mercredi 15 août 2012

Stratégie audacieuse


- Alors Manuel, comment est la situation à Amiens?
- Beaucoup mieux, François, la nuit a été norma… je veux dire très calme, seulement quelques voitures incendiées, et nous avons repris les choses en main…
- Bien, beau travail, mais il nous faut tirer les leçons de tout cela !
- Justement François, je voulais t’en parler… il apparaît de plus en plus qu’à l’avenir nous allons devoir affronter des situations de guérilla urbaine, et il nous faut préparer les troupes de police à cette situation !
- Sans doute, mais comment comptes-tu t’y prendre ?
- Et bien voilà, qui dit guérilla urbaine dit adversaire armé… qui dit armes dit entrepôts d’armes… François, les endroits stratégiques sont les caches d’armes qui pullulent un peu partout en banlieue ! Si nous parvenons à mettre la main dessus nous désamorçons le conflit avant qu’il y ait violence, et tu peux faire un de tes beaux discours cucul à la télévision pour te féliciter que l’ordre règne sans bavure !
- Oui sans doute, mais encore faut-il les localiser ces caches d’armes ? Comment peut-on faire ?
- Oh pour ça pas de souci, nous avons un réseau d’indics performant, le problème n’est pas là … non en fait le gros du travail consiste à prendre ces caches et les munitions qu’elles contiennent par surprise et sans heurt (sinon les associations de parasites rappliquent et hurlent au fascisme policier), ce qui n’est pas facile vu qu’elles sont solidement gardées !
- Bon d’accord, mais y-a-t-il une solution ?
- Justement François, c’est là que j’ai eu une idée géniale !
- Aïe… euh bon vas-y, je t’écoute…
- Et bien la première chose à faire dans ce type de situation est de parachuter sur les lieux… Valérie Trierweiler avec un téléphone portable et un mégaphone !
- Hein… Valou ? Mais pour quoi faire ?
- Et bien…euh… comment te dire François… en fait nous avons remarqué, mes conseillers et moi, que chaque fois que Valérie tweetait ou ouvrait la bouche, tout le monde était pris d’une envie absolument irrésistible de lui filer une bonne paire de baffes ! Nous avons fait faire des tests par une équipe de chercheurs du CNRS et les résultats sont formels : 100% de la population française a envie de mettre des claques à Valérie, c’est scientifique !
- Euh… ce n’est pas faux… déjà moi-même certains soirs à Brégançon je… oui bon, ce n’est pas le sujet ! Et c’est quoi le rapport ?
- Et bien si nous parachutons Valérie non loin d’une cache d’armes, et si nous l’équipons d’un téléphone et d’un porte-voix c’est inévitable, à un moment ou à un autre elle va dire ou faire une connerie, elle ne peut pas s’en empêcher !
- Oui, jusque là je te suis, et alors ?
- Et alors toute personne dans un rayon de deux cent mètres va se ruer sur elle en n’ayant qu’un seul objectif : la gifler !
- Oui, et ?
- Et bien il s’agit d’une diversion parfaite ! Les sentinelles postées devant les caches vont abandonner leurs postes, mûs par cette envie irrépressible de lui foutre des claques. Dès lors nos troupes spéciales n’auront plus qu’à investir les lieux et à prendre possession des armes ! Et tout cela sans violence !
- Oui, c’est vrai que ce n’est pas idiot… mais quand même faire subir cela à Valou, même si ce n’est pas l’envie qui me manque… et en plus ils risquent de…euh… de lui faire subir une… euh tu sais… une tournante !
- Ah, François, tu es stigmatisant ! Tu projettes tes préjuges nauséabonds sur ces jeunes, tu devrais avoir honte !
- Oui je… euh… pardon, un moment d’égarement... ça m'a échappé ! Mais tout de même, si l’on doit faire cela dans chaque banlieue difficile, Valou ne va jamais tenir le coup ! C’est que les baffes, ça use mine de rien !
- Ah, c’est vrai, mais il s’agit d’une opération millimétrée à la seconde près… nos commandos foncent sur la planque et l’investissent dès que les sentinelles ont quitté les lieux, et une fois les armes saisies, une équipe de choc va porter secours à Valou … pardon, Valérie et la tirer des griffes de ses oppresseurs ! Si tout marche comme prévu elle ne devrait s’en tirer au plus qu’avec une dizaine de paires de baffes, ce qui l’assommera sûrement, mais sans plus ! Je suis en train de former un groupe paramilitaire pour l’entraîner à cette délicate mission !
- Oui mais euh… tu n’as pas peur que ces troupes d’élite se retournent contre elle et se mettent à la gifler elles aussi, en la voyant ? C’est que c’est tentant, j’en sais quelque chose !
- Ah, mais tout est prévu ! Les volontaires pour cet escadron de sauvetage sont en train de subir un entraînement particulièrement intensif : nous leur passons pendant deux semaines, douze heures par jour, des interventions télévisées de la première dame, histoire de leur apprendre à résister à la tentation… cela nous permet également de les sélectionner en ne gardant que ceux qui parviennent à se contrôler !
- Oui mais tout de même… il suffit que cela rate une fois pour que l’on perde Valou !
- Oui je sais, c’est risqué… Valérie est unique dans son genre, je te l’accorde, mais bon, nous avons également Martine Aubry sous la main, qui peut sans doute faire l’affaire…
- Non, ce n’est pas ça, mais ce n’est pas possible, tu comprends… je voudrais bien, mais je ne peux me permettre de faire tenir le rôle d’appât à un personnage aussi important que le chef de l’Etat !

Et toi-même lecteur, combien de temps peux-tu tenir sans frapper ton écran?

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