jeudi 31 janvier 2013

Une certaine idée de la perfection...

... ou les ouvertures des cinq derniers opéras d'un certain Wolfgang Amadeus :

Le Nozze di Figaro

Don Giovanni

Cosi Fan Tutte

La Clemenza di Tito

Die Zauberflote

J'ai un petit faible, je l'avoue, pour l'ouverture de la "Clémence", mais en vérité toutes sont splendides, magnifiques, inépuisables, débordantes de vigueur et de beauté, bref, "chatesques" (ou "miaouesques", c'est selon)...

A noter, au passage, les similitudes entre celles de "Cosi" et de la "Flûte".

lundi 28 janvier 2013

La planète du singe


L'Iran a annoncé avoir envoyé avec succès un singe dans l'espace, plus précisément à 120 km d'altitude.

Les autorités de Téhéran ont ajouté que l'animal avait été récupéré vivant à la fin de l’expédition.

D’après une autre source, non officielle, le primate en question est même en bonne santé, et a repris normalement ses fonctions présidentielles, une fois pleinement remis de ses émotions...

« C'est vrai qu'on a une belle vue de là-haut, ça, y a pas à dire...! »

Des commentaires anonymes, tous venus d'Iran, ont toutefois déferlé sur Twitter et Facebook à l'annonce de la nouvelle, s'interrogeant unanimement sur la raison pour laquelle on avait fait revenir sur Terre la capsule et son (précieux) passager. En effet, d’après eux, il semblerait que l'on ait manqué une occasion unique de faire effectuer un grand pas à l’humanité...

D'autres internautes proposent également de continuer les essais sur des ayatollahs ou Gérard Miller (ce qui revient finalement au même...) avant de passer à l’être humain.

Affaire à suivre, donc...

- … et c'est ainsi que, devant cet outrage intolérable consistant à nous comparer à Gérard Miller, il a été décidé à l’unanimité moins une voix (celle de Gaston, qui est absent, mais il a un mot de ses parents) de lancer une fatwa contre ce petit con de blogueur et l'ensemble de son lecteur!!!
- Euh... Raoul, en général on dit « l'ensemble de ses lecteurs » !
- Hein ? Ben... non, j'ai vérifié, ils ne sont pas assez... enfin... il n'est pas assez nombreux pour utiliser le pluriel...

mercredi 23 janvier 2013

Tremble bourgeois, le Front de Gauche est là !


- Alexis, mon âme damnée, mon bras droit gauche, mon Minus à moi, mon Sancho Panza, au boulot! Nous lançons aujourd'hui notre grande campagne contre l’austérité, et crois-moi, on va nous entendre!
- Super, Jean-Luc, que va-t-on faire alors? On décrète la grève générale dans toutes les usines de France, on prend d'assaut l’Élysée et Matignon? On occupe la maison de la radio? On pend le dernier patron avec les tripes du dernier curé (mais pas d'imam, hein, ça c'est raciste!) histoire de montrer notre détermination à ce gouvernement de sociaux-traîtres?
- Euh... non Alexis... houla houla, t'emballe pas hein! Disons que nous avons Pierre Laurent, avec nous, qui a absolument voulu se taper l'incruste, tu sais le gars du PCF que personne ne connaît, sans compter Clementine Autain... alors autant te dire que pour faire peur à Hollande et Ayrault on peut repasser. Non, nous allons suivre le plan B!
- Le... le plan B???
- Oui, Alexis, mettons nos nez rouges, nos costumes à carreaux, nos chaussures pointures 65, notre maquillage outrancier, nos nœuds-papillons multicolores, et allons faire la tournée des bars PMU! Je crois bien qu'au vu de notre niveau de compétences, c'est bien là le meilleur moyen, si ce n'est le seul, pour nous, de combattre l’austérité...!

« C'est la lutte finale, les petits enfants...!!! »

samedi 19 janvier 2013

La Mairie de Paris vous remercie !


Hôtel de ville de Paris, ces jours-ci :


Secrétaire (faisant son entrée) : monsieur le maire, voici le dossier des subventions et dépenses générales que vous avez demandé !
Delanoë : ah, oui, merci, mon petit, posez le sur mon bureau, je vous prie !
Hidalgo : dis-moi, Bertrand, pourquoi as-tu absolument tenu à ce que je sois présente maintenant, dans ton bureau ?
Delanoë : parce que, ma petite Anne, tu es destinée à me succéder, et qu’en tant que futur maire socialiste de Paris tu dois savoir t’occuper du cœur même de notre fonction, c’est-à-dire les subventions !
Hidalgo : ah ?
Delanoë : oui, savoir à qui donner, et combien. Tiens, là par exemple j’ouvre le dossier à la page des associations culturelles. Alors je trouve donc « Act Up », que nous subventionnons bien évidemment…
Hidalgo : c’est culturel comme association Act Up ?
Delanoë : ma petite Anne, tu sais comme moi qu’un milieu culturel, en France, se reconnaît non pas à la qualité de ses productions, surtout de nos jours, mais au nombre impressionnant de trous du cul qui gravitent autour. Dans ces conditions je ne vois pas pourquoi « Act Up » serait écarté, sinon ce serait de la discrimination…
Hidalgo : c’est vrai que dans leur cas, vu sous cet angle, si je puis dire…
Delanoë : nous sommes d’accord, donc… alors nous disons « Act Up », subvention ! Bien. Tiens ! Là je lis « SOS Racisme »… que bien entendu nous subventionnons aussi…
Hidalgo : ils sont dans la rubrique « culture » parce qu’il y a également beaucoup de trous du cul parmi eux, Bertrand, c’est bien cela ?
Delanoë : non, ils sont eux dans la rubrique « Renvoi d’ascenseur », mais ta remarque est pertinente, au passage…
Hidalgo : dis, Bertrand, dans la rubrique « politique du logement » je vois écrit « mixité sociale »… qu’est-ce-que c’est, exactement ?
Delanoë : et bien Anne, la « mixité sociale » consiste tout simplement à obliger les différentes classes sociales, et surtout les différents groupes ethniques, à vivre ensemble.
Hidalgo : mais comment tu t’y prends pour obliger les gens à vivre entre eux, Bertrand ? Et s’ils ne veulent pas ? On ne va tout de même pas les mettre en prison ???
Delanoë : ah ! Ah ! Ah ! Ma petite Anne, tu es très douée, mais pas encore au fait de toutes les subtilités du progressisme. Bon, je vais t’expliquer : tout d’abord, en guise de précision liminaire…
Hidalgo : de précision quoi ?
Delanoë : euh… en guise d’introduction si tu préfères…
Hidalgo : ah, d’accord, excuse-moi
Delanoë : oui, je sais, ton coup de marteau encore, et ses séquelles, tout ça, tout ça… ça ne s’arrange pas, on dirait, mais là n’est pas l’essentiel… alors ma petite Anne, tu sais très bien qu’il existe en France un fossé entre les riches blancs racistes et les pauvres immigrés sympathiques et…
Hidalgo : oui, mais nous ?
Delanoë : quoi nous ?
Hidalgo : nous sommes aussi des riches blancs racistes ?
Delanoë : mais toi Anne, tu es d’origine immigrée, voyons, tu viens d’Espagne ! Et moi je suis né en Tunisie ! Nous sommes donc des immigrés sympathiques !
Hidalgo : mais nous ne sommes pas pauvres !
Delanoë : euh… oui, effectivement… mais tu sais, Anne, parfois avoir de l’argent c’est bien, car on peut l’utiliser pour, par exemple, faire le bien, aider des esprits créatifs et talentueux mais nécessiteux, sur le modèle de l’illustre Mécène par exemple ! Tiens, regarde cette splendide statuette en excréments de teckels que l’amicale des artistes d’un squat du 10ème arrondissement m’a offerte pour me remercier de mon soutien. Nous sommes du bon côté car nous sommes des gens cultivés qui utilisons notre argent à bon escient, alors que les autres riches sont des incultes racistes !
Hidalgo : tu veux dire que nous, contrairement à eux, nous sommes sympathiques parce que nous faisons partie d’un milieu culturel, et pas eux ?
Delanoë : oui… en quelque sorte, ma petite Anne…
Hidalgo : mais… mais… ça veut dire que nous sommes des trous du cul alors ?
Delanoë (désarçonné) : euh… en fait Anne je disais cela pour rigoler, tout à l’heure… hein… il ne faut pas prendre tout ce que je dis au pied de la lettre… et je… euh… revenons au principe de « mixité sociale » plutôt ! Alors tu sais donc qu’en France et à Paris, pour simplifier, il y a un fossé entre les riches blancs racistes qui ne sont pas comme nous, et les gentils immigrés pauvres. Et bien figure-toi que les riches racistes ne veulent pas vivre avec les pauvres immigrés, et se barricadent dans leurs quartiers de riches, c’est scandaleux, hein ?
Hidalgo : ben toi non plus, Bertrand, dans ton quartier il n’y a pas beaucoup de pauvres immi…
Delanoë (visiblement agacé) : oui, bon, ta gueule ! Moi je suis le maire, ce n’est pas pareil ! Je disais donc que les riches racistes ne veulent pas des pauvres dans leurs quartiers très riches et se réfugient entre eux, alors nous, que faisons-nous?
Hidalgo : ben… on fait pareil?
Delanoë : euh... oui mais... je veux dire… officiellement… pour remédier à ce problème ?
Hidalgo : je ne sais pas !
Delanoë : et bien nous rachetons des immeubles dans des quartiers très chers et nous les transformons en logements sociaux !
Hidalgo : et ensuite ?
Delanoë : et ensuite nous offrons la possibilité à des familles pauvres et immigrées de venir habiter dans ces logements, sous le nez des riches, en leur demandant un loyer ridicule ! C’est super, non ?
Hidalgo : mais attends, Bertrand, si nous faisons cela, ça veut dire que nous dépensons beaucoup d’argent pour peu de recettes, non ? Et donc cela veut dire qu’il faut faire payer beaucoup d’impôts aux Parisiens pour financer cette mesure, n’est-ce-pas ?
Delanoë : tu as raison ma petite Anne, mais vois l’aspect génial de cette idée : ce sont les contribuables aisés qui paient le plus, bien évidemment, ce qui fait que nous obligeons les méchants riches racistes à payer pour voir s’installer à côté d’eux des gens dont ils ne veulent pas ! Nous les punissons deux fois pour leur odieux racisme, c’est bien trouvé, non ? Mais ce n’est pas tout : en général ces pauvres d’origine immigrée nous sont si reconnaissants qu’ils votent pour nous sans sourciller. En les installant dans des quartiers riches, donc de droite, nous avons une chance de faire basculer certains de ces arrondissements dans notre giron ! En clair nous gagnons sur toute la ligne ! Admirable, non ?
Hidalgo : mais Bertrand, pourquoi est-ce que nous ne donnons qu’aux pauvres immigrés ? Il y a des Français pauvres aussi… ce ne serait pas de la discrimination ?
Delanoë : ah ! Ah ! C’est une très bonne remarque, Anne, mais tu vois, nous avons pensé à tout : nous n’attribuons pas les logements disponibles d’après la nationalité des familles candidates, mais par rapport au nombre d’enfants. Or, de nos jours en France, ce sont surtout les pauvres immigrés qui sont à la tête de familles nombreuses ! Tu vois, il n’y a pas de problème !
Hidalgo : et… les riches ne se révoltent pas ? Je veux dire… voir mes impôts augmenter pour permettre à des gens que je n’aime pas de venir s’installer sur mon palier… moi si j’étais à leur place je hurlerais !
Delanoë : mais non, ça marche je te dis ! Et c’est même pour cela que tu vas sûrement me succéder ! Bon d’accord, si les Parisiens n’étaient pas des bulots je n’aurais jamais pu être élu, mais il ne faut jamais désespérer des électeurs français ! D’autant plus que tout cela constitue un cercle vertueux !
Hidalgo : comment cela ?
Delanoë : et bien plus tu dépenses pour tes électeurs, plus ils sont prêts à voter de nouveau pour toi. En fait seuls les riches sont en colère, car ils ont vraiment l’impression de se faire avoir, à juste titre d’ailleurs ! Mais comme ils ne sont pas les plus nombreux ce n’est pas grave ! L’important en tant que maire est de favoriser une majorité en tapant sur une minorité impopulaire ! Retiens bien cette grande leçon ! Cela s’appelle le clientélisme !
Hidalgo : je vois mais… on n’appelle pas plutôt cela un cercle vicieux ?
Delanoë : en fait cela dépend de quel point de vue on se place… pour un riche raciste il s’agit évidemment d’un cercle vicieux, mais pour nous cela ne peut qu’être vertueux !
Hidalgo (songeuse) : ça alors… et même en sachant qu’ils paient pour faire venir des gens dont ils ne veulent pas chez eux, des gens qui perçoivent des aides multiples alors qu’eux-mêmes ont souvent dû travailler très dur et en ne comptant que sur eux seuls pour arriver au même endroit…. même en sachant cela ils ne se révoltent pas !
Delanoë : et non… je sais, moi aussi j’étais stupéfait au début quand j’ai vu que presque personne ne protestait, mais souviens-toi du cercle vertueux, Anne. Financer une majorité avec l’argent d’une minorité, c’est la formule magique ! Et n’oublie pas d’ailleurs les nombreux media à notre botte et qui présentent toute cette politique, les rares fois qu’ils la mentionnent, comme l’ordre naturel des choses, n’hésitant pas à traiter d’odieux raciste et à vouer aux gémonies quiconque ose moufter… ça passe comme une lettre à la poste !
Hidalgo : mais… tout cela est… monstrueux !
Delanoë (rougissant de plaisir) : hé hé… merci, Anne, tu es bien gentille ! Tu peux même rajouter « inique », tiens !
Hidalgo (gênée) : je… euh… ta vie privée ne me regarde pas, Bertrand...
Delanoë :
Hidalgo (guillerette) : en tous cas, j’en aurai appris des choses aujourd’hui, grâce à toi… merci Bertrand !
Delanoë : mais il n’y a pas de quoi ma petite Anne, c’est tout naturel ! Et tiens… puisque tu t’apprêtes à sortir, peux-tu donner ce document à mon secrétaire en passant ? Je te remercie…
Hidalgo : bien-sûr, Bertrand mais… qu’est-ce-que c’est ?
Delanoë : oh rien, une babiole… une demande officielle de remboursement auprès du Ministère de l’Intérieur, rapport aux participants de la« manif pour tous » qui n’ont pas pu s’empêcher de saloper le Champ de Mars, dimanche dernier. C’est honteux cette histoire d’ailleurs, et tu peux être sûre, Anne, que je ne laisserai pas les Parisiens payer pour les dégâts de ces irresponsables ! (se drapant dans sa dignité) Que veux-tu… je ne supporte pas quand on dilapide l’argent du contribuable… surtout pour des causes idéologiques !

*****

Vous pensez que j’exagère? Que je calomnie? Allez donc jetez un petit coup d'œil par ici...

lundi 14 janvier 2013

Le mont de Vénus


Si je devais un jour me voir errer sans cesse,
Damné comme un fantôme hantant un être cher,
Ce serait sur un mont qu'une pâle déesse
Rendit plus envoûtant que le chant de la mer.

Ce n'est qu'un sobre écrin pour un beau diadème,
Une toison lascive offerte pour serment,
La parure feutrée qu'en un vibrant poème
Le chat laisse ondoyer sur ses flancs nonchalants.

Venusberg langoureux, étoffe de luxure,
Ce drap mystérieux habillant un secret
Plus charnel et troublant que la froide imposture

Des bijoux arrogants chatoyant à regret,
Réveille les instincts de nos âmes blasées,
Pourvu que l’effrontée ne finisse rasée...!

dimanche 13 janvier 2013

Autour de la manifestation contre le "mariage pour tous"


La France, à l’évidence, est coupée en deux, et ce, irrémédiablement.

En effet, difficile à première vue de réconcilier Civitas et les Femen, Frigide Barjot et Delanoë (on prétend qu'en réalité ce dernier serait surtout jaloux des tenues de la première...), Christine Boutin et Caroline Fourest, l’Église catholique et la mouvance LGBT, le socialisme et l'intelligence (il est vrai que dans ce dernier cas la situation me semble particulièrement désespérée, mais je m’éloigne du sujet...).

La confrontation semble surtout se cristalliser autour du sujet de l'adoption : le fait de grandir au sein d'une famille dite “homoparentale” est-il sans conséquence pour un enfant? Vaste question, et les deux bords de se déchirer sans répit sur le sujet...

Pourtant, il existe à priori une solution, un compromis, qui devrait pouvoir rassembler tous les suffrages :

Effectivement, rien ne vaut la vieille tradition bien française du ménage à trois pour apaiser les esprits...

mercredi 9 janvier 2013

Il n'y a pas de petit profit

« Françaises! Francis! Je tiens à vous déclarer ceci : comme vous savez d'une part que le socialisme c'est l'imposition compulsive, et d'autre part que le conseil constitutionnel a rejeté notre proposition de taxation des hauts revenus à 75%, il nous a fallu réfléchir à une autre manière de vole... je veux dire d'augmenter le budget de l’État! C'est ainsi qu’après avoir mûrement réfléchi j'ai eu la brillante idée suivante, digne d'un major de promotion de l'ENA : j'ai décidé qu'à partir de maintenant, dans le souci de prendre votre pogno... euh... pardon... d'augmenter les rentrées fiscales, et d’éduquer les jeunes générations au progressisme et ce, dans le respect des minorités sexuelles, ainsi que je l'ai promis à mon estimé ami représentant des associations LGBT et que vous pouvez apercevoir derrière moi - Hein? Quoi? Rien à voir? Ce n'est pas un porte-parole de la communauté gay mais un responsable politique sénégalais vous dites??? Et que je me suis trompé de parlement ? Mais non voyons! Arrêtez! Vous voyez bien qu'il a une écharpe arc-en-ciel! - , dans le souci des minorités sexuelles, disais-je donc, j'ai décide de taxer tout ménage dont les jeunes enfants à tendances réactionnaires prononceront comme premier mot “Papa” ou “Maman” au lieu de “Parent 1” ou “Parent 2”! Avec nous, mes chers concitoyens, le bon sens, c'est maintenant! »

lundi 7 janvier 2013

Depardieu dans la ligne de Mir (3)


Hôtel particulier de Gérard Depardieu, Paris, il y a quelques jours…

DRIIIIIING !

Depardieu : Allo! Danton, Cyrano, Balzac, Chabert, Raspoutine, Talleyrand et Depardieu à l’appareil ! Lequel demandez-vous ?
Voix au bout du fil : Gégé ! Droug moï ! C’est Poutine, kak diela tovaricth ?
Depardieu : ha Vladi, mon pote ! Ben pas fort avec ces connards de socialos au gouvernement, mais c’est gentil de me passer un coup de fil ! Et toi, ca gaze… naturel ?… Ha ha !
Poutine : karacho, spassiba bolchoï Gégé ! Justemeиt, je voulais te paᴙleᴙ de tes pᴙoblèmes… tu sais que tu es tᴙès populaiᴙe eи Яussie, da ! La rodina t’adore ! Que diᴙais-tu si je t’offᴙais uи passepoᴙt ᴙusse et que tu veиais t’iиstalleᴙ chez иous, pᴙès de toи ami Vladimiᴙ, heiи ? Et même si tu иe gavarich pas roussky, c’est pas gᴙave, oи t’offre uи iиteᴙpᴙète comme cadeau de bieиveиue, et aussi uиe belle maisoи !
Depardieu : wahou ! C’est très généᴙeux… pardon… généreux, Vladi, mais il faut que j’y réfléchisse, tu comprends ? Cela implique un changement de vie radical pour moi, il faut me laisser un peu de temps !
Poutine : Gégé ! Droug moï ! Ecoute-moi bien, ce и’est pas tout ! Eи plus du passepoᴙt, et de la datcha, иous t’offroиs le poste de miиistᴙe de la cultuᴙe de Moᴙdovie, heiи ? Qu’est-ce que tu eи dis ?
Depardieu : wah! Merci Vladi, mais… que va dire le ministre actuel ?
Poutine : chto? Oh, иe t’iиquiète pas, Gégé, droug moï ! Je vieиs de l’avoiᴙ au téléphoиe. Je lui ai dit « tu preиds tes affaiᴙes et tu dégages daиs l’heuᴙe pouᴙ laisseᴙ ta place à moи ami Depaᴙdieu ! ». Avec moi ça иe tᴙaîиe pas, c’est moi le chef !
Depardieu : je vois… bon, Vladi, merci pour ta proposition, mais j’hésite encore, je vais y réfléchir, d’accord ?
Poutine : da ! Яéfléchis bieи, je te rappelle ! Poka, droug !

Peu après…

DRIIIIIING !

Depardieu : Allo ! Qui c’est encore ?
Voix au téléphone : Allo ? Gerard, mein groß poulet? Das ist Angela Merkel, la chancelière allemande auf dem téléphone!
Depardieu : ah ! Angela ! Qu’est-ce que je peux faire pour toi ?
Merkel : Gerard, che t’appelles parce que ch’ai appris ke tu foulais t’expatrier, et chustement ch’ai une offre ki pourrait t’intéresser… alors foilà, comme tu es un acteur très apprécié chez nous, si tu feux nous t’offrons la nationalité allemante, ainsi ke le poste de Ministr für die kultur, avec en prime une belle und groß maisson dans le Bayern, au pied des Alpes, et si tu le souhaites, nous pouffons meme faire en sorte que tu ne payes pas tu tout t’impôt en Allemagne ! Ça te tit, mein poussin ?
Depardieu : oh, Angela ! Ta proposition me ravit, mais que va dire l’actuel ministre de la culture allemande ?
Merkel : ha ha ! Gerard, my groß routoutou! Fikure-toi ke je fiens de l’afoir au téléphone et ke che lui ai dit tout net “ranche pien soigneusement tes affaires et dékache! C’est Gerard Depardieu ki prend ta place, et ne diskute pas ! Kalopin ! » Ke feux-tu, Ich bin die kaiser frau ! C’est moi la chef ici !
Depardieu : très bien Angela, mais je préfère réfléchir, laisse-moi le temps, d’accord ?
Merkel : Très pien, Gerard, n’héssite pas à me rappeler, surtout, si tu es t’akkord. Allez, tchüss !

Plus tard…

DRIIIIIING !

Depardieu : oui ! Quoi!!!
Voix au téléphone : Allo ? Gérard Dipardiou ? This is Barack Obama on phone ! I’m just calling you my friend because je sais que Poutine et Merkel t’ont appelé, that’s right?
Depardieu : euh… oui, mais comment le sais-tu, Barack ?
Obama : ha ! Ha ! I’m the boss ! I know everything ! mais peu importe, Gégé, je voulais te dire de ne pas signer avec eux, parce que moi j’ai bien plus interesting à te proposer : tu vois, les Américains t’aiment, ils te trouvent so frenchy ! Si tu t’engages à devenir an american citizen et à me lécher les bottes devant les caméras comme tous les crétins de l’industrie du cinéma américain, I offer you a villa in Los Angeles, et je fais fusionner la Paramount, la Fox et la MGM and I nominate you à la tête de cet empire ! You will be the  king of Hollywood, mon pote ! Tu pourras financer tous les films que tu veux et tu ne verras plus toutes les têtes de con du french cinema ! Ha ha ! So, what do you think ?
Depardieu : c’est… la vache !... c’est super Barack, thanks, but… euh… ils sont d’accord les PDG de la Paramount, de la Fox et de MGM ?
Obama : Them ? Hey ! Are you kiddin’me, my friend ? Je viens juste de les avoir au téléphone et I said them “Hey you! Take your stuff with you et dégagez tout de suite, you are fired ! Vous allez laisser votre place à mon pote Dipardiou ! » Hey ! What do you think ? I am the boss here ! Everybody obeys me !
Depardieu : encore une fois thanks, Barack, mais c’est énorme je… euh… laisse-moi réfléchir, all right ?
Obama : Ok, my mate, but don’t wait too much ! Ha ha! Je suis sûr que tu vas accepter! Allez… bye !

Quelques minutes s’écoulent encore, quand…

DRIIIIIING !

Depardieu : Quoi ! Qu’est-ce qu’il y a ???
Voix au téléphone : allo Gélald Depaldieu ? Ici Hu Jintao, plésident de la Lépublique populaile de Chine ! Monsieur Depaldieu, je savoil vous en négociations avec plésidents lusses, allemands et amélicains poul venil vous installer dans pays à eux ! Mais vous tlès populaile Chine et moi offlil vous poste tlès intélessant si vous accepter devenil citoyen chinois et vous selvil légime de Beijing !
Depardieu (furieux) : QUOI !?! Moi faire un régime ? Tu te fous de moi le nyakwé ??? Tu sais où tu peux te les mettre tes rouleaux de printemps allégés !!!
Hu Jintao : euh… non monsieur Depaldieu, moi paller légime politique !
Depardieu : ah pardon, je… et quelle est ton offre… euh… Hu Janto… Jinto… Junti, enfin, Nyakwé?
Hu Jintao : et bien monsieur Depaldieu, figulez-vous que moi viens d’avoil Balack Obama au téléphone…

vendredi 4 janvier 2013

Les Français de 2013


Le début de l’année est en général propice aux bilans, aussi je me suis dit que, tiens, si au lieu d’écrire une énième histoire à la prétention humoristique, mais en réalité plus consternante que drôle, je me livrais à un exposé de situation non moins indigeste, pour changer. Cela serai-il bénéfique et utile à l’humanité entière ? Ferais-je avancer la cause du Progrès ? Cela rendrait-il ce blog plus intéressant ? Me trouverais-je soudainement désigné porte-parole de toute une génération (ouais ! Comme Kurt Cobain !) ? Trouverais-je enfin des lecteurs ? Les femmes se jetteraient-elles sur moi en petite tenue, voire sans tenue du tout, et surtout, de leur plein gré ? Arrêterais-je de sortir des conneries plus grosses que moi ? Mon cas m’apparaissant désespéré, je crois pouvoir dire que la réponse à toutes ces questions est d’ores et déjà négative, ce qui ne veut pas dire, toutefois, qu’il ne faut pas tenter. Donc, chers amis, tentons…

Nous vivons décidément une époque fascinante, ne serait-ce que parce que nous pouvons étudier cette créature étrange, aux mœurs interlopes (là c’est juste pour caser un mot rare et faire croire que ce blog a une vocation culturelle, histoire d’entretenir les illusions positives que certains de mes rares lecteurs pourraient éventuellement nourrir à mon sujet…), et que le grand public nomme généralement «le Français ».

En effet, avouons-le tout de go, le Français est une créature déroutante, semblant échapper à toute logique. C’est ainsi que, par exemple, le Français aime se plaindre sans arrêt de la crise, du chômage, des prix élevés, de l’insécurité, des impôts, de la baisse du pouvoir d’achat, ce qui ne l’empêche pas, notamment lors des dernières grandes élections, de porter au pouvoir un président dont le programme consiste précisément à exacerber tous ces problèmes.

D’où le fait que certains n’hésitent pas à parler, à propos des Français, de comportement schizophrène.

Je ne m’étendrai pas, quant à moi, sur la pertinence du terme « schizophrène » pour décrire un tel comportement (j’ai eu assez de mal comme ça à l’écrire…), mais, s’il m’est permis d’exprimer mon avis, je dirais que les Français, tout en étant peu ou prou conscients de l’origine des maux qui les rongent, à savoir une usine à gaz en guise d’État, une entité omniprésente, impuissante, vorace, coûteuse et improductive, voire néfaste, développent un réflexe malheureux, lié sans doute à la peur infantile de devoir affronter la réalité, et qui les pousse à se tourner vers ceux qui, leur susurrant une douce musique, essaient de les convaincre que la situation est grave, certes, mais qu’ils ne doivent pas pour autant changer leurs habitudes et que les efforts doivent être portés par d’autres.

Autrement dit je reste persuadé que les Français savent pourquoi ils sont dans la mouise, mais qu’ils préfèrent repousser aux calendes grecques toute réforme nécessaire, mus par un instinct de procrastination dévastateur. Aussi ces malheureux Français votent-ils pour ceux qui continuent à leur enfoncer la tête sous l’eau en leur affirmant que là est la meilleure solution. Je ne sais comment expliquer autrement les succès de l’UMP, et surtout du PS.

Deux exemples me viennent en tête, tirés de mon expérience personnelle :

Ceux qui suivent régulièrement ce blog (et qui n’ont pas encore fui en hurlant) savent que je vis aux États-Unis. Il se trouve que l’une de mes collègues est également française, ce qui nous a sans-doute permis de sympathiser facilement (je l’avoue je ne suis pas quelqu’un de très sociable généralement, sauf avec les chats et les petites culottes…). Or il se trouve que cette jeune femme m’a avoué avoir déjà eu des problèmes il y a quelques années, alors qu’elle habitait encore en région parisienne, avec la « diversité ». Ainsi à plusieurs reprises certains jeunes ont tenté de « l’enrichir » en lui faisant des avances plus ou moins directes, et, on s’en doute, particulièrement raffinées. Ayant essuyé des refus nets de la part de ma collègue, ces futurs prix Nobel avides de partage l’ont bien évidemment traitée de « raciste », ce qui l’a tout de même interloquée.

À ce moment du récit je me dis que, normalement, un être normalement constitué devrait commencer à se poser des questions. J’emploie le conditionnel à dessein car figurez-vous que ma compatriote m’a avoué qu’aux dernières élections elle avait voté pour Hollande, c’est-à-dire l’un des candidats posant comme postulat que l’immigration est une richesse et qu’il n’y a de ce fait aucune raison d’empêcher l’installation chez nous du type d’individus ayant précisément importuné mademoiselle. Sur le coup, je dois dire, je ne l’ai pas compris, même si je suppose que le rejet de Sarkozy, fort légitime à mon avis, y est pour beaucoup, mais tout de même…

Ma collègue m’a également avoué, presque avec un trémolo dans la voix, qu’elle ne voterait jamais FN, ce que je conçois également fort bien, n’étant pour tout dire pas un chaud partisan de cette formation, ne serait-ce qu’à cause de sa doctrine économique (je considère toutefois que ce parti n’est pas pire qu’un autre et qu’il est injustement traité). Cependant cette déclaration m’a mis la puce à l’oreille…

Mon second exemple me vient également d’une jeune compatriote avec laquelle j’ai récemment sympathisé, bien que nous ne travaillions pas ensemble. Comme nous discutions un soir de tout et de rien (j’entends par « rien » les perspectives d’avenir de notre pays d’origine…), celle-ci me déclara de but en blanc qu’elle était choquée par le nombre élevé de nos concitoyens exprimant une attitude raciste, notamment au travers de leurs votes. Un peu interloqué par ce cri du cœur qui me semblait quelque peu impromptu, je répliquai en lui avouant qu’à mon sens la responsabilité de ce phénomène incombait sans doute en grande partie aux associations antiracistes qui, en France, semblent tout faire pour crisper la population, et qui d’ailleurs ont tout intérêt à ce que racisme et xénophobie paraissent omniprésents dans notre pays, ne serait-ce que pour justifier leurs subventions publiques. Ainsi je lui fis cette réflexion que si ces associations n’existaient pas, le FN ferait peut-être 10% de moins, proposition qu’elle sembla - timidement - approuver.

Un autre soir nous étions, avec des amis, chez elle, en train de prendre un verre, lorsque la conversation prit un tour politique (ce qui parait inévitable avec des Français…). Notre connaissance nous déclara tout-à-coup que beaucoup d’électeurs du FN étaient des gens vivant en réalité dans des régions peu touchées par la diversité, et qu’ils n’avaient sans-doute pas vu beaucoup d’étrangers dans leur vie, suggérant par-là que leurs supposés fantasmes racistes étaient surtout alimentés par les média et ne reposaient sur rien de concret. Je n’ai rien répondu sur le coup, ce que je regrette. Avec le recul je me dis que j’aurais dû lui proposer de comparer la carte du vote FN avec celle des zones à forte concentration immigrée en France, histoire de rigoler un bon coup. Il faut savoir que c’était justement l’époque où un politicien ambitieux avait lancé la fameuse phrase à propos des petits pains au chocolat. Immédiatement notre hôtesse crut bon de nous informer de son indignation quant à l’utilisation d’une rhétorique nazie fasciste sanguinaire d’extrême-droite, indigne d’un élu modéré, et que tout ceci fleurait bon la manipulation et le mensonge, méthodes classiques du FN. Je lui répondis qu’à mon avis le scandale n’était pas dans l’évocation de cette anecdote pâtissière, peut-être authentique, mais dans son exploitation, étant entendu que selon moi, l’auteur de la « scandaleuse » déclaration le faisait pour remporter la présidence de son parti, et non pour s’en offusquer, n’en ayant vraisemblablement rien à faire. Une sorte de Sarkozy bis en quelque sorte. La conversation aurait pu se conclure là-dessus si un autre convive n’était pas intervenu en nous révélant qu’il y a quelques années de cela il avait connu, un jour, la même mésaventure : on l’avait empêché de manger alors qu’autour de lui de nombreux fidèles d’une certaine religion, qui n’était vraisemblablement pas la sienne, s’imposaient un jeun diurne et ce, durant tout un mois.

Notre jeune amie resta muette…

Que dire de tout ceci ? Quand je considère ces deux jeunes femmes, charmantes au demeurant, intelligentes et avec un bon fond (je les ai d’ailleurs emmenées en avion… laissez-moi vous apprendre à ce propos que je ne m’envoie en l’air qu’avec n’invite dans mon cockpit que les personnes que j’estime, ou celles éminemment douées de qualités humaines indéniables - comme un développement mammaire prononcé par exemple ; c’est une question d’éthique, ou si vous préférez, un honneur que je ne réserve qu’à ceux et celles qui m’en paraissent dignes), je ne peux m’empêcher d’éprouver le sentiment désagréable de me trouver en présence de personnes ayant bien retenu la leçon qu’on leur avait demandé d’apprendre, bref des individus formatés.

Selon moi le rejet du FN, et plus généralement de tout ce qui est qualifié à la va-vite « d’extrême-droite », est devenu, et ce depuis longtemps, un réflexe quasi-pavlovien, un dogme (tiens, tiens, voilà que j’emploie un terme religieux… étonnant !) qu’il fallait suivre sans discuter, sans réfléchir, sous peine d’être victime d’une sorte de loi des suspects. J’ai de plus en plus l’impression que ma génération (grosso-modo celle des trentenaires) et les suivantes ont été éduquées pour penser comme il le fallait.

Ou plutôt pour ne pas penser.

Je ne peux expliquer autrement cette attitude de rejet d’un parti bien entendu critiquable, mais qui me paraît ni plus ni moins respectable qu’un autre. Certes certains militants du FN ont eu une attitude franchement douteuse par le passé, mais il me semble que depuis le ménage a été fait dans les rangs et que l’on ne peut plus ressasser sans cesse les erreurs de jeunesse de ce mouvement (ou alors il faudrait également évoquer le passé plus que sulfureux du part communiste français et de ses membres, se posant pourtant en champions de la morale, ce qui me semble loin d’être le cas, au vu de la complaisance dont les journalistes font preuve à leur égard…). Mon sentiment est que l’on a imposé de force aux jeunes l’équation « FN=Mal absolu », en instrumentalisant le moindre épisode, comme celui du « détail », sans doute regrettable et maladroit (mais dans tous les cas bien moins grave qu’un de ces innombrables appels au meurtre que lancent impunément quantités d’islamistes en Europe, et que l’on passe sous silence), que l’on a conditionné les gens à croire que le racisme était le crime des crime, alors que je continue à penser pour ma part que ne pas vouloir parler ou tisser des liens avec une personne sous prétexte qu’elle est noire/grise/jaune/blanche/mauve à pois verts/fan de Jordy est certes blâmable, mais infiniment moins que le fait de violenter ladite personne, surtout en meute, parce qu’elle vous aurait « regardé de travers », ou refusé une cigarette…

Bref, tout ceci pour dire que les Français ont, d’après moi, largement intériorisé l’interdit officieux consistant à refuser d’examiner les propositions du FN en laissant l’hystérie et les anathèmes au placard. Ceci implique que, depuis des décennies, le souci majeur d’un politicien, surtout classé à droite, n’est pas de tenter de trouver des solutions réalistes à nos problèmes, mais de prouver qu’il ne partage pas la moindre accointance avec un militant FN, au risque de développer des idées consternantes de bêtise, et de promouvoir des politiques qui ne le sont pas moins, afin de montrer qu’il appartient effectivement au camp du Bien (monsieur Jacques C. si vous me lisez…). C’est ainsi que pour les intellectuels-escrocs et autres donneurs de leçon professionnels prétendant nous dicter ce qu’il faut penser, il va de soi qu’il faut régulariser tous les clandestins sur notre sol, voire leur offrir le gîte et le couvert, le droit de vote, et pourquoi pas la nationalité française, tiens, pendant qu’on y est… et ce sans jamais formuler la moindre critique, sinon vous êtes coupables d’allégeance au parti du Mâââââââââl, et donc sous le coup d’une peine de mort sociale. On imagine sans problème les dégâts sociaux qu’une telle entreprise de lavage des cerveaux a pu occasionner depuis trente ans.

Pour en revenir à mes connaissances, celles que j’ai évoquées plus haut, je ne leur en veux pas de faire preuve de tant d’étroitesse d’esprit (j’entends par-là refuser de considérer le FN comme un parti aussi digne de respect qu’un autre, ce qui ne veut pas dire, évidemment, qu’il faille obligatoirement voter pour lui…) car je les vois comme des victimes, des individus que l’on a manipulés malgré eux. Pourquoi ai-je échappé, en ce qui me concerne, à ce que j’interprète comme un formatage ? Je n’en sais rien. Est-ce mon milieu, mes lectures, mes rencontres, mon éducation ? Peut-être un peu de tout cela, mais je n’ai quoi qu’il en soit aucun mérite. Si mon parcours avait été diffèrent j’aurais pu, moi aussi, être sous la coupe de ce prêt-à-penser ubuesque et hautement criminel (nous parlons de générations entières ainsi conditionnées, et donc sacrifiées, ce qui n’augure rien de bon pour l’avenir de notre pays).

C’est ainsi que j’explique, en partie, ce phénomène extrêmement inquiétant qui voit les électeurs voter massivement, encore et toujours, pour ceux qui les font immanquablement souffrir en les méprisant, et pérenniser ainsi un système hautement délétère et toxique à long terme. C’est-à-dire la quasi-impossibilité de penser autrement, hors des rails, librement.

Reste à souhaiter que les responsables de ce formatage à grande échelle (des responsables politiques, associatifs, des chanteurs médiatiques, des cinéastes, des éditorialistes, des instituteurs, des professeurs, des journalistes, des citoyens engagés dans des comités de « vigilance » et autres groupuscules à la mords-moi le nœud,…) paieront cher leur traîtrise, un jour…