mercredi 23 mai 2012

Trémois


La première fois que j’ai vu une œuvre de Trémois, ce devait être enfant chez des amis de mes parents. Au dessus de la cheminée massive trônait une imposante gravure montrant d’un côté une tête de femme, fort belle, avec un aigle, et de l’autre un crâne éclaté par une flèche, comme si le regard de la jeune femme à la fascinante et venimeuse beauté avait lancé la flèche. Je ne comprenais rien à ce que je voyais, mais je me souviens avoir été, malgré mon jeune âge, pétrifié (du moins autant que peut l’être un morveux de six ans) par cette représentation ésotérique.

J’ai alors fait le rapprochement avec la reproduction d’une autre gravure que mes parents conservaient dans leur appartement. Celle-ci représentait un homme nu, replié sur lui-même, comme un fœtus adulte, entouré de symboles mystérieux. Cela s’appelait « Jeune homme de l’Apocalypse ». C’était la même pâte, c’était le même artiste, et son nom était « Trémois ».

Pierre-Yves Trémois est maintenant un vénérable membre de l’Académie des beaux-arts. Je ne l’ai jamais rencontré, bien qu’il soit encore en vie, et je le regrette beaucoup (et ce n’est pas le fait que j’habite maintenant aux Etats-Unis qui arrangera cela…), aussi ne puis-je écrire grand-chose à son sujet, si ce n’est que dans chacune de ses œuvres son trait fin, agile, flamboyant, racé, provoquant, poétique, violent, fuselé, me fascine encore et toujours, comme si à chaque fois je le redécouvrais.

Les quelques exemples ci-dessous peuvent donner une idée du talent du maître :






Ici un site consacré à ses œuvres.

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