mercredi 17 août 2011

Marines


Au détour du silence, égérie de blancheur,
Chant qui porte en écho le spectre des sirènes
Tu sembles un oiseau perdu dans les hauteurs
Du soir, captif du vide et du ciel qui t’entraînent.

Est-ce la mort, toujours, dans son manoir inquiet
Qui plaît à ta splendeur? Dans l'or de ton visage
Je vois un au-delà comme une mer au pied
D'un trône sans royaume aux tréfonds des nuages.

Et la barque sans voile au soleil finissant
Qui chaque nuit t'emporte auprès des multitudes
D’étoiles pâles et blondes aux feux glaçants

Dérivera toujours, bercée par le prélude
D'un pianiste fantôme, étrange mendiant,
Qui joue la mélodie de ton cœur gémissant.



Émeraude de mer polie dans les entrailles
Du lointain océan sous le grand chapiteau
De cette immense église, entourée de murailles
Obscures, ta lueur froide orne ce linteau

De pâle solitude. Oubliée des navires
Te survolant comme une épave de jadis
A la vierge mâture, un visage au sourire
D'enfant, dors au secret de ton noir paradis

Que la vague profonde emporte au fond des rêves
D'un marin solitaire errant de port en port,
N'ayant pour seul ami que le vent qui l’enlève

Et quand descend le soir sur les eaux trempées d'or
Il songe à ta beauté d'ange mélancolique,
bercé par les regrets d'une valse tragique.


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