Palais de l’Élysée
ce jour là, dans le
bureau de... euh... hum... enfin.... bon, bref, l'actuel “président
de la République” :
Hollande (soliloquant
avec un sourire béat) : mmmmm... le voyage à
Alger ne s'est pas trop mal passé en fin de compte... bon, il
est vrai que Bouteflika n'est pas vraiment un adepte de la vaseline,
et même si j'ai mis un jour entier à
pouvoir m’asseoir de nouveau... comme on dit c'est la première
fois qui est la plus dure, et moi je commence à
être habitué depuis le temps ! N’empêche, je crois savoir
ce que l'on entend maintenant par l'expression “le fondement du
pouvoir” et...
Ayrault (gêné) :
euh... François, désolé de te tirer de tes rêveries, mais on a un
petit problème ; tu as “oublié” de souhaiter un joyeux Noël
aux Français chrétiens, alors qu'il y a quelques mois tu t'es souvenu des Musulmans pour la fin du Ramadan...
Hollande : oui, et
alors?
Ayrault : et
bien... euh... pour un président qui prétend rassembler le peuple
en traitant tout le monde à
égalité, cela fait un peu, disons, “tache”...
Hollande (agacé) :
écoute, Jean-Marc, je te l'ai dit cent fois ; les traditions
passéistes, la vieille France tout cela, je m'en balance!
Électoralement il est beaucoup plus avantageux de flatter
l’électorat musulman que les autres là,
ceux qui croient encore au Père Noël!
Conseiller
(sarcastique) : pourtant, monsieur le Président, beaucoup disent
que ceux qui ont voté pour vous sont en réalité ceux qui croient
encore au Père Noël... vous auriez tort de les délaisser!
Hollande : bon,
toi, pour la centième fois, ta gueule! Je... oh et puis bon,
laissez-moi tous! J'en ai ras-le-bol de vous voir! C'est jour de fête
aujourd'hui (même si je ne sais plus trop pourquoi), aussi
j'aimerais bien que vous me fichiez un peu la paix, pour une fois!
Allez, dégagez!
Tous sortent...
Tard ce soir là,
toujours dans le bureau présidentiel...
Hollande (s'escrimant
sur une feuille raturée avec un stylo à
l'effigie de Mickey) : voyons, pour mon discours du
nouvel an aux Français que pourrais-je dire de positif? Évoquer mes
progrès au sudoku? Déclarer que j'ai pu passer vingt-quatre heures
sans avoir eu envie de gifler Valérie? Bon il faut dire aussi que je
ne l'avais pas vu de la journée, c'est facile aussi... mmmm... je sèche !
Une voix lointaine,
comme un écho : François!
Fraaaaaaançoiiiiiiiis!
Hollande : Hein?
Valérie? Mais non, je plaisantais voyons mon canard je... non mais
attendez, ce n'est pas la voix de Valérie! Ni celle de Ségolène ;
celle-ci n'est pas insupportable et crispante et...
La voix : François,
écoute-moi!!!
Hollande : ni celle
de Delanoë, c'est bien
une voix masculine que j'entends...
Une forme fantomatique
fait soudain irruption dans la pièce, un vieillard au regard
arrogant, retors, méprisant et cruel, une apparition cauchemardesque
que notre... euh... « héros » reconnaît immédiatement,
malgré la lumière bleutée qui l'environne, et son aspect quelque
peu livide et translucide...
Hollande : Fr...
François Mitterrand? Mais... vous êtes mort! Qu'est-ce-que
vous faites ici sous la forme d'un fantôme? Vous savez, Tibéri
n'est candidat à aucune
élection en ce moment, il n'a pas besoin d’électeurs, en fait...
Le fantôme : tu as
bien deviné, François, je suis le spectre de l'ancien Président
mais... je ne te fais pas plus peur que cela?
Hollande : bof,
vous savez au PS nous sommes habitués aux revenants, entre Lang,
Fabius et les autres... tenez, si je vous parlais de Jospin qui
prétendait rester pour toujours sur l'ile de Ré mais qui...
Le fantôme (frustré)
: oui bon, ça va! Je n'ai pas le temps! François, je dois te
parler de l'avenir! Tu vas au devant d'un grand malheur et...
Hollande (paniqué) :
qu... quoi??? Valérie va encore me mettre au régime c'est cela??? Ah la
garce, j'en étais sûr!
Le fantôme (levant les
yeux au ciel) : mais non! Je te parle en tant que chef d’état,
François, car tu incarnes la France (la vache, c'est dur de dire
cela sans rigoler...)! Le pays va mal, François, et court à
sa perte!!!
Hollande (soulagé) :
oh vous m'avez fait peur...
Le fantôme : François!
Ressaisis-toi!!! Vois mes chaînes! Je suis condamné à
errer dans les limbes pour toujours! C'est ma punition pour avoir
contribué à
plonger la France dans le chaos! Et tu subiras pareil sort si tu ne
réagis pas! Giscard, Chirac et Sarkozy sont déjà condamnés ; on
ne peut plus rien pour eux, mais toi, tu peux encore t'en sortir!
Hollande : mais
que... comment?
Le fantôme :
François, ne trahis pas le peuple comme moi je l'ai fait! Reste
fidèle à la France
éternelle, sois son serviteur et non son Judas!
Hollande : mais...
je ne comprends pas! Pourquoi vous me parlez des petits trous dans
les portes?
Le fantôme (prenant
son crâne
décharné à deux
mains) : mon moi, ça va être dur! Bon, j'ai compris! François,
puisque tes capacités sont manifestement limitées je ne vois qu'une
solution ; tu vas venir avec moi!
Hollande : ha? Euh,
écoutez, Valérie m'a demandé de passer la soirée avec elle,
d'ailleurs je suis en retard... je ne sais pas si je peux...
Le fantôme (d'une voix
puissante) : François, pour l'amour de moi tais-toi et suis-moi!
Hollande : euh...
bon d'accord, mais... où
allons-nous?
Le fantôme (sur un ton
solennel) : le passé, François! Le présent, et enfin l'avenir!
Hollande : je...
euh... vous ne préférez pas le petit bistrot du coin?
Le fantôme (sur le
point de s'ouvrir les veines... ce qui serait peu banal,
avouons-le...) : POUR LA DERNIERE FOIS FERME-LA ET DONNE-MOI LA
MAIN, BORDEL !!!
Et à
peine le nouveau président a-t-il touché l'ancien...
Hollande : mais...
mais... mon bureau a disparu!!! Où
sommes-nous?
Le fantôme : dans
la France d'avant, François, le jour de Noël, il y a cinquante ans!
Hollande : mais...
je... je reconnais cette ville, c'est celle où
j'ai grandi!
Le fantôme : exact
François, nous sommes à Rouen,
Place de la Cathédrale, en 1962. Mais regarde les passants, tu ne
remarques rien?
Hollande : si...
ils ont l'air heureux, épanouis, polis et civilisés c'est... très
étrange! Comme les Français de 2012 ont l'air grognons, malheureux
et grossiers en comparaison...
Le fantôme : exact,
François, mais dis-moi, tu ne remarques rien d'autre...?
Hollande : euh...
non... attendez... si! Ils... ils sont tous blancs, caucasiens...
enfin je veux dire... il n'y a pas beaucoup de diversité...
Le fantôme :
tout-à-fait François! Tu vois là
la France d'avant ; celle où
il faisait encore bon vivre! La France que le monde entier admirait
et enviait! La France qui n'avait pas encore honte d’elle-même et
de ses racines! Bref, la vraie France, celle d'avant l'invasion que
nous avons provoquée!
Hollande :
l'invasion? Mais de quoi... oh! Là
! Cette famille qui passe, je la reconnais, c'est...
Le fantôme : oui,
François, c'est toi et tes parents, alors que tu n'es encore qu'un
petit garçon. Vous êtes en train de vous rendre à
la messe de minuit... écoute les chœurs d'enfants qui s’élèvent!
Hollande (visiblement
ému) : comme j'ai l'air heureux et insouciant... et... (baissant
la voix)... et bien dans
ma peau...
Le fantôme : oui
François, il fut un temps ou tu étais heureux... tout comme ton
pays...
Hollande (secouant la
tête) : mais... mais... non! Je suis encore heureux! Et la
France aussi! Et puis si elle ne l'est pas c'est la faute de mon
prédécesseur et...
Le fantôme
(s'impatientant) : François! Cesse tes mensonges! Tu n'y crois
pas toi-même! Nous ne sommes pas devant les journalistes, François!
Sois sincère pour une fois!
Hollande (visiblement
perdu) : mais je... suis... sin... sincère!
Le fantôme :
François, prends ma main! Nous n'avons pas encore fini notre voyage!
De nouveau le paysage
se transforme radicalement. Le nouveau et l'ancien président se
retrouvent maintenant dans ce qui semble être le salon d'un modeste
appartement.
Hollande (peu rassuré)
: où... où
sommes-nous?
Le fantôme : en
2012, François, dans une HLM de banlieue, quelque-part en région
parisienne!
Hollande : mais...
euh... on n'entre pas chez les gens comme ça!
Le fantôme (avec un
sourire mauvais) : ne t’inquiète pas, François! Personne ne
peut nous voir! Mais regarde un peu les personnes qui sont
rassemblées autour de la table du dîner...
Hollande : mon
dieu... enfin mon « vous »... comme ils ont l'air
tristes! Que... que leur arrive-t-il?
Le fantôme : rien
que de très banal ici, François! Ces gens-là,
ces Français de souche, ont le malheur d'habiter un quartier
dit populaire. Autrement dit “occupé” par de nombreuses
familles issues de l'immigration africaine. Ici, François, ce sont
ces familles qui font la loi, et il ne se passe pas un jour sans que
ceux que tu vois ici ne subissent vexations, injures, crachats,
violences gratuites, et même menaces de mort!
Hollande : mais...
mais pourquoi?
Le fantôme : parce
que ces personnes sont blanches, et ont le malheur d’être
françaises depuis d'innombrables générations, François!
Hollande : mais...
je... je ne crois pas ce que vous dites! L'immigration est une
richesse et une chance et... et... seuls les blancs sont racistes
et...
Le fantôme (grondant)
: François! Je t'ai dit que tes mensonges pitoyables ne
marchaient pas avec moi!
Hollande : euh...
je... mais pourquoi leurs voisins sont-ils aussi... euh... je veux
dire... font-ils autant preuve d’« incivilité » envers
eux?
Le fantôme :
l’irresponsabilité, François! L’irresponsabilité des
présidents successifs, y compris moi-même, ainsi que toi !
Ceux qui ont laissé venir et même favorisé l'installation en
France de populations haineuses, incultes, agressives, aux traditions
obscurantistes et moyenâgeuses! Tout cela par pur calcul électoral,
pour signer des contrats juteux avec leurs pays d'origine, ou par
peur de subir la pression des pseudos intellectuels collabos!
Hollande : non
je... je refuse de vous croire! Je sers la Justice, et le Bien, et le
Pr ogrès et... je ne peux
pas être responsable de cela!
Le fantôme : ouvre
les yeux, François! Regarde-les! Ces gens-là,
bien que chrétiens, n'osent pas décorer leur humble appartement
pour Noël, car leurs voisins prendraient cela pour une offense! Et
ils ne peuvent pas partir d'ici, chercher un refuge ailleurs, dans
une région plus accueillante, car ils sont trop pauvres! Admire
notre œuvre, François!
Hollande (interloqué)
: “pauvres”??? Qu'est-ce-que ça veut dire?
Le fantôme (consterné)
: oui, pardon François, j'avais oublié que tu étais membre du PS...
ma création maudite... bon, viens avec moi, nous devons conclure
notre voyage !
Nos deux... disons...
“personnages” se retrouvent maintenant dans un cimetière
abandonné, au crépuscule.
Hollande : c'est...
glauque! Où sommes-nous
cette fois?
Le fantôme : dans
un cimetière de la France de 2062, François! Dans le carré réservé
aux... “infidèles” !
Hollande : aux
“infidèles”??? Mais... mais... toutes les tombes sont dégradées,
cassées... qu'est-ce que cela veut dire?
Le fantôme (avec un
sourire sardonique) : tu es en train de voir, François, comment
les nouveaux maîtres de la France traitent après la mort ceux qui
ne sont pas comme eux... mais regarde un peu ici...
Hollande : quoi?
Je... oh! Mais c'est mon nom... c'est ma tombe!
Le fantôme : oui
François... et tu peux admirer l’état dans lequel elle se trouve!
Hollande (déboussolé)
: c'est la plus endommagée... mais... tous ces graffitis, ces
autocollants? Qu'est-ce qu'il est écrit? Hein!? “Traître!”,
“Collabo!”, “Crève en enfer, charogne”, “Ci-gît une belle
ordure”, et... euh... “www.etudianteschaudasses.com”, je...
Le fantôme : tu as
une idée du souvenir que tu laisses au peuple, François, le vrai peuple... mais si
cela peut te consoler la tombe de Sarkozy ne présente pas un aspect
plus enviable, quant à la
mienne...
Hollande (abattu) :
mais pourquoi tant de... haine? Je suis pourtant quelqu'un de...
gentil...
Le fantôme (méprisant)
: tu n'as toujours pas compris, François? Que t'ai-je dit
tout-à-l'heure à
propos de ta mission envers la France?
Hollande (apeuré) :
que dois-je faire, alors...?
Le fantôme (faisant
tinter ses chaînes alors qu'il s’éloigne dans la nuit tombée) :
être un vrai chef d’état, François! Maintenant tu sais! Nous,
tes prédécesseurs, n'avons pas eu cette chance! Sache en profiter!
Réagis pendant qu'il en est encore temps! (se retournant et le
fixant de son regard sévère et pénétrant).
Mais en es-tu seulement capable, François...?
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