Nous sommes en 2012
après Jésus-Chri… pardon, « de notre ère ». Toute la
Gaule est occupée par le politiquement correct, tandis qu’une
chape de plomb pèse impitoyablement sur les esprits et la liberté
d’expression. Toute la Gaule est occupée ? Non : ici et
ailleurs, isolés ou en petit groupes, de vaillants gaulois résistent
encore et toujours à
l’envahisseur, et la vie n’est pas toujours facile pour les
associations et organismes subventionnés, comme « Liguedédroidlum »
ou « Prodlacum », chargés de les faire taire ou d’en
donner une mauvaise image.
En 2012 la Gaule est
régentée par la tribu de Socialix, un chef gaulois sans scrupule
vendu à
l’ennemi et qui, en échange du soutien des Romains aux élections
locales, permet à
ces derniers d’imposer toujours plus leurs lois et coutumes au
pays. Socialix, aidé de son fidèle bras droit
gauche Prélèvmendufix,
oblige les Gaulois travailleurs et honnêtes à
payer moult impôts qu’il reverse par clientélisme aux légions
romaines installées dans le pays, afin de s’assurer de leur
soutien, mais les cohortes d’envahisseurs sont de plus en plus
nombreuses, et exigent sans cesse davantage, parasitant chaque jour
un peu plus le pays, et Socialix a bien du mal à
contenter ses sulfureux alliés car le ton monte parmi la population
gauloise qui n’en peut mais.
Ainsi Socialix et Prélèvmendufix
augmentent les impôts, et l’on commence à voir les mécontents se
multiplier. C’est ainsi qu’un célèbre gaulois, Obélix,
bien connu pour son amour de la bonne chère et de la cervoise,
décida de protéger ses sesterces en allant se cacher en Belgique, à
la grande fureur de Socialix et Prélèvmendufix
qui tentèrent de jeter l’anathème sur le brave livreur de menhir.
Le petit peuple consciencieux et travailleur, toutefois, voyait bien
que la tribu de Socialix favorisait éhontément l’envahisseur
romain au détriment de ses propres compatriotes…
Ce jour là, dans la hutte
de Socialix, alors que le conseil est réuni :
Socialix :
Prélèvmendufix,
les choses vont mal ; d’après les rapports de mes espions je
suis devenu très impopulaire auprès des Gaulois, seulement quelques
mois après avoir chassé Sarkozix du pouvoir, il faut faire
quelque-chose !
Prélèvmendufix :
je n’arrête pas de dire que ceux qui vont se planquer chez les
Bretons, les Belges ou les Helvètes sont des traîtres à la grande
cause gauloise, mais je crois que ça ne marche plus ! le peuple
voit trop qu’on se fout de sa gueule !
Tètdeubourrix :
on pourrait saisir leurs huttes qu’ils ont laissées ici et y loger
les Romains que l’on fait venir par milliers sans savoir quoi en
faire, mes services n’attendent que ça ! Cela nous rendrait
populaires !
Filippettix :
il faudrait demander à nos bardes officiels de composer des chansons
et des pièces pour dénoncer ces mauvais Gaulois !
Prélèvmendufix,
tu peux me donner des sesterces pour cela ? C'est que j'en ai
beaucoup à faire vivre...
Calix : ben
justement, moi j’ai composé tout un tas de chansons pour dénoncer
l’injustice, la guerre, la faim dans le monde, le mal, la violence,
l’intolérance, la TVA sur les disques… je peux les réécrire
si vous voulez...
Filippettix :
euh non, pas toi, Calix, je te rappelle que l’objectif c’est de
gagner en popularité, déjà que Sarkozix avait essayé sans succès
avec son barde attitré Carlabrunix, alors toi…
Ministèrfantomatix :
euh… dites, quelqu’un peut me rappeler à quoi je sers déjà ?
M’occuper du « redressement productif », ça veut dire
quoi en fait ???
Prélèvmendufix :
le problème, Filippettix, c’est que j’ai déjà promis aux
Romains de leur donner plus de sesterces pour les aider à construire
leurs temples et autres édifices religieux, sans compter ceux qui
sont chez nous illégalement, mais que l’on soigne au lieu
d’expulser à coups de pompes dans le cul ; je ne peux pas
faire plus !
Démagogix :
et n’oublie pas, Prélèvmendufix,
que tu m’as promis plus de sesterces pour mes tribunaux. Les
druides chargés de rendre la justice commencent à s’impatienter,
et pour se faire entendre ils sont en train de relâcher les prévenus
sans même les condamner !
Socialix :
ben en quoi ça change de d’habitude, Démagogix ?
Démagogix :
euh… oui tiens, c’est vrai…
Ministèrfantomatix :
hé oh, il y a quelqu’un qui m’écoute ?
Propagandix :
et à moi aussi, Prélèvmendufix,
tu m’as promis plus de sesterces pour embaucher plus de druides
chargés de l’éducation des enfants, sinon, si ça continue comme
cela, qui va leur enseigner que nos ancêtres etaient des monstres et
que les romains leur ont tout apporté, hein ???
Prélèvmendufix :
les ancêtres des gaulois ? Mais… c’était qui ?
Sentinelle (faisant son
entrée avec une carte de visite en marbre) : euh, salut ô
Socialix... enfin je veux dire AVE !... il y a devant ta
porte... euh... deux individus qui prétendent appartenir au NPA, le
« Nouveau Parti Antigaulois », et qui voudraient
s'entretenir avec toi, rapport au fait que tu ne favoriserais pas
assez l'expansion romaine chez nous... ou quelque chose comme ça,
d’après ce que m'a dit le plus jeune, un certain Abrutix, livreur de lettres et colis de son état L'autre, plus ou moins grabataire et l'air dépressif, un certain Gériatrix, n'a rien
dit, mais le jeune n’arrêtait pas de l'appeler « papa »...
enfin ils me paraissent bizarres tous les deux !
Socialix : oui
bon plus tard les guignols, je n'ai pas que ça à faire, j'ai
d'autres priorités !
Ministèrfantomatix :
hé dites, j’existe !!!
Socialix :
bon, mes amis, du calme ! Voyons les choses en face, même si
nous avons le pouvoir, et même si nous avons le soutien des romains,
les choses sont contre nous car en face ils ont la potion magique !
Tètdeubourrix :
la potion magique ? je connais les champignons hallucinogènes,
mais la potion magique, jamais entendu parler...
Ministèrfantomatix :
houhou ! Y a quelqu’un qui n'est pas sourd ici ???
Socialix :
la potion magique, Tètdeubourrix,
c’est une arme redoutable que le druide Espricritix prépare pour
ses troupes à chaque fois qu’elles ont affaire à nous. Elle ne
leur donne pas de force surhumaine, mais elle leur permet de résister
à nos discours creux, et il est ainsi impossible de les faire passer
dans notre camp !
Prélèvmendufix :
il faut capturer Espricritix et l’empêcher de nuire, ô
Socialix notre chef !
Socialix :
impossible, il est trop bien protégé. Non ce qu'il faut faire c'est
continuer le travail de sape grâce aux renforts envoyés par les
Romains ! Et il ne faut pas lambiner sur les moyens si nous
voulons éradiquer Espricritix et gagner la partie ! (avisant
l’assemblée) Bon vous pouvez vous retirer, Prélèvmendufix
tu restes !
Tous sortent. Socialix
reste seul avec Prélèvmendufix
Prélèvmendufix :
ô Socialix, n'as-tu pas
peur que les renforts romains qui nous arrivent toujours plus
nombreux parviennent un jour à prendre le pouvoir et à nous éliminer
dès qu'ils n'auront plus
besoin de nous ? N'entends-tu pas parler de ces fameux
« territoires perdus », des endroits où
les Gaulois de souche ne peuvent même plus pénétrer sans risque et
que les Romains soumettent à leurs propres lois ? Ils se
multiplient paraît-il, il
y en a même un au cœur de Lutèce,
tu savais ? Le « quartier latin », je crois, qu'on
l'appelle...
Socialix :
non, tout cela ce n'est rien. Il ne faut pas se laisser aller à la
paranoïa, Prélèvmendufix.
Et puis dis tout de suite que nos descendants feront des versions
latines plus tard, à l’école, tant que tu y es ! Allons
voyons ! Non moi je m’inquiète de la xénophobie des Gaulois
qui refusent d'accueillir l'autre, sous prétexte qu'il est Romain !
Non il faut agir si nous ne voulons pas que les actes anti-romains se
multiplient, et arrêter de se tourner les pouces et bâiller ainsi
aux corneilles : il serait enfin temps que les Gaulois
comprennent que Rome, tu sais, Rome, l'unique objet de mon
assentiment, et bien Rome, disais-je donc, n'est plus seulement dans
Rome, elle est toute où
je suis, et que donc, si les Romains sont ici chez eux, et bien les
Gaulois doivent l'accepter et faire en sorte de ne pas offenser ceux
que nous accueillons, au nom de notre légendaire hospitalité. Hein,
comme on dit : à Rome tu fais comme les Romains, quoi,
merde !!!
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