Chère
Madame le Ministre (vous m'excuserez, je l’espère, de vous appeler
“le” Ministre, et non “la” Ministre, ayant pris l'habitude de
respecter autant que faire se peut la langue française, ce qui
m'incite de ce fait à ne
pas appeler, par exemple, “le” sentinelle tout préposé à
la garde d'un lieu stratégique...).
Chère
Madame le Ministre, disais-je donc, avant d'ouvrir une énième
parenthèse inutile, vous avez demandé récemment à
l’Église de France d’héberger des sans-abris, sur un ton peu
amène semble-t-il (n'y voyez là
aucun mauvais jeu de mot de ma part, ce n'est vraiment pas dans mes
habitudes...). En tant qu’évêque nauséabond et à
temps partiel, vous me voyez quelque peu étonné de cette
initiative, dans laquelle semble poindre un certain ressentiment.
Sauf votre respect je crois y déceler la haine traditionnelle d'une
partie de la gauche française vis-à-vis
de notre sainte institution, et il me semble bien qu'avec cette
exigence plutôt étrange, vous essayez de lui faire payer quelque
chose, sans que je sache vraiment quoi.
Je ne
reviendrai pas sur cette manie effrayante et bien de votre camp de
considérer que tous les biens, même privés, appartiennent à
l’État, et qu'il lui est dès
lors possible d'en disposer à
sa guise, au nom de la sacro-sainte “solidarité”, notion un peu
fourre-tout qui dissimule assez mal, il faut bien le dire, un certain
nombrilisme de bas étage (ainsi je ne doute pas une seconde que si
un jour l’État décidait de réquisitionner votre logement personnel
pour y abriter des sans-abris, et sans bien entendu vous demander
votre avis, vous sauteriez de joie à
l’idée de rendre ainsi service à
la communauté).
Non, je
pense qu'il serait plus judicieux de vous faire part d'une petite
suggestion ou deux, histoire de rendre votre démarche encore plus
efficace. Je pense ainsi qu'il serait bon de se demander pourquoi il
y a, de nos jours, autant de sans-abris dans les rues de notre riche
pays. « La crise! » Me répondrez-vous
sur ton péremptoire, comme vous savez si bien le faire. Certes,
Madame, je suis le premier à
le reconnaître. Néanmoins, ceci n'est peut-être pas la seule
explication, et quelque chose me dit que la politique d'immigration
massive que notre pays pratique depuis maintenant plusieurs décennies
y est peut-être aussi pour quelque chose, car je pense que vous
serez d'accord avec moi : il peut sembler quelque peu illogique de
faire venir des personnes, souvent d'ailleurs des cas sociaux
incapables de se débrouiller par eux-mêmes sans l'aide de notre
fameux État, ou d'en régulariser à
la pelle, alors que justement la France manque d'emplois et de
logements (vous le dites vous-même) pour subvenir aux besoins
élémentaires de son propre peuple. Pour tout vous dire, je suis
amené à penser que, même
en déployant tous vos efforts et en réquisitionnant tous les
logements que vous désirez, vos actions seront couronnées d’échec
tant que l'on n'aura pas fermé les vannes en amont. C'est une simple
question de bon sens à
mon avis (excusez-moi toutefois d'employer un terme que ni vous, ni
le reste du gouvernement ne semblez connaître...).
Me
permettez-vous également de revenir sur cette idée de demander à
l’Église d'effectuer sa part du travail? Dans l'absolu je dirais
“pourquoi pas?”, encore que cette requête légèrement hypocrite
revient à exiger de
l’Église de tenir un rôle de pompier pour éteindre l'incendie
social que vous et vos amis pyromanes du PS et de l'UMP avez
contribué à alimenter depuis des années, mais je trouve surtout étrange que vous
vous adressiez seulement à
l'institution catholique, et pas aux représentants des cultes juif
et musulman, par exemple, qui disposent également de bâtiments dont
certains doivent être plus ou moins vacants. D'ailleurs au passage,
si je puis me permettre, lorsque l'on voit le nombre de mosquées
inaugurées ces derniers années, souvent avec l'argent du
contribuable (de manière plus ou moins détournée, il est vrai), on
peut se dire que nombre de ces bâtiments, symboles en quelque sorte
de notre colonisation progressive, appartiennent peu ou prou à
l’État (il a payé assez cher, au propre et au figuré, pour
cela), ce qui fait que ce dernier devrait également avoir son mot à
dire quant à l’intérêt
de saisir ces biens immobiliers au nom du bien commun. Vous verrez
qu'avec un peu de bonne volonté on peut y arriver...
Bon, je
parle, je parle, mais j'oublie peut-être quelque peu à
qui je m'adresse. Veuillez m'excuser de ce comportement plutôt
cavalier à votre égard.
Puis-je rappeler que vous-même, Madame, avez appelé un de vos
enfants "Térébenthine"*, ce qui est plutôt courageux, et montre
d'une part que vous n'avez pas peur de laisser votre fille engraisser
une ribambelle de psychologues plus tard (à
ce propos, vous direz bonjour à
Ripolin, White-Spirit et Détergeant pour moi, j’espère qu'ils se portent bien...), mais surtout que vous
semblez être une personne tout-à-fait
responsable, mature, et bien à
votre place à ce poste
aussi important? Ce qui laisse également rêveur en songeant à
la probité morale et intellectuelle de ceux qui vous ont nommée.
Inutile de vous préciser que l’équipe que vous formez avec vos
collègues et supérieurs me laisse penser que l'avenir de la France
est, j'en suis de plus en plus convaincu, bien assuré...
Bien à vous,
L’Évêque
Sécrable
*
authentique, hélas...
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Chez les Verts il semblerait que le choix d'un prénom se fasse avec un autre outil que le calendrier des postes... |
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