêmes que ton papy m'a offertes pour mon anniversaire, et
c'est avec elles que j'ai rasé mon premier village viet ! Et là
regarde, le couteau commando... j'avais le même je me souviens !
Un cadeau de ma grand-mère... ton arrière-mamy...
pour ma première communion ! Ah le nombre de lianes, de cordes
et de carotides que j'ai pu trancher avec ça... ça ne me rajeunit
pas !
Petit Rambo :
tu as fait ta première communion papa ?
Rambo : oui,
j'avais une putain de robe blanche... une aube je crois qu'on appelle
ça... j'ai réussi à
éliminer tous les témoins gênants qui pouvaient affirmer m'avoir
vu comme ça, sauf le colonel Trautman, mon parrain, mais il m'a juré
de ne rien dire, même sous la torture, et je croyais avoir brûlé toutes les photos
compromettantes me montrant dans cette tenue, mais pas de chance, le
Vietminh a réussi à
mettre la main sur un exemplaire et a menacé de la diffuser dans le
monde entier pour me faire chanter... ils avaient déjà pris contact avec les magazines "Têtu" et "Jeune et jolie"... j'ai dû
retourner au Vietnam en catastrophe massacrer du nyakwé... pour effacer toutes les traces !
Petit Rambo :
ah... c’était pour ça le deuxième film...
Rambo : oui,
tout ça pour cette putain de photo en robe... c’était ma guerre, fils, pas la leur! Mais tu vois fiston, c'est
depuis ce temps là que je
ne crois plus en dieu... depuis que j'ai compris que la religion
engrangeait la violence - et les mauvais film ! Médite bien mon
exemple, fils !
Petit Rambo :
ah ouais, ça craint !
Rambo : bon
allez fiston, assez parlé des horreurs de la guerre ! Vas-y,
choisis toi-même ton arme, c'est moi qui te l'offre !
Petit Rambo :
oh ouais ! Je peux prendre le bazooka, papa ? Mes copains
ils seront trop verts à
l’école !
Rambo (riant) :
allez fiston, c’est d’accord ! (lui passant la main dans les
cheveux) Puis on ira se manger une glace tous les deux, entre père
et fils, et après on ira aux putes, d'accord ?
Petit Rambo (tapant dans ses mains) :
ho oui, merci papa ! Tu es le plus chouette des papas !!!
La relève de Godard est assurée... hein? Quoi? Godard n'est pas encore mort vous dites???
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