lundi 4 juillet 2011

“Shine a light” des Rolling Stones (la chanson hein, pas le film!)


Cela peut sembler étrange aux quelques âmes égarées par erreur sur ce blog (et qui se comptent généralement sur les doigts d'une seule main, voire sur un doigt tout court) de trouver dans cette section dite poétique quelque chose ayant un quelconque rapport avec un groupe dont le nom, à sa grande époque, faisait davantage penser aux orgies, aux seringues, à la poudre et aux albums truffés de références salaces, qu'aux recueils mélancoliques inspirés par une muse solitaire et rêveuse. La muse personnelle des Stones étant plutôt du genre à se retrouver inconsciente et à demi nue au fond d'une loge crasseuse, le nez plongé dans un cendrier rempli à ras-bord d'une substance plus que douteuse...
C'est toutefois oublier que le tandem Jagger/Richards était capable de véritables perles dignes de figurer dans une anthologie de la chanson, en témoignent quelques merveilles comme « Wild horses », « You can't always get what you want », « Ruby Tuesday », « Sister morphine », « Salt of the earth »... et qu'il ne faut pas se fier à leurs dégaines de mauvais garçons (enfin il y a quarante ans, parce que maintenant il n'existe plus guère de parents terrorisés par cette fameuse question : "laisseriez-vous votre fille sortir avec un Rolling Stones ?" : Oui à condition qu'ils soient rentrés à six heures pour prendre leurs cachets et leur tisane!).
« Shine a light » représente, je dirais, une œuvre à part dans l’œuvre stonienne. Elle apparaît dans le double album « Exile on Main st » de 1972 que beaucoup considèrent comme le plus grand album du groupe. Cette chanson évoque l'ordure et la grâce et semble influencée par le style gospel, une référence parmi d'autres pour les Stones, fascinés par la musique américaine (et on les comprend). J'y vois également une réponse à « Let it be » des Beatles, sortie deux ans auparavant, tant par le thème que par la musique, mais ce serait faire injure à cette composition que de n'y voir qu'une copie...

Les paroles mettent en scène un jeune homme (que beaucoup assimilent au guitariste Brian Jones) décrit comme une épave, mais pour lequel le narrateur demande la compassion divine, d’où l'image du Seigneur faisant resplendir une lumière sur cette âme perdue. Magnifique prière d'un lyrisme décadent, hideuse et sublime à la fois (je pense parfois au Dorian Gray de Wilde en l’écoutant) et dont voici les paroles originales :

Saw you stretched out in Room Ten O Nine
With a smile on your face and a tear right in your eye.
Oh, couldn't see to get a line on you, my sweet honey lover
Berber jewelry jangling down the street,
Making bloodshot eyes at every woman that you meet.
Could not seem to get a high on you, my sweet honey love.
May the good Lord shine a light on you,
Make every song your favorite tune.
May the good Lord shine a light on you,
Warm like the evening sun.
When you're drunk in the alley, baby, with your clothes all torn
And your late night friends leave you in the cold gray dawn.
Just seemed too many flies on you, I just can't brush them off.
Angels beating all their wings in time,
With smiles on their faces and a gleam right in their eyes.
Whoa, thought I heard one sigh for you,
Come on up, come on up, now, come on up now.
May the good Lord shine a light on you,
Make every song you sing your favorite tune.
May the good Lord shine a light on you,
Warm like the evening sun.


  
- Hein, quoi Keith???
- J'ai dit "Hé Mick, j'ai l'impression que l'auteur il se fout de not'gueule là!"

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