samedi 29 septembre 2012

L'Oscar de la dhimmitude

Hier soir je suis tombé sur le documentaire suivant, en plusieurs parties, évoquant les spécificités de la civilisation musulmane, depuis sa création. Il s'agit d'un film vraisemblablement américain, mais empreint d'un tel parti-pris idéologique que je vous encourage vivement à le regarder si vous vous demandez à quoi ressemble un morceau de propagande de haut niveau (au cas où la télévision ne vous suffirait pas) :



Je ne vous mets pas la troisième partie volontairement. En réalité je n'ai pu aller au bout du deuxième volet à cause de mon état d’énervement devant une telle œuvre de formatage. Tous les clichés des gentils et formidables musulmans opposés aux occidentaux arriérés et intolérants y passent. Ainsi par exemple...


Dans la première partie

  • Le narrateur affirme dans son introduction que nous devons beaucoup à la civilisation islamique et ses nombreuses découvertes et innovations, comme par exemple les chiffres arabes. Il « oublie » juste de préciser que lesdits chiffres viennent en réalité de l'Inde.

  • Le Coran est présenté comme un recueil de paroles simples et à la beauté poétique fabuleuse. Il est également longuement fait état de la générosité de Mahomet, et de sa volonté de considérer tous les êtres humains comme égaux entre eux. Dommage en revanche que le documentaire n’évoque jamais les contradictions du livre, comme le montre l'exemple des versets dits de la Mecque et ceux de Médine (tu parles d'un message simple...), et les nombreux passages où il est demandé aux musulmans de tuer les juifs et les chrétiens...

  • Mahomet est sans cesse présenté comme un homme bon et admirable, non vindicatif, et magnanime, et les premiers musulmans, ses disciples, comme un groupe pacifique, mais devant sans cesse se défendre contre les persécutions dont ils font l'objet. Évidemment il n'est mentionné nulle-part le rôle actif de Mahomet dans l'organisation de razzias destinées à s’approprier un butin conséquent. De plus on n’évoque évidemment pas le rôle peu enviable que le grand homme ne manquait pas de réserver aux prisonniers de guerre...


Dans la deuxième partie

  • Ce volet se focalise principalement sur la période dite de l'« âge d'or » de l'Islam. Le narrateur s'attarde longuement sur les avancées fabuleuses de cette nouvelle civilisation en terme d'innovations techniques et d'apports scientifiques. Il ne manque évidemment pas une occasion pour marteler que le monde occidental est barbare et peu avancé en comparaison, n’hésitant pas à noircir le tableau. Il brosse bien entendu, par contraste un portrait fort louangeur des musulmans, présentés comme particulièrement tolérants, acceptant les juifs et les chrétiens et leur permettant de pratiquer leurs cultes. Bien entendu rien ne nous est dit sur le statut humiliant de dhimmi dans les sociétés islamiques...

  • Bien entendu les croisés sont présentés comme des monstres barbares, exaltés religieux et assoiffés de sang, venus semer la terreur parmi la population vivant paisiblement en « Terre Sainte ». Au passage, le narrateur, s’émerveillant des apports architecturaux islamiques à Jérusalem semble présenter comme un fait tout-à-fait acceptable et allant de soi que les musulmans occupent la ville sainte des juifs et des chrétiens. On peut se demander comment réagiraient les mahométans si, a contrario, la Mecque avait été conquise par ces « gens du livre ». Ne se seraient-ils pas armés pour tenter de la reprendre, et auraient-ils été moins fanatiques que les croisés ?

  • Alors que, comme je l'ai écrit, les croisés sont présentés comme des fous furieux semant la terreur et la destruction, rien ne nous est dit sur le comportement militaire des musulmans qui aura permis une expansion rapide de leur empire. Ainsi par exemple, les razzias sanglantes qu'ils menèrent dans le sud de l'actuelle France ne sont jamais évoquées. Je rappelle toutefois que ces campagnes, qui elles aussi semaient la terreur parmi la population, sont à l'origine des batailles menées par Eudes d'Aquitaine et Charles Martel, respectivement à Toulouse et à Poitiers, afin d'endiguer leur progression et préserver le royaume franc du joug islamique.

  • Le narrateur évoque longuement les merveilles des grandes villes de l'empire musulman, comme Bagdad et Cordoue, leur opposant les cites tristes et froides de l'Europe chrétienne, et laissant presque entendre que les musulmans, bien entendu, avaient le monopole du génie architectural. C'est oublier que l'on devait également au monde chrétien des lieux d'une richesse culturelle impressionnante, comme Constantinople, pour ne citer qu'elle...


Voilà donc, liste non exhaustive évidemment. Et je suis sûr que je pourrais découvrir d'autres exemples de manipulation après un second visionnage. En fait beaucoup de mes lecteurs (tiens, les termes « beaucoup » et « mes lecteurs » dans la même phrase... ça me fait drôle!) pourront me rétorquer que je prends la mouche pour peu de choses, et que les films critiques vis-à-vis de l'Islam foisonnent également sur le net (comme nous le montre l’actualité récente). Certes, mais ces œuvres sont en général des productions de piètres valeurs, faites avec les moyens du bord. Je vous parle ici d'un film qui, au vu de la qualité de l'image et de la beauté des décors, a dû bénéficier d'un financement conséquent, peut-être même public, et j'ai peur que c'est surtout ce genre de documentaire, rempli à ras-bord de cet « ethno-masochisme » propre aux sociétés occidentales contemporaines, que l'on projette dans les collèges et lycées, durant les cours d'Histoire...

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