vendredi 11 mai 2012

Les rustines

Contrairement aux apparences, cet article ne traite aucunement d’un quelconque sujet lié au bricolage, encore moins d’un groupe de rock de filles « chipies » destiné aux gamines de douze ans, mais bel et bien de société et de politique (désolé pour le manque d’originalité).

Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais depuis quelques années déjà on ne compte plus les manifestations officielles mettant en honneur l’Autre. Que ce soit la fête de la diversité, du métissage, du dialogue des cultures, il semblerait que les détenteurs de l’autorité n’aient qu’un objectif en tète : nous faire bouffer de la diversité en veux-tu en voila jusqu'à la nausée. Ces célébrations fort onéreuses, organisées et subventionnées par des mairies qui, étrangement, ne se montrent pas forcement aussi généreuses quand il s’agit de venir en aide aux sans-abris (il faut savoir gérer ses priorités) n’ont de cesse de nous vanter les apports des autres cultures, que ce soit au travers des chants populaires du Maghreb ou de la sagesse des contes africains, il faut que chacun puisse avoir sa dose. On ne compte plus les ateliers dédiés à l’art du tam-tam, du tatouage au henné, de la poterie bantoue (mais étrangement pas grand chose sur l'Asie, allez savoir pourquoi?)… ce qui ne serait pas véritablement une mauvaise chose si dans le même temps on ne s’efforçait pas de faire perdre leurs repères culturels aux français qui ont le malheur, et même le handicap, de ne pas venir d’ailleurs…
Car oui, autant on ne tarit pas d’éloges sur l’identité de ceux qui viennent nous rendre une « petite » visite permanente de courtoisie, autant dès qu’il s’agit de célébrer les traditions bien françaises, il semble subitement s’établir un silence gêné lourd de significations.

L’identité française dérange…


Alors pour éviter de passer pour de grossiers fossoyeurs de notre culture au nom d’un titre de « citoyens du monde » qui n’évoque absolument rien pour à peu près 98% de la population mondiale, nos consciences progressistes éclairées bottent en touche en déclarant que ce qui fait l’identité de la France c’est grosso-modo « les valeurs de la République et le sens de la solidarité, de la tolérance et du partage », et v’la que je m’en sors avec une réponse plate et convenue que ne renierait pas notre nouveau président…
Déjà au passage, si les progressistes allemands déclarent la même chose, à savoir que l’identité de l’Allemagne c’est la République, la solidarité et tout l’attirail qui va avec, nous voila fort avancés puisque selon cette définition je ne vois pas trop comment différencier un fringuant franchouillard d’un noble teuton, à part peut-être le goût immodéré et fort regrettable de ce dernier pour les sandales de cuir et les bermudas délavés (ah l’élégance d’outre-rhin…).
On me chuchote à l’ instant que les français pourraient eux se singulariser de par leur amour douteux pour les idées reçues et les concepts caricaturaux, mais je ne vois vraiment pas ce qui permet de penser cela…
Bref, nous voici devant une définition minimaliste qu’à peu près tout le monde pourrait revendiquer, ce qui ne nous aide pas tellement.
Et puis cette manie de tout ramener aux valeurs républicaines, comme si la République était l’alpha et l’oméga en dehors de laquelle rien n’était concevable… cette brillante affirmation reviendrait à déclarer que la France d’avant 1792 (année de proclamation de la première république) n’était pas française puisque dépourvue de cette fameuse identité républicaine. Remarquons de plus que si nous considérons les fameuses valeurs républicaines comme positives parce qu’elles se référent aux droits de l’homme, à la démocratie et tout le bazar, il faudrait en conclure que tout ce qui n’est pas républicain est à rejeter illico, car source de malheur, d’oppression, de tyrannie et de Laurent Ruquier à la télévision tous les soirs… pourtant, si nous nous penchons sur les exemples de l’Espagne, du Royaume-Uni, de la Suède, des Pays-Bas ou de la Norvège, qui sont comme chacun sait des monarchies constitutionnelles et se retrouvent donc par définition hors du champ républicain, nous peinons à trouver quelque argument nous permettant de penser que ces pays sont infiniment plus insupportables à vivre que la France qui est forcément, en comparaison, un véritable paradis sur terre puisque pourvu d’un régime républicain (je ferais toutefois une exception pour le Royaume-Uni, parce qu’il faut bien avouer qu’un pays avec une telle tradition culinaire constitue véritablement quelque chose de parfaitement repoussant à même de faire fuir les républicains ardents et les autres…).
Non vraiment, la supériorité des valeurs républicaines saute aux yeux, surtout en se souvenant que Cuba est également une république (je vais faire un petit geste pour mes lecteurs castristes, si j’en ai, qui se sentiraient offensés dans leurs convictions religieuses devant pareil blasphème en leur demandant tout simplement de remplacer dans la dernière phrase « Cuba » par « Etats-Unis » et ils devraient repartir le sourire aux lèvres).

Bref, disais-je donc avant ce long aparté ayant normalement dû lasser tout le monde, ce qui fait que je me retrouve en train de rédiger une sorte de conclusion que personne ne devrait lire (me donnant des lors l’opportunité de faire des révélations embarrassantes comme le fait que je porte un wonderbra ainsi qu’un string léopard en dentelle sous ma soutane, vu que personne ne sera au courant et ne pourra le crier sur tous les toits…. ha ha lecteurs absents vous manquez des choses, c’est dommage !), l’identité française pose un problème à ceux qui s’honorent du titre ronflant et fort ridicule de « citoyens du monde », parce qu’elle gène leurs plans, à savoir la lobotomie de leurs semblables, au point d’en faire des crétins apatrides, sans culture et tradition, et fiers de l’être (bref des individus à leur image). Ils croient à un idéal comme d’autres croient à l’existence de Dieu : l’avenir des sociétés modernes passe par le métissage et le multiculturalisme, mais depuis le temps que les français ont été sommés de partager leur territoire avec des peuples venus d’ailleurs et qui parfois les méprisent cordialement (car je maintiens que perpétuer les us et coutumes du pays d’origine est une forme de mépris à l’encontre de ceux qui vous ont accueillis, surtout lorsque vous savez que ces pratiques choquent ou mettent vos hôtes mal à l’aise), ils se sont rendus compte que la mayonnaise ne prenait pas et que les groupes ethniques vivaient principalement entre eux (ce que tout être raisonnable, c’est-à-dire dont le cerveau n’a pas été dévasté par la propagande tiers-mondiste et immigrationniste, pouvait deviner depuis longtemps). Alors, ne sachant plus quoi faire pour essayer désespérément de mélanger l’eau et l’huile, ils ont inventé ces manifestations pseudo-culturelles au travers desquelles il fallait convaincre qu’hors du mélange, point de salut. C’est ce que l’on appelle la politique de la rustine : quand le pneu est troué de toutes parts et qu’il se révèle incapable de tenir la route, au lieu de le changer on préfère y appliquer du papier collant et divers bandages de fortune pour le faire tenir un peu plus longtemps. Au lieu de modifier leur politique, d’admettre leurs erreurs et de laisser enfin les français décider par eux-mêmes de la société dans laquelle ils veulent vivre, par exemple en organisant des référendums sur les questions qui fâchent, nos immigrationnistes préfèrent appliquer ces rustines que sont les « fêtes de la diversité » et autres idioties en espérant que soudain, par on ne sait quel miracle, les choses allaient enfin changer pour donner naissance à une nation où toute tension culturelle et raciale aurait disparu.
Et bien entendu, plus on s’acharne dans la mauvaise direction, plus on fait rouler le pneu et plus il faudra de rustines.

La naïveté est une longue folie…

Hein? Quoi? La roue de secours? Quelle roue de secours???

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